inondations
Les Basses vallées en crue
Les pluies de fin avril ont fait sortir de leur lit le Loir, la Sarthe et la Mayenne. Les éleveurs des Basses vallées angevines doivent s’adapter à ces contraintes climatiques.
Devant la montée des eaux, 120 des 200 animaux qui paissaient sur l’île Saint-Aubin, ont dû remonter dans le bac, direction leurs exploitations respectives. L’évacuation s’est déroulée dimanche 29 avril. Bruno Menet, éleveur à Beaucouzé et président de l’association de l’île Saint-Aubin, a rapatrié 30 bêtes : “le niveau montait de 1 à 2 cm par heure dimanche matin. Il fallait être là au bon moment, ensuite c’était trop tard”, raconte l’éleveur. Plusieurs agriculteurs ont passé une partie de leur dimanche à transporter les animaux, l’un d’eux n’a pu en laisser aucun sur l’île. “Nous ne sommes pas mécontents qu’il y ait eu de l’eau, on en manquait pour la pousse de l’herbe, mais on ne s’attendait pas à ce niveau là. Enfin, c’est le jeu”, remarque Bruno Menet. Il surveille avec une attention redoublée la météo. “L’idéal serait une pluie qui lave l’herbe et la débarrasse de toute la boue, sans quoi les vaches n’en voudront pas”.
À Cantenay-Épinard, David Gélineau, du Gaec des Fritillaires, a déplacé quatre lots d’animaux, vaches et veaux, qui étaient en patûre sur une île. Sur les 285 hectares du Gaec, 120 sont situés en zone inondable. L’éleveur s’attend à des pertes importantes sur les parcelles de foin.
À Briollay, Pascal Poulard a dû, aussi, s’adapter à la situation. Les limousines de la ferme de la P’tite Ferro n’ont pas pu profiter de toute l’herbe à leur disposition. “C’était pourtant bien parti, l’herbe était superbe cette année”, regrette l’éleveur. Les dégâts estimés sont importants : “Une journée de montée des eaux a cassé trois mois de production de fourrage, explique Pascal Poulard. Nous avons mis des animaux en pâture sur des parcelles plus hautes, prévues pour le stockage d’herbe et on empiète déjà sur les stocks d’herbe pour la campagne 2012-2013. Cela survient après l’année 2011, où la sécheresse avait causé des pertes de 50 % sur le fourrage en moyenne dans les Basses vallées angevines”. Les exploitations, dont beaucoup ont contracté des MAE, Mesures agro-environnementales, doivent ainsi s’adapter aux conditions climatiques et assurer la sécurité fourragère grâce à des systèmes très extensifs.
La crue risque de nuire au râle du genêt, l’oiseau protégé des Basses vallées. Son territoire de reproduction étant inondé, il a dû se réfugier sur les buttes et de nombreux nids auront sans doute été détruits.