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Les ailes coupées des EDT avicoles

Déjà affectés par la fermeture de l'abattoir Doux en Vendée, les Entrepreneurs des territoires s'émeuvent de la volonté du groupe d'abattage LDC d'imposer un nouveau type de conteneur pour le ramassage mécanisé des volailles. Alors que la pénurie de main-d'oeuvre devient de plus en plus préoccupante.

De gauche à droite, Freddy Bodin, délégué régional des Entrepreneurs des territoires, et William Barbelivien, gérant de l’entreprise de ramassage de volailles Interv’Volailles, lors de la conférence de presse organisée jeudi 25 avril à la Maison de l’agriculture, à Angers.
De gauche à droite, Freddy Bodin, délégué régional des Entrepreneurs des territoires, et William Barbelivien, gérant de l’entreprise de ramassage de volailles Interv’Volailles, lors de la conférence de presse organisée jeudi 25 avril à la Maison de l’agriculture, à Angers.
© AA

« Il nous faudrait en moyenne 5 personnes de plus par entreprise », juge Freddy Bodin, délégué régional des Entrepreneurs des territoires (EDT). Mécaniser le ramassage chez les éleveurs pour pallier le manque de bras. Les 15 opérateurs ligériens en collecte avicole, membres du syndicat, sont engagés dans cette démarche depuis quelques temps déjà.

Mais voilà que le choix d'un abatteur vient tout remettre en question. Le groupe LDC souhaite équiper son site de Sablé-sur-Sarthe (72) en conteneurs Marel nouvelle génération. Des boîtes compartimentées de 2,50 m sur 1,20 m, conçues pour réduire le confinement et améliorer le bien-être des poulets pendant le transport. De plus, ces logements sont empilables sur un étage supplémentaire, ce qui permettrait d'augmenter la productivité et de limiter l'empreinte environnementale du trajet en camion. Enfin, entièrement démontables pour une nettoyabilité optimale, ils répondent aux exigences des abattoirs en matière de biosécurité.

Ces nouveaux conteneurs ont pourtant un défaut majeur, aux yeux des EDT. « Leur fond plat les rend incompatibles avec les systèmes de manutention aujourd'hui embarqués sur nos remorques », constate William Barbelivien, gérant de la société de ramassage Interv'Volailles, qui s'est exprimé lors d'une conférence de presse organisée par les EDT à la Maison de l'agriculture à Angers, jeudi 25 avril.

Les remorques actuelles pourraient bien sûr être modifiées. Les EDT se sont renseignés sur le montant des travaux : « 40 000 EUR l'unité, à multiplier par 5, comme le parc moyen de remorques dans chaque entreprise », selon William Barbelivien.

Un investissement rédhibitoire pour certains.En effet, depuis 1 an les prestataires avicoles ont vu leur chiffre d'affaires amputé « de 10 % », d'après Freddy Bodin. Conséquence de la fermeture de l'abattoir Doux de Chantonnay, en Vendée, qui avait complètement mécanisé ses livraisons. Si la plupart des éleveurs qui approvisionnaient l'établissement se sont retournés vers les autres abattoirs ligériens, en contrepartie ils ont dû se diversifier en canard, pintade, dinde, etc. Des espèces moins rémunératrices aussi bien pour l'agriculteur que pour le ramasseur, car elles sont traitées à la main.

« En manuel, notre amplitude de travail a augmenté suite à la fermeture de Doux », confirme William Barbelivien. Mais les faits sont têtus. « Depuis le début de l'année, nous avons dû refuser une quarantaine de chantiers par manque de personnel... », regrette le gérant d'Interv'Volailles.

Contacté par notre rédaction, Christophe Pajot, le directeur général des sites LDC de Sablé-sur-Sarthe, a livré son point de vue sur les nouveaux conteneurs Marel.

« Nous sommes encore en phase de test de ces conteneurs, dont la mise en service n'interviendra qu'en début d'année prochaine. L'un de nos abattoirs en Bretagne, en concertation avec ses prestataires, est en train de faire évoluer le système de préhension permettant le bon positionnement des boîtes par rapport à la chargeuse. Ce qui pourrait résoudre le problème de compatibilité avec le parc de ramassage historique. Sur ce sujet, la relation avec Interv'Volailles et les autres prestataires est constante, et transparente, depuis plusieurs mois. Nous avons tous un objectif commun : réduire la pénibilité du ramassage pour les salariés, tout en améliorant le bien-être animal. »

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