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Jeunes agriculteurs
Leurs choix pour mieux gérer le temps de travail en agriculture

Deux jeunes installés, Noémie Maudet et Jordan Gastineau, expliquent comment ils ont pris en compte, chacun à leur manière, la problématique du temps de travail.

Installé en décembre 2021, Jordan Gastineau est parti une semaine de vacances l’été dernier, et partira une semaine à nouveau cet hiver. Il embauche à chaque fois la même personne pour le remplacer.
© AA

Même en démarrage d’activité, se dégager du temps du temps libre en famille n’est pas une option pour Noémie Maudet. Pour cela, elle a choisi de faire appel régulièrement au Service de remplacement. La jeune femme de 31 ans, s’est  installée le 15 octobre 2021 en élevage laitier, avec son conjoint. Ils ont repris tous les deux le Gaec du Petit Champ, à Champ sur Layon, où ils élèvent 80 vaches laitières. Ni elle ni son conjoint ne sont issus du milieu agricole. Noémie Maudet est titulaire de plusieurs diplômes, agricoles et non agricoles : un DUT techniques de commercialisation, un BTS Assistant de manager en alternance, un BPREH et un CQP Agent d’élevage laitier, passé aux Trinottières. « Mon conjoint et associé a, lui, une formation agricole, Bac pro CGEA et CS lait, et a travaillé comme salarié en élevage. Nous avons des profils complémentaires », explique Noémie Maudet. Le temps de travail a été pris en compte dans le plan d’entreprise : « aujourd’hui c’est un argument auprès des banques, qui préfèrent voir des personnes qui ont prévu des temps de vacances dans leur projet », souligne Noémie Maudet.Dès la première année d’installation, la jeune femme, maman de deux jeunes enfants, s’est donc fait déjà remplacer, à plusieurs reprises, par des agents du SR. « Pour l’instant, nous n’avons pas encore franchi le pas de quitter l’exploitation une semaine entière. Nous avons pris 4 fois 2 jours et une fois 3 jours. Nous avons prévu aussi 2 week-ends d’ici la fin de cette année », témoigne la jeune agricultrice. Cela demande de faire confiance à un tiers qui prend les rennes de la ferme pendant quelques jours, et de bien passer les consignes. Pour l’épauler, le couple a pris aussi un stagiaire rémunéré, qui est en formation agro-équipement à la MFR de Chemillé.Malgré un quotidien bien rempli, entre les traites, les soins aux veaux, l’administratif et la gestion de la maison, Noémie Maudet apprécie la souplesse que confère le métier d’agricultrice. « En élevage, nous n’avons pas le week-end pour nous reposer. Mais j’ai de la souplesse dans mon emploi du temps au quotidien, pour organiser  mes rendez-vous personnels... C’est appréciable ». Sa motivation n’est pas la même qu’en salariat, souligne-t-elle  : « j’ai eu plusieurs emplois de salariée, j’ai toujours eu du mal à m’investir pour une entreprise qui n’était pas la mienne ».

« Je ne démarre jamais avant 8 heures le matin »

Jordan Gastineau, à Melay, s’est, quant à lui, installé il y a à peine un an. Il élève des poules pondeuses plein air (un effectif de 30 000 poules) et a par ailleurs 50 ha de cultures de vente. Fils d’éleveurs laitiers, il a fait le choix d’une production moins chronophage : « je ne voulais  pas des contraintes de la traite. Je ne voulais pas avoir à faire du foin, de l’ensilage.... Et pour me simplifier le travail, par exemple, je vends ma paille derrière  la moiss-batt’, je ne la presse pas ». Tout comme Noémie Maudet, son objectif est de pouvoir concilier son métier, sa vie de famille, et ses engagements extérieurs. « Je suis pompier volontaire depuis 11 ans, et secrétaire cantonal de jeunes agriculteurs de Chemillé », explique l’éleveur, qui va suivre cet hiver la formation “à l’aise et responsable”. Lorsqu’il a préparé son installation, Jordan Gastineau a pu estimer assez justement son temps de travail lié à l’élevage : celui-ci ne dépasse pas les 5 heures par jour, 7 j /7, pour le ramassage des 30 000 œufs.  « Je ne démarre jamais avant 8 heures le matin », témoigne-t-il. Un élément qu’il avait en revanche sous estimé, c’est le temps lié à l’administratif. « J’imaginais y passer deux heures par semaine, c’est plutôt une bonne heure par jour en réalité, voire davantage ».    S.H.

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