Fleuron d’Anjou
L’horticulture souffre, le maraîchage atteint des records
Malgré les difficultés conjoncturelles en particulier en horticulture, la coopérative des Ponts-de-Cé sort son épingle du jeu et continue d’investir.
“L’année 2013 sera marquée par ses conditions météorologiques”, s’accordent à dire Christophe Thibault, président de Fleuron d’Anjou et son directeur général Yves Gidoin, lors d’un point presse organisé, jeudi 9 janvier. Entre l’humidité, le manque d’ensoleillement, et la froideur du printemps, la météo a été néfaste pour les filières fruits et légumes et horticole.
“Nous n’avions jamais vu ça”, note Christophe Thibault. Côté légumes, “concrètement certaines productions n’ont pas été mises en place ou encore d’autres ont été détruites.” Point positif de ces mauvaises conditions : “le mauvais temps a affecté l’ensemble du pays. L’offre de fruits et légumes a été moins importantes. Conséquence : les prix ont été à la hausse sur le marché.” Malgré une saison pertubée par le climat, Fleuron d’Anjou sort donc son épingle du jeu. “Notre chiffre d’affaires atteint les 21,3 millions d’euros.” Une performance jamais atteinte par la branche légumes. Avec un marché plutôt porteur, la coopérative a décidé d’investir dans le secteur en privilégiant les cinq familles de produits stratégiques (asperges, bulbes, mâche, légumes-bottes et légumes anciens). Par exemple, “sur le site d’Allonnes, nous avons investi dans une nouvelle chaîne de conditionnement en barquettes thermoformées”, souligne le directeur général. Au total, les investissements s’élèvent à un million d’euros.
Des difficultés en horticulture
Côté horticulture, le bilan est moins positif. “Le printemps pluvieux n’a pas incité les consommateurs à acheter des fleurs et des plantes. La météo épouvantable du mois de mars a impacté fortement le chiffre d’affaires du mois avec un score en fin de période de - 40 %”, remarque Yves Gidoin. à cela s’ajoute la situation économique défavorable. “Les fleurs et les plants sont loin d’être une priorité pour le consommateur”, estime Christophe Thibault. Résultat ? La consommation s’écroule. Autre point marquant pour la coopérative : “nos clients connaissent des difficultés de trésorerie. Leurs encours augmentent en délai. Notre système assurantiel ne peut plus tout couvrir.”
Pour Yves Gidoin, la politique des prix bas a ses limites. “Cette stratégie touche les producteurs bien sûr. Mais ce sont aussi les distributeurs qui la subissent.” Autre coup dur pour la filière : la hausse de TVA passant de 7 % à 10 % au 1er janvier 2014. Face à ces difficultés, le directeur s’interroge sur la stratégie future. “Je pense que nous devons travailler davantage avec tous les partenaires de la filière.”
Campagne de recrutement
Autre préoccupation : la perte de coopérateurs. “S’il y a 10 ans, nous comptions 27 entreprises horticoles adhérentes, aujourd’hui, elles ne sont plus que 15”, explique le président de Fleuron d’Anjou. La raison ? Des départs en retraite et surtout le manque de candidats à la reprise. “Nous avons quatre entreprises parmi nos coopérateurs qui cherchent des repreneurs.” Mais sans succès. “On ne s’improvise pas chef d’entreprise. Aujourd’hui, nous avons des personnes formées techniquement, mais il manque de personnes avec des compétences managériales. Aucune formation existe en la matière”, déplore le président.
Fleuron d’Anjou compte aujourd’hui 100 adhérents contre 113 en 2012. “Nous sommes donc en pleine campagne de recrutement dans les deux secteurs”, précise Christophe Thibault.
La coopérative, malgré la situation de la filière horticole, sort un excédent net comptable (pour l’exercice 2012-2013) de 102 millions d’euros. Le chiffre d’affaires, lui, atteint les 43 296 millions d’euros. Soit une hausse de 2,75 % par rapport à l’exercice précédent. Pourtant, le remboursement des plans de campagne a engendré un résultat négatif de 484 millions d’euros. “Nous avons dû verser plusieurs centaines de millions d’euros fin 2012”, note le président.
Pour Fleuron d’Anjou, l’avenir de la filière passe par l’innovation. Dans cette logique, la coopérative, avec trois autres entreprises (Gaignard Fleurs, les pépinières Détriché et JCT SAS), travaillent sur une expérimentation sur la logistique : Vegesupply. “Un chef de projet et un informaticien viennent d’être recrutés pour nos recherches. Le coût logistique des quatre entreprises partenaires de ce programme représente 8 millions d’euros. Nous savons que des gains de productivité sont possibles”, remarque Christophe Thibault.