Pac
Mariann Fischer Bœl aux producteurs : « votre filet de sécurité, ce sont les DPU »
La commissaire européenne à l’ Agriculture a visité, mercredi, une exploitation de Saint-Herblon, près d’Ancenis.
Dans le projet de bilan de santé de la Pac, nous prévoyons un système de gestion des crises en cas d’épidémie chez les animaux ou de mauvaises conditions climatiques. Mais pas de filet de sécurité par rapport aux prix. Les DPU sont des filets de sécurité pour les producteurs. Ils savent que quoi qu’il arrive, ils recevront ce chèque à la surface », a répondu mercredi Mariann Fischer Bœl, aux agriculteurs ligériens. La Commissaire européenne a visité une exploitation de Saint-Herblon, en Loire-Atlantique, mercredi après-midi, avant de participer à un séminaire, jeudi à Nantes, sur l’avenir de la politique agricole et alimentaire européenne co-organisé par la Région, à la veille d’échéances importantes. Le bilan de santé de la Pac doit être adopté le 19 novembre, et des négociations nationales s’engageront dans la foulée sur les modalités précises de redistribution des aides.
Aux producteurs de décider
Sous le hangar du Gaec Cottineau, producteur de fruits et de bovins allaitants, la commissaire a répondu aux questions des agriculteurs, réaffirmant une vision libérale de l’après 2013, pas toujours partagée par ses interlocuteurs. « Je ne suis pas ici pour leur dire ce qu’ils veulent entendre », glissait-elle avant de quitter le Gaec. Sur tous les dossiers évoqués, un leitmotiv revient : « organisez-vous ».
En lait, face aux fluctuations d’un marché de plus en plus dérégulé, les producteurs, dont Jean-Damien Menet, de Varades, s’est fait le porte-parole, demandent une gestion de marché « avec des prix minima ». Pour Mariann Fischer Bœl, le rôle principal de l’Europe consiste de « permettre aux producteurs de s’adapter à la suppression des quotas actée en 2003, en proposant un atterrissage en douceur, une augmentation de 1 % par an jusqu’à 2013 ». Opposée à tout « système rigide », elle veut « que les producteurs puissent décider par eux-mêmes ce qu’ils veulent produire ». Concernant l’installation, « des discussions sont en cours pour instaurer une aide au démarrage de l’ordre de 70 000 euros », a annoncé la commissaire. La production ovine, qui ne cesse de voir ses effectifs diminuer, a de fortes attentes vis-à-vis de la Pac. Elle réclame à nouveau un plan d’urgence, un rééquilibrage des aides animales et un durcissement des conditions d’importations de la viande ovine. Pour Mariann Fischer Bœl, les solutions passent par une redistribution des aides.
Le choix du zéro OGM
Devant les inquiétudes des producteurs de porcs par rapport au poids des charges, Mariann Fischer Bœl, répond que les difficultés de la production liées au renchérissement de l’aliment dureront tant que les producteurs français continueront à exiger seulement du soja américain sans OGM. « Pourtant, 75 à 80 % des Français n’en veulent pas », rétorquent les producteurs. Réponse : « Si vous voulez payer le prix d’une filière sans OGM, à vous de décider ».
S.H.