Zone vulnérable
Les arguments de la profession partiellement entendus
La FDSEA, JA et la Chambre d’agriculture ont rencontré à nouveau la Dréal* du bassin Loire-Bretagne.
Des avancées sur le Maine-et-Loire…
Après de multiples rendez-vous, un travail technique d’argumentation, une manifestation à Orléans, la mobilisation de la profession commence à porter ses fruits. La Dréal, qui avait initialement proposé un classement en zone vulnérable très vaste, est revenue en partie sur sa décision. 34 communes sud Loire et 8 communes nord Loire ne seraient finalement pas classées d’après cette nouvelle version (en plus de la vingtaine de communes le long de la Loire). La profession a réussi à mettre en évidence que le classement de ces secteurs ne se justifiait pas, en s’appuyant sur des analyses en eaux souterraines.
D’autres départements, notamment dans le Centre, ont aussi obtenu des avancées.
…Mais encore du chemin à faire
Malgré tout, il reste des points de désaccord entre les professionnels et l’administration. “La méthode de travail de la Dréal est très contestable. Lorsqu'un forage est au rouge et que plusieurs autres autour sont au vert, elle classe l’ensemble de la nappe au lieu de chercher la cause de la pollution locale. À nous, ensuite, de trouver des arguments techniques précis pour montrer que le problème est ponctuel et non étendu à toute la masse d’eau, ou bien que le forage en question capte une source peu profonde et non la nappe. En clair : l’agriculture est présumée coupable. À elle de se défendre avec ses propres moyens ”, commente Pascal Laizé, responsable environnement à la FDSEA.
Des négociations sont toujours en cours, notamment sur la nappe du Séno-Turonien. “Nous avons récemment apporté des éléments complémentaires pour montrer que le captage de Vernantes ne montre pas de tendance à la dégradation. Si nos arguments sont entendus, environ 25 communes du nord-est du département ne seraient finalement pas classées”. à suivre…
Mais le point le plus critique est la prise en compte de l’eutrophisation marine, qui entraîne le classement de nombreux bassins, dont la Sarthe et le Loir. La Dréal a présenté une nouvelle approche, très théorique, sur la contribution des affluents de la Loire aux algues vertes sur la côte. Cependant, l’objectif reste le même : une teneur en nitrates ne dépassant pas 11,5 mg/l au niveau de l’estuaire (c’est environ trois points de moins qu’aujourd’hui). “Vous présentez les choses différemment mais au fond rien ne change. Votre raisonnement pour arriver à
11,5 mg/l est infondé. Il est hors de question que nous laissions le dossier là et s’il le faut, nous irons jusqu’à la procédure juridique”, s’est insurgé Éric
Thirouin, le président de la FRSEA Centre en réunion.
Des réponses aux derniers arguments et une nouvelle proposition de carte sont attendues d’ici début novembre.