Congrès JA
Les JA de l’Ouest ont contribué à poser les briques de l’agriculture
Lors du 45e congrès de Jeunes agriculteurs qui s’est déroulé à Rodez du 7 au 9 juin, une délégation composée de 63 Jeunes agriculteurs de la région Ouest était présente.
Le congrès s’est déroulé dans un contexte agricole très changeant, tant sur le plan économique que sociétal. Toutefois, en construisant collectivement un rapport d’orientation sur le thème de l’installation, intitulé “Finançons, développons, transmettons : construisons l’agriculture de demain” ainsi qu’un rapport moral dont le titre est “Améliorons notre réseau, bousculons nos habitudes”, le réseau JA sort de ce congrès avec plus que jamais l’envie d’aller de l’avant et de relever les défis du monde agricole.
Le rapport d’orientation bouscule le système en place
Ne pas s’endormir sur ses acquis. Proposer des idées novatrices. C’est ce à quoi se sont attelés les 600 congressistes JA à Rodez en débattant sur le rapport d’orientation 2011. Les JA de l’Ouest ont apporté leur pierre à l’édifice.
Professionnaliser les agriculteurs avant tout
Le Plan de professionnalisation personnalisé a vu le jour suite au rapport d’orientation 2006 voté lors du congrès JA aux Sables-d’Olonne. Les JA ont réaffirmé, à Rodez, la nécessaire professionnalisation des futurs agriculteurs quels qu’ils soient. C’est pourquoi, JA propose que l’accès au métier et au statut d’agriculteur soit conditionné par :
· la mise en œuvre d’un PPP ;
· la réalisation d’une étude économique, du type Plan de développement de l’exploitation (PDE) démontrant la viabilité du projet.
La notion de Surface minimum à l’installation (SMI) sera supprimée.
Si le diplôme de niveau IV reste le minimum requis pour accéder aux aides de l’État, la mise en place de cette mesure permettra non seulement d’accompagner et professionnaliser tous les porteurs de projets (y compris les plus de 40 ans et ceux qui n’ont pas le diplôme), mais aussi d’écarter du statut d’agriculteur, tous ceux qui ne souhaitent pas se professionnaliser.
Imaginer autrement le financement de l’installation
Dans l’intérêt de tous les porteurs de projet, il est indispensable de ne plus opposer les aides de l’État (prêts bonifiés) à celles des collectivités. Au contraire, il faut avoir une politique cohérente et concertée du financement de l’installation. “En effet, ceci est loin d’être le cas aujourd’hui”, précise Gaël Drouet (président de JA Ouest). C’est pourquoi JA propose la création d’un Fonds d’épargne pour le développement et l’investissement Jeune agriculteur (Fedija). Il s’agira d’un fonds d’épargne pour le futur agriculteur abondé non seulement par l’État et les collectivités en remplacement de leurs aides actuelles, mais aussi, pourquoi pas, par les coopératives ou employeurs du jeune. Cette épargne permettra dans un premier temps d’apporter aux banques la garantie nécessaire pour que le porteur de projet lors de son installation puisse réaliser des prêts à un taux préférentiel. D’après les premières estimations réalisées en concertation avec les banques, 1 € placé permettrait de financer 10 € d’investissement. Dans un second temps, elle permettra de réaliser des prêts tout au long de la carrière de l’agriculteur. En outre, en cas d’aléas économiques, l’épargne pourra être débloquée.
Concernant la Dotation Jeune agriculteur (DJA), JA propose de la transformer en Aide à la création d’entreprise Jeune agriculteur (Acreja) afin de lui redonner son sens initial (aide au démarrage d’activité) et d’en finir avec les distorsions entre départements voire même au sein d’un même département en fonction de la période de l’année. Pour une meilleure équité pour tous, le montant de l’Acreja sera fixé dans un cadre national en fonction du type de projet et décliné en département. La notion d’aide minimum, maximum et respect de la moyenne disparaîtra.
Pour JA Ouest, ce sont bien les hommes et les projets qui doivent être mis en avant et pris en compte dans ces nouveaux systèmes de financement. Même si la dimension territoriale aura, elle aussi, toute son importance, il faudra qu’elle soit cohérente et justifiée. JA doit aller au-delà du clivage zone de plaine/zone de montagne. C’est dans cet esprit que les JA Ouest sont intervenus sur le dernier amendement du rapport d’orientation qui portait sur ce point. Si les JA Ouest ont contribué fortement aux débats sur ce rapport d’orientation 2011, pour autant le travail n’est pas fini. En effet, à partir de septembre, ils participeront activement aux différents groupes qui travailleront sur la mise en œuvre concrète de ces propositions, qui seront présentées au congrès 2012.
Réso’RGAnisation : un vaste chantier
Lors de ce congrès, les congressistes ont aussi choisi de bousculer leurs habitudes. Lancées lors du 44e congrès, les premières briques du projet Réso’RGAnisation ont en effet été posées cette année à Rodez avec le vote du rapport moral “Améliorons notre réseau, bousculons nos habitudes”. Ce rapport moral est la première étape d’un projet sur deux ans dont l’ambition est de renforcer l’efficacité, la légitimité du réseau JA, ainsi que l’engagement des hommes. Pendant deux ans, l’idée est de rénover le réseau JA en améliorant son organisation, en trouvant des leviers pour faciliter l’engagement des professionnels et enfin en révisant les outils de communication interne et externe.
Cette année, les congressistes se sont principalement concentrés sur la définition d’un nouveau mode d’organisation du réseau, ce qui a fait l’objet de débat et d’un vote. Les régions administratives seront les régions reconnues statutairement par JA. “Le fonctionnement interne sera optimisé et homogénéisé, de façon à ce que notre syndicat soit demain une organisation encore plus engagée, efficace et légitime”, indique Gaël Drouet (président de JA Ouest).
Damien Beaumard (JA Ouest) et Karine Raymond (JA Bretagne).
Interview
Régis et Mathieu, délégués de JA49
Pourquoi avez-vous souhaité faire partie de la délégation JA49 ?
Régis : J’ai souhaité aller au congrès pour connaître le réseau, voir comment se déroule un congrès JA et comprendre les enjeux politiques. Le réseau JA représente l’avenir, sa force est importante pour défendre notre métier.
Matthieu : Je voulais découvrir l’univers national de JA, représenter le département et être acteur dans les prises de décisions au niveau du rapport moral et d’orientation. J’ai participé aux groupes de travail pour les amendements, je voulais être présent pour les défendre le jour J.
Le congrès vient de s’achever, quelles sont vos impressions ?
Régis : Cette rencontre entre tous les JA permet de prendre conscience de la diversité agricole de notre territoire. Chaque région a ses spécificités qu’elle veut défendre. L’intervention du ministre a été relativement
optimiste, j’espère vraiment que toutes ses promesses seront tenues. L’ambiance est super, j’ai pu faire connaissance avec les responsables régionaux et nationaux. J’en garderai un très bon souvenir.
Matthieu : Je conseille cette expérience à tous les JA du réseau. Le congrès donne l’occasion de rencontrer des gens de qualité, les débats sont très intéressants, animés et reflètent la diversité des opinions de chaque région. L’ambiance et la bonne humeur sont au rendez-vous malgré le travail intense.