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Elections
Les organisations agricoles veulent peser dans le débat électoral

Un journal “Spécial présidentielles 2012” en huit pages détaille les priorités souhaitées de la FNSEA, de l’APCA et de JA pour l’agriculture française.

«Nous avons choisi de rassembler nos propositions à la veille des échéances présidentielles et législatives avec nos grands partenaires de l’agriculture, la coopération, le crédit et la mutualité agricole”, a déclaré Xavier Beulin en présentant à la presse, le 7 février, le journal “Spécial présidentielles 2012” que les différentes organisations agricoles ont édité pour ces différents rendez-vous. Les organisations y développent les thématiques qui leur sont chères et un certain nombre de valeurs et convictions qu’elles entendent faire partager aux différents candidats. Ou du moins les interpeller.
D’abord, l’agriculture avec son amont, son aval et les services doit être “consolidée dans son pôle d’excellence”, a plaidé Xavier Beulin. Ce que beaucoup de nos concitoyens ignorent : l’agriculture et l’agroalimentaire ont dégagé un excédent commercial de près de 12 milliards d’euros en 2012, alors que la balance commerciale française est déficitaire de 70 milliards d’euros. Sans parler de l’emploi qui représente 14 % de la population active française. 
Face aux adeptes du repli, le positionnement de l’agriculture française doit être international. “Nous attendons confirmation des orientations du G20 agricole”, a insisté le président de la FNSEA, même si des progrès ont été réalisés en matière de systèmes d’infor-mation sur les marchés. La priorité étant, bien entendu, la relance de la production  agricole à l’échelle de la planète, y compris en France, pour éviter de nouvelles crises alimentaires. Ainsi que l’encadrement de la financiarisation des marchés agricoles pour limiter la volatilité des prix et donner de la visibilité aux agriculteurs (voir encadré).

Priorité budgétaire
Tous les candidats à la présidentielle, quels qu’ils soient, sont tous attendus sur l’Europe. Pour la FNSEA et les organisations agricoles “fixer le budget de la Pac et le rendre stable est une priorité absolue”. Ce c’est qu’une fois que cette garantie sera acquise qu’il sera possible de discuter du contenu. Même si à l’heure actuelle le verdissement préconisé par Dacian Ciolos inquiète beaucoup et notamment la mise en jachère de 7 % des terres agricoles. “J’attends un positionnement clair des candidats” sur ce sujet, a déclaré le président de la FNSEA qui a également évoqué le nécessaire renforcement des mesures de gestion des marchés. “Nous devons mieux articuler les mesures communautaires qui restent faibles avec une dimension nationale sur les aspects fiscaux, sociaux et de financement de l’agriculture”, a-t-il plaidé. Les candidats sont invités à venir débattre de ces sujets le 29 mars, à Montpellier, lors du congrès de la FNSEA.
Tous les candidats seront éga-lement interrogés sur le rétablissement de la compétitivité de l’agriculture française. Xavier Beulin n’a pas caché qu’il entendait que la France redevienne le numéro un. La France dispose des compétences, du savoir-faire, de la terre et elle se fait “damer le pion” par ses voisins, l’Allemagne en particulier, observe-t-il. “Le prochain président de la République aura une lourde responsabilité en la matière, car il y va de l’avenir de notre pays”, a insisté le président de la FNSEA.
Et d’évoquer les différentes normes franco-françaises que les pouvoirs publics imposent aux agriculteurs, les charges sociales excessives, le retard en matière d’innovation qui plombent la compétitivité de la ferme “France” et pénalisent injustement les agriculteurs français. “Nous ne voulons pas d’écologie punitive et dogmatique”, a rappelé Xavier Beulin qui plaide aussi pour un changement d’assiette des cotisations sociales (la TVA emploi) (voir ci-contre)  pour réduire le coût du travail. Avant d’insister sur l’importance de l’innovation, y compris en matière de biotechnologies, pour que la France reste dans la course à l’avenir.

ACTUAGRI

TVA emploi

Le projet de loi ne satisfait pas la FNSEA

Suite à la présentation mercredi 8 février, en conseil des ministres, du projet de Loi de finances rectificative prévoyant notamment la mise en place de la TVA sociale, le président de la FNSEA a fait part de sa déconvenue, dans un courrier daté du 9 février, aux parlementaires. “Nous constatons, avec beaucoup de dépit, que cette mesure n'est que partielle. Tellement partielle qu'elle en perd une grande part de son sens”. Et de déplorer l'exclusion “des agriculteurs non salariés” de son champ d'application. Le président du syndicat majoritaire rappelle que “le travail des agriculteurs non salariés représente plus des deux tiers du total”. Il demande ainsi aux parlementaires d'amender le texte en vue de permettre une baisse du coût du travail en agriculture sur l'emploi salarié et non salarié. Le projet prévoit de relever le taux normal de la TVA de 1,6 point et d'augmenter la CSG sur les revenus du capital de 2 points. La réforme devrait entrer en vigueur le 1er octobre 2012. Le texte a été adopté à l’Assemblée nationale mercredi 15 février.

 

 

CONGRÈS

La FNSEA tiendra son congrès à Montpellier les 27, 28 et 29 mars.
Le 29 mars, les candidats à l’élection présidentielle sont invités à venir s’exprimer et débattre de leur programme.

Produits dérivés

Accord trouvé à Bruxelles pour mieux réguler les marchés

Le Parlement et le Conseil européen ont trouvé, le 9 février, un accord sur le texte, proposé par la Commission européenne, visant à réguler les marchés des produits dérivés. “Ce règlement assure que toute l'information relative aux transactions sur les produits dérivés échangés en Europe sera collectée par des registres centraux de données afin de les rendre accessibles à l'ensemble des autorités de supervision, y compris l'Autorité européenne des marchés financiers (AEMF)”, a expliqué Michel Barnier, le commissaire européen au marché intérieur. Par ce règlement, l'Union européenne veut obliger tous les produits dérivés, y compris ceux échangés de gré à gré (80 % des échanges), à passer par des chambres de compensation. En ce qui concerne les marchés dérivés sur les matières premières (agricoles notamment), il sera obligatoire de déclarer les positions prises sur le marché par catégorie d'opérateur afin de déterminer le rôle joué par la spéculation. Enfin, les autorités de régulation financière pourront, si nécessaire, intervenir en fixant des limites de positions en cas de perturbation importante du marché.

OPA

Guy Vasseur, président de l’APCA, veut “une administration partenaire”

“Nous avons besoin d’une administration partenaire et non punitive”, a plaidé Guy Vasseur, rejoignant les propos du président de la FNSEA sur la nécessité de parvenir à une harmonisation européenne pour ne pas brider la compétitivité de l’agriculture française.

Jean-Michel Schaeffer : “Construire l’agriculture de demain”

Le président de JA, Jean-Michel Schaeffer a mis en avant la nécessité de mettre en place une stratégie nationale pour l’agriculture pour produire davantage et offrir une alimentation abondante, diversifiée et de qualité aux consommateurs. Cela impose aux différents candidats qu’ils soient attentifs à la sauvegarde du foncier agricole et à l’installation des jeunes, “pour construire aujourd’hui l’agriculture de demain”.

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