Lait de chèvre
Les producteurs ripostent à Terra Lacta
Près de 200 éleveurs ont bloqué, mercredi, l’usine Terra Lacta.
Mareuil-sur-Lay, ce mercredi à 12h, près de 200 producteurs bloquent la sortie de l’usine de lait de vache “Le Petit Vendéen”. Mais contrairement aux apparences, la problématique touche les producteurs de lait de chèvre et certains sont venus de loin. Vendée et Deux-Sèvres, bien sûr, mais aussi l’Union caprine du Maine-et-Loire et même de l’Aveyron. Ils étaient nombreux à avoir répondu à l’appel de la Fnec (Fédération nationale des éleveurs de chèvres). La raison ? “Malgré le plan d’action validé par l’interprofession caprine nationale en début d’année, Terra Lacta [nouveau nom du Glac] a décidé en conseil d’administration vendredi dernier de ne pas suivre les propositions des administrateurs caprins et de baisser le prix du lait de chèvre de 30 €/1 000 l dès le mois de mars”, a expliqué Franck Moreau, vice-président de la Fnec, “Les autres entreprises ne tarderont pas à suivre cette position et c’est pour que le Glac revienne sur sa décision que nous sommes là”, poursuit-il. Des éleveurs de vaches sont venus les soutenir.
Pas de double peine
“-30 €/1 000 l, ajouté au risque d’une maîtrise serrée de la production, c’est la double peine et une catastrophe pour la filière”, alerte Pascal Gerbaud, président de la section caprine en Vendée. Après une nuit sur place, les éleveurs ont décidé de lever le blocage jeudi en fin de matinée, après la nomination d’un médiateur par le ministère de l’Agriculture. Une table ronde doit être mise en place avec les principales laiteries.
Mathilde Vionnet
FNSEA
“Ras-le-bol (de lait)”
La FNSEA apporte tout son soutien aux éleveurs caprins qui expriment leur incompréhension, leur colère, leur désarroi face à la décision unilatérale prise par Terra Lacta. “Rien, pas même la concurrence européenne exacerbée sur ce marché, ne justifie la décision unilatérale de cette entreprise. Elle devrait tout au contraire, compte tenu de son rôle majeur dans la filière, être consciente de ses responsabilités et ne pas prendre le risque d’enclencher une spirale infernale de baisse des prix, suicidaire pour tous”.
La FNSEA dénonce une fois de plus “cette logique qui consiste à brader les produits pour un gain illusoire de parts de marché. Les agriculteurs qui, au quotidien, font d’immenses efforts pour gagner en compétitivité et respecter les normes exigées par les consommateurs, n’accepteront pas d’être traités en simple variable d’ajustement”. La FNSEA demande au ministre de l’Agriculture “la tenue immédiate d’une table ronde entre producteurs et industriels. Il est urgent de revenir au bon sens, au dialogue, à la négociation et à la coresponsabilité. À travers ce dossier, se joue la construction de relations équitables entre les différents acteurs de la filière”.