Les mouches, une gène et un risque sanitaire : entretien avec Sébastien Froger, vétérinaire.
L’été arrive, et les fortes chaleurs avec. Pour conséquence, les mouches envahissent les exploitations. Entretien autour de cet enjeu avec Sébastien Froger, vétérinaire bovin à Innovet, à Segré.
L’été arrive, et les fortes chaleurs avec. Pour conséquence, les mouches envahissent les exploitations. Entretien autour de cet enjeu avec Sébastien Froger, vétérinaire bovin à Innovet, à Segré.
>> En été, les mouches font leur apparition. Pourquoi et comment avons-nous des mouches dans les exploitations ?
Sébastien Froger : il faut savoir que le cycle de la mouche est d’autant plus rapide qu’il fait chaud. Ainsi, on voit arriver ces insectes dès les premières chaleurs. Une mouche peut donner naissance à 50 autres, il y a donc une croissance exponentielle, et raccourcie durant l’été. Avec les chaleurs actuelles, le cycle est de une semaine. C’est pour cela qu’on peut avoir une explosion de la population.
>> Quel est l’environnement adéquat pour les mouches ?
Les mouches aiment l’humidité, la matière organique et les animaux. Autant dire qu’un élevage bovin est l’endroit idéal. Les larves se nourrissent et se développent dans la matière organique et les adultes se nourrissent sur les animaux. Une fosse à lisier ou une fumière à proximité entraînera une augmentation de ces diptères.
>> Quelles sont les incidences pour les animaux ?
De manière générale, la gène occasionnée est très importante. Les mouches piquent les vaches, qui se débattent, s’émouchettent et tapent du pied. Mais cela représente également un facteur d’inconfort pour l’éleveur, voire même pour toute la famille lorsque l’habitation est à proximité. D’un point de vue sanitaire, les mouches sont responsables de la transmission de la kératoconjonctivite infectieuse bovine. C’est une affection oculaire courante et très contagieuse et qui peut conduire à une perte de la vision dans les cas extrêmes. Elle est principalement causée par la bactérie Moraxella bovis. Les mouches se déplacent d’œil en œil, et butinent au niveau du liquide lacrymal. Il faut prendre cette maladie au sérieux pour éviter la perte de la vision. D’autres pathologies bénignes sont observables, comme des irritations.
>> Au niveau économique, la présence de mouches est-elle négative pour l’éleveur ?
Les mouches sont principalement une gène et un inconfort. Cependant, lorsque la kératoconjonctivite se développe, cela peut avoir de grosses incidences économiques. De plus, les mouches peuvent avoir un impact sur les mammites, avec les incidences que l’on connaît.
Retrouvez l'entretien complet dans l'Anjou Agricole du 7 août.