L’Europe se cherche un nouveau souffle
Alors que le fonctionnement des institutions européennes est souvent décrié, la FDSEA et les JA organisaient une soirée-débat sur l’Europe et l’avenir de la Pac, mardi 16 octobre, au lycée de Pouillé.
L’occasion de donner son avis sur un sujet qui concerne l’agriculture de très près.
La FDSEA et les JA poursuivent leur cycle de réunions-conférences initié depuis septembre dans le cadre du #FdseaJaTour. Mardi 16 octobre, les deux organisations syndicales avaient convié Jean-Marc Minier et Pierre-Louis Gastinel de la Maison de l’Europe pour parler Pac, agriculture et avenir de l’Europe alors que le 26 mai 2019 auront lieu les élections pour élire nos représentants au Parlement européen. Car l’Europe est malmenée ces derniers temps, entre la montée en puissance des eurosceptiques, la crise des migrants ou encore le Brexit et ses conséquences encore difficiles à évaluer. Et les agriculteurs, pourtant premiers bénéficiaires de cette politique européenne, ont beaucoup d’interrogations au regard de la complexité administrative de la Pac et des distorsions de concurrence entre les pays.
Un nouveau souffle doit être initié, comme l’a rappelé Jean-Marc Lézé, président de la FDSEA : « les agriculteurs sont pour la plupart des Européens convaincus mais l’Europe a besoin d’un véritable projet partagé pour se rapprocher de ses concitoyens ». Autant les objectifs initiaux de la Pac étaient clairs et fédérateurs (autosuffisance alimentaire, productivité agricole, niveau de vie des agriculteurs…), autant la Pac actuelle semble de moins en moins comprise, complexe, hyper administrée, ce qui la rend illisible pour les agriculteurs mais surtout pour les citoyens. Et les projets de renationalisation de la Pac post 2020 risquent de rendre la situation encore plus confuse et source de distorsions encore plus fortes entre les pays.
es participants à cette soirée ont aussi mis en avant les problèmes de gouvernance qui affectent le fonctionnement des institutions européennes et certaines décisions bloquées faute de majorité suffisante. Ils ont aussi dénoncé les distorsions de concurrence sociales ou environnementales qui ne favorisent pas la compréhension et l’adhésion au projet européen. Aujourd’hui, les états consacrent 1,23 % de leur revenu national brut au budget européen, pas assez pour répondre aux nombreux défis qui se présentent. Demain, la Pac ne sera plus le premier budget européen, concurrencée par d’autres secteurs en recherche de crédits (recherche, jeunesse, crise migratoire, climat…). Et pourtant, la Pac reste stratégique car elle est garante de la sécurité alimentaire des Européens. Une sécurité alimentaire qui est aussi facteur de paix, et ça, beaucoup de monde a tendance à l’oublier.