L’innovation en réponse à la crise
Malgré la conjoncture morose, le 23e Sival a pour ambition de proposer des solutions et des pistes d’avenir pour les productions végétales spécialisées.
Pour surmonter la crise et venir à bout des difficultés, le Sival reste l’un des meilleurs remèdes. C’est ce qu’ont rappelé les différents interlocuteurs lors de l’inauguration de la vingt-troisième édition du Sival, mercredi matin, au Parc expo d’Angers. Un Sival placé – et pour trois ans au moins – sur le thème du développement durable. Un fil conducteur qui se traduit dans les matériels présentés – les Sival d’or en sont une des illustrations – mais aussi dans le matériel exposé.
Compter avec le Grenelle de l’environnement
Trouver donc, des solutions au Sival. Seront-ils nombreux, cette année, alors que certaines productions végétales peinent à trouver leur souffle (voir encadré), à fréquenter les 24 000 m2 de stands et d’allées du Sival, presque trop petit pour accueillir les 600 exposants ? Si l’augmentation des couts de production a touché tous les secteurs, certains ont vu s’ajouter une conjoncture plus défavorable. Ainsi la viticulture s’inquiète de sa faible récolte de 2008, en deçà de 25 % à 2007, déjà faible. Le secteur horticole subit les conséquences de la baisse du pouvoir d’achat des Français. En fruits et en légumes, la situation est, elle aussi, mitigée (voir encadré). Pour autant, les exposants restent fidèles à ce rendez-vous de début d’année et font confiance à la pugnacité des entreprises : « Je veux rester résolument optimiste », indique ainsi Gilles Pasquier, de RPM. Cette année, l’exposant a réservé 40 m2 supplémentaires pour exposer son matériel autoporté et la nouvelle génération des quads. « Je viens aussi ici pour rencontrer les producteurs. Rester en contact, proche du terrain, c’est aussi une façon de continuer à progresser ». Sival, lieu de rencontre, Philippe de Gremin, directeur de la Draaf (Direction régionale de l’Agriculture, de l’alimentation et de la forêt), nouvelle appellation depuis la réorganisation des services de l’État, en est persuadé : « Les gens viennent ici quelle que soit la conjoncture, car il y a toujours quelque chose à apprendre ou à confronter. C’est un lieu d’innovation et de solutions », indiquait-il.Le monde agricole doit désormais compter avec le Grenelle de l’environnement dont il a été l’un des contributeurs des orientations en s’associant à la réflexion. « Les engagements forts qui ont été pris ne condamnent pas la suivie des filières mais les feront aller dans le sens de la demande de la société dans une dimension éco-rentable et en produisant plus avec moins d’intrants, mais aussi moins de surface. La région des Pays de la Loire perd chaque année 21,5 % de sa SAU, » poursuivait le Draaf. Paradoxe, alors qu’« il n’a jamais été autant questions d’enjeux autour de votre métier et de l’alimentation », indiquait Jean-Claude Antonini, maire d’Angers et président de l’agglomération Angers-Loire métropôle. Avenir pour autant que l’agriculture ait encore des espaces où s’exercer. C’est dans cet esprit que le Schéma directeur d’organisation du territoire (Scot) a été élaboré dans la première couronne d’Angers en prévoyant des réservations de surface pour l’agriculture de façon à éviter le mitage. « Pour ne pas transformer la campagne en banlieue sans intérêt », ajoutait Jean-Claude Antonini, en invitant « tous les acteurs à s’y mettre. Ce n’est plus un dialogue qui s’est instauré mais une véritable concertation pour les dix à quinze ans qui viennent ».
Un équilibre entre les trois piliers du développement durable
S’engager dans le développement durable, la profession n’y rechignera pas, a confirmé Bruno Dupont, le président du Sival. « Mais dans une région comme la nôtre, particulièrement dense en entreprises dans le domaine du végétal spécialisé, l’approche du développement durable ne peut se concevoir sans équilibre entre les trois piliers du social, de l’environnement et de l’économique, rappelait le président du Sival. C’est bien dans l’objectif de conforter économiquement nos entreprises, de maintenir le plus d’actifs en place et de respecter mieux l’environnement que nous nous situons ».
M.L.-R.