Contractualisation lait
Les contrats Lactalis doivent être renvoyés avant le 30 avril
Suite à l’accord obtenu le 16 avril, les producteurs livrant à Lactalis sont appelés à signer leur contrat.
L’entreprise Lactalis et les représentants des producteurs ont signé, le 16 avril, un accord sur leur relation de travail. En acceptant aussi de négocier des clauses du contrat transmis aux producteurs en octobre, l’entreprise a souhaité rendre son projet plus con-forme à la loi. Ces avancées sont en fait une reconnaissance du rôle des organisations de producteurs (OP) (lire ci-contre). Le leader mondial a accepté, après des mois de tergiversations, à reconnaître le droit à ses producteurs de s’organiser en OP homologuée par les pouvoirs publics et ainsi d’avoir la possibilité de négocier collectivement les évo-lutions, tant des volumes à produire que du prix au cas où l’interprofession ne diffuserait pas les indicateurs de tendance des marchés.
“être les plus représentatifs possible”
Les producteurs Lactalis du Maine-et-Loire ont été invités par les responsables des groupements à trois réunions afin d’obtenir les explications sur l’accord en question. Les non adhérents ont été invités à rejoindre leurs collègues déjà organisés “afin d’être encore plus représentatifs et donc plus forts demain qu’hier. Nous avons conclu un accord avec l’entreprise, il reste maintenant à le faire vivre et évoluer pour s’adapter à la politique laitière de l’après quotas”, ont indiqué les responsables.
Les producteurs ont été appelés à signer et à renvoyer à la laiterie leur contrat reçu en octobre et ce avant le 30 avril. Il leur a été remis en échange une annexe au contrat qui explique les évolutions négociées.
SYLVAIN DAURY
Interview de Frédéric Lachambre*
“Un producteur ne sera plus seul face à l’entreprise”
Vous venez de signer une convention de travail et une annexe au contrat avec l’entreprise Lactalis et vous appelez les producteurs à signer, pourquoi ?
Frédéric Lachambre : En octobre, nous appelions les producteurs à ne pas signer car le contrat reçu à ce moment-là ne nous paraissait, ni conforme à la loi, ni équilibré. Après de longs débats et des avancées de part et d’autre, nous sommes arrivés à un accord. Certes, certains le trouveront imparfait, mais les avancées négociées et la volonté de créer un vrai partenariat entre l’entreprise et les groupements l’ont emporté. Aujourd’hui nous avons mis en place, avec l’entreprise, le cadre de fonctionnement, y compris pour gérer l’après quotas. Dès maintenant nous allons travailler en collaboration avec Lactalis pour résoudre les problèmes qui surgiront ici où là, aussi bien côté entreprise que côté producteurs.
Pouvez-vous nous donner des exemples précis de réponses aux inquiétudes des producteurs ?
Neuf clauses ont été améliorées. Principalement sur la cessibilité des contrats, sur la fixation du prix en cas de désaccord interprofessionnel mais aussi sur les prélèvements en cas de sous-réalisation de production. Jusqu’à aujourd’hui, l’entreprise voulait pouvoir décider seule du devenir des volumes et des prix, elle a accepté le principe de la concertation groupement/entreprise.
De plus, grâce à la transparence instaurée, les groupements bénéficieront des données leur permettant de négocier en toute connaissance de cause. Le plus important pour moi est d’avoir instauré un dialogue permanent entre Lactalis et les groupements. Désormais un producteur ne sera plus seul face à l’entreprise.
Recueilli par S.D.
* Délégué Ouest du groupe national ayant négocié avec Lactalis.