Ils ont essayé la manière douce, avec des rencontres avec les responsables des grandes surfaces. Ils ont monté le ton, il y a quinze jours, en bloquant le carrefour Saint-Serge à Angers. Mais rien n’y fait. Le message ne passe pas. Les éleveurs de la FDSEA et JA demandent une revalorisation des prix. “Juste appliquer l’accord du 3 mai 2011”, rétorquent les syndicats. L’action s’est encore durcie la semaine dernière. Une mobilisation régionale, puisqu’entre vendredi et samedi, ce sont 37 grandes surfaces qui ont été bloquées en Pays de la Loire et Poitou-Charentes par les agriculteurs.
Mobilisation départementaleDans le Maine-et-Loire : Segré, Angers, Brissac, Candé… Les éleveurs de toutes les filières se sont mobilisés sur l’ensemble du département. Des gravats ont été déversés aux entrées de quatorze magasins de grandes surfaces. Pas de préférence. Toutes les enseignes y sont passées, en particulier le hard discount, “qui sont parmi les plus dures dans les négociations commerciales”, souligne Emmanuel Lachaize, secrétaire général de la FDSEA 49.“L’action commence à avoir un impact”, puisque la plupart des distributeurs ont validé des hausses ou se préparent à en accorder dans les semaines à venir. “Mais elles sont insuffisantes ou ne concernent que certains produits. Alors que nous demandons des hausses de 16 % par exemple pour la volaille, les GMS ont consenti d’augmenter leur prix de 8 à 10 %. C’est insuffisant”. C’est pour cette raison que l’opération “À qui le tour ?” continue. “La GMS ne nous aura pas à l’usure! Nous ne lâcherons pas la pression”. Les agriculteurs bloqueront les magasins de la même manière que la semaine dernière et “il y aura aussi des blocages plus longs. Les éleveurs seront présents pour expliquer aux consommateurs leurs revendications”.
Une lettre aux industrielsLes grandes surfaces ne sembleraient pas être les seuls fautifs. Les agriculteurs s’interrogent sur les négociations commerciales que mènent les industriels. “Nous souhaitons avoir des éléments tangibles sur ces négociations. C’est pourquoi nous leur avons adressé une lettre où nous leur demandons depuis quand les négociations ont commencé, quelles augmentations ils ont obtenues, et auprès de qui”. Comme le rappelle le secrétaire général, “les industriels sont censés être des partenaires au sein de filières organisées”.
H. R.