Élevage
Les outils de demain pour les éleveurs de bovins
Analyseur de fourrage, pesée automatique, analyse fine du lait : les nouvelles technologies constituaient le thème de l’assemblée générale de Bovicap conseils.
Pour connaître la valeur nutritive d’un échantillon d’ensilage d’herbe, ou de maïs, il faut généralement attendre trois semaines à un mois après le prélèvement. Avec l’analyseur de fourrages portable à infra-rouge AgriNir, quelques secondes suffisent pour obtenir le taux de matière sèche et autres données. Ce matériel de haute technologie (la mallette coûte 25 000 euros) vient d’être acquis par Bovicap conseils.
Il était présenté lors de l’assemblée générale, le 23 mars. “Le principal intérêt est de pouvoir ajuster les rations et réaliser des économies sur le poste alimentation”, a souligné Dominique Davy, président de Bovicap conseils.
Suivre les variations des valeurs alimentaires
On sait par expérience qu’un silo n’est pas homogène. Avec cette nouvelle technologie, il sera possible de réaliser plusieurs analyses échelonnées afin de suivre les variations de valeurs alimentaires, au fil de la vie du silo. En Maine-et-Loire, la prestation sera mise en place fin avril-début mai, avec délai de retour d’analyse qui ne dépassera pas les sept jours, prévoit Bovicap. Pour l’instant, le matériel est testé et chaque analyse est doublée d’une analyse chimique. Avec cette innovation, le coût d’analyse sera moindre pour l’éleveur.
Des bovins qui se pèsent tout seuls
D’autres nouvelles technologies visant à faciliter le travail des éleveurs et à améliorer les performances techniques se préparent. En élevage allaitant, la pesée des animaux pourrait à l’avenir être automatisée. France Bovins croissance teste un dispositif : les animaux, munis de boucles électroniques, se positionnent sur un plateau de pesée placé à un endroit stratégique. Les informations sont enregistrées grâce à l’identification électronique. “En stabulation, le système fonctionne bien, en pâturage, moins bien car les animaux ne s’arrêtent pas sur la bascule. L’expérience se poursuit pour essayer de capter le poids des animaux en mouvement”, a expliqué Jean-Luc Besson, conseiller viande. “L’objectif est de pouvoir utiliser les données recueillies pour le contrôle officiel de performances”. Bovicap conseils projette d’investir dans deux bascules et les fermes expérimentales de Maine-et-Loire vont également s’équiper. Un équipement de pesée et de porte de tri automatique des animaux sera à découvrir lors des portes ouvertes aux Trinottières, les 8 et 9 juin prochains.
D’autres applications permises par l’identification électronique des troupeaux se développent, comme par exemple, l’assistant de traite. Quand elle passe en salle de traite, la vache est identifiée : son numéro apparaît sur un écran et l’éleveur peut y entrer des alertes du type “boiterie”, ou “quartier arrière gauche à surveiller”. Ce système facilite la transmission des informations lorsque différentes personnes effectuent la traite.
Composition fine du lait
En lait également, le programme de recherche et développement Phénofinlait, démarré en 2008 pour cinq ans, utilise des techniques de pointe, phénotypage et génotypage. L’objectif est de connaître et à terme, de maîtriser et d’améliorer, par les leviers de la génétique et de l’alimentation, la composition fine du lait : omégas 3, omégas 6, acides gras… Il s’agit, à travers ce projet, de réhabiliter et valoriser, in fine auprès des consommateurs, l’image santé du lait.
D’autres outils devraient apparaître dans les mois et années et à venir, faisant évoluer le conseil à l’éleveur. Comme ce système de pilotage du troupeau, sous forme d’un calendrier, permettant de signaler des alertes sur les vaches (mise à la reproduction, traitement sanitaire à effectuer, tarissement…). Des éleveurs doivent le tester dès ce printemps.
S.H.
Sites internet : www.bovicap-conseils.fr, www.synel49.com
Adhésions
87 % des élevages laitiers, 30 % des allaitants
Bovicap conseils rassemble aujourd’hui 87 % des élevages en bovins lait et caprins. En vaches à viande, le taux d’adhésion reste faible, autour de 30 %. “Nous avons limité les dégâts en 2010 malgré la crise bovine, a expliqué Philippe Dru. Les effectifs en VA4 et le nombre de visites a
seulement légèrement baissé”. En 2011, l’accompagnement des éleveurs sur la problématique des coûts de production est une des
priorités en allaitant.
L’organisme poursuit son chantier de fusion avec la Loire-Atlantique, qui sera effective au 1er janvier 2012. Une évolution qui se fait en partenariat avec les Chambres d’agriculture des deux départements.