Export
Les pommes d’Anjou subiront l’embargo russe
Les professionnels de la pomme jugent les mesures insuffisantes.
Des mesures insuffisantes. C’est principalement ce que reprochent les professionnels de la pomme du Maine-et-Loire à l’annonce de la Commission européenne des 125 M6 débloqués pour faire face à l’embargo russe.
Pour rappel, l’Europe prévoit des mesures pour aider le secteur des fruits et légumes impacté par cet embargo. L’objectif ? réduire les quantités sur le marché avec des retraits pour distribution gratuite, non-cueillette... La somme (125 M6) ramenée à l’échelle de l’Union européenne, semble dérisoire, explique Pascal Pineau, président du SDPF du Maine-et-Loire (Syndicat départemental des producteurs de fruits). Puisque cet embargo touche aussi la Pologne, la Lituanie, la Belgique et les Pays-Bas.
Répercussions
problématiques
Le Maine-et-Loire est le 1er département producteur de pommes. Et 50 % du volume français exporté est produit en Val de Loire. Le responsable se dit donc inquiet. Ce n’est pas tant la fin des exportations des pommes d’Anjou en Russie qui le préoccupe, mais davantage les répercussions de cet embargo sur tout le marché export. “Le circuit qui était en place vient d’être détruit et obligatoirement, il y aura des conséquences.” Les produits qui n’iront plus à l’exportation vont se rabattre sur les pays européens. Conséquence ? Une situation de crise et concrètement des prix à la baisse. L’embargo ne fait qu’aggraver une situation déjà difficile. Pour preuve, les chiffres rendus la semaine dernière par l’Observatoire des prix des fruits et légumes 2014 de Familles rurales. Il constate “une baisse des prix par rapport à 2013, année où les prix ont été les plus élevés : de - 12 % pour les fruits et de - 3 % pour les légumes. Pour exemple, le prix de la pomme a baissé de 23,32 % entre 2013 et 2014. “Nous sommes dans un contexte de crise de la consommation, remarque Louis-Luc Bellard, président de la coopérative Vergers d’Anjou. Et à cela s’ajoute une surproduction européenne.”
Pour Pascal Pineau, l’état doit agir au plus vite. “Pourquoi ce sont nous, les agriculteurs, qui devrions subir les conséquences du conflit ukrainien ? L’état doit mettre en place un plan d’action à la hauteur et cela doit se faire rapidement.”