Phytolia
Les PSBBE, ou plantes santé beauté et bien-être
L’interprofession Phytolia créée en 2006 regroupe une quinzaine d’entreprises.
Phytolia souhaite sortir de l’appellation PPAM, plantes à parfum, aromatiques et médicinales, pour communiquer sur les PSBBE », explique Gilles Lévy, président de Phytolia, créée en 2006. « Ce terme englobe l’ensemble des acteurs de notre secteur, de la production de végétaux jusqu’à l’industrie pharmaceutique ». Afin de mieux connaître la réalité de ces plantes santé, beauté, bien-être, l’interprofession a demandé au pôle économie et prospective des Chambres d’agriculture des Pays de la Loire de mener une étude sur la situation et les enjeux de la filière. On y apprend que dans la région, les PSBBE sont cultivées sur plus de 900 hectares (sur 33 000 hectares en France), par plus de 60 producteurs. On y trouve 70 espèces différentes, « une diversité qui dénote un réel savoir-faire régional », souligne Phytolia. Les plantes les plus cultivées sont le psyllium, le pavot, la camomille, et l’artichaut. On assiste à un mouvement de professionnalisation et de spécialisation qui vient remplacer la multitude des petits producteurs : 54 % des producteurs sont spécialisés. 10 % des surfaces sont cultivés en bio. La production se trouve confrontée à deux problèmes majeurs, celui de la maîtrise des adventices, avec la suppression de plusieurs molécules phytosanitaires de synthèse. Le besoin de trouver des solutions pour y pallier a été fortement exprimé lors de l’étude. Deuxième problème, celui des débouchés, dans un secteur très internationalisé et très concurrentiel. La demande en plantes médicinales est très fluctuante et peu de contrats sont réalisés. Or le risque d’invendus est important quand la production n’est pas sous contrat, rappelle l’étude. Une partie des producteurs sont éleveurs et ont peu de temps à consacrer aux cultures.
La production génère 82 emplois et un chiffre d’affaires de 5,2 M d’euros. L’ensemble de la filière compte un millier d’emplois. En aval, les principaux utilisateurs de PSBBE sont la cosmétique, le secteur des compléments alimentaires, celui de la nutrition animale, mais également l’hygiène ménagère, l’industrie des boissons, ou encore la protection sanitaire des végétaux. « La création de Phytolia a permis de fédérer les acteurs de l’amont et de l’aval pour renforcer la compétitivité de la filière », souligne Laurent Martineau, membre de Phytolia et producteur. « L’environnement est favorable à notre filière, celle-ci tient le coup par rapport à la crise. Nous sommes au cœur des attentes d’une population qui vieillit et veut préserver son capital santé ». La souhait de l’interprofession est d’accueillir en son sein des grandes marques de l’aval, à l’instar d’Yves Rocher, déjà adhérent.
S.H.