Aller au contenu principal

Méthanisation collective à Durtal : un projet digne d’être soutenu

Le projet de méthanisation collectif de Durtal soulève localement quelques contestations. à l’heure de la consultation publique qui se tient jusqu’au 16 novembre, la profession appelle les agriculteurs à faire contre-poids en soutenant le projet.

Denis Martin, agriculteur à Morannes et président de la SAS LAMPA et Anthony Barillé, jeune producteur de lait à Montigné-les-Rairies et membre de la SAS.
Denis Martin, agriculteur à Morannes et président de la SAS LAMPA et Anthony Barillé, jeune producteur de lait à Montigné-les-Rairies et membre de la SAS.
© AA

La réflexion a commencé en 2012, « suite à une réunion locale avec la Chambre d’agriculture, où on s’intéressait à la diversification pour pérenniser nos ateliers d’élevage », se souvient Denis Martin, agriculteur à Morannes et président de la SAS LAMPA (L’Agri Méthanisation des Portes de l’Anjou), créée en juin 2018 pour porter le projet de méthanisation collective de Durtal. Dans ce projet, 15 exploitations, « toutes  en élevage, en lait, porc, viande bovine, volaille, et même cheval, situées dans un rayon de 9 km autour du site », explique Anthony Barillé, jeune producteur de lait à Montigné-les-Rairies et membre de la SAS. L’approvisionnement sera donc 100 % agricole, entre les fumiers de bovins et de volailles, et les lisiers de porc et de canard. « Nous compléterons juste en période estivale avec des Cive(1), car c’est la période où les animaux sont dehors et où nous n’avons plus de fumier à sortir », précise Denis Martin. En revanche, pas question d’incorporer du maïs ou autre culture. Les associés de la SAS « ont été clairs sur ce point ».
Ayant retenu le principe de l’injection de gaz, plutôt que la cogénération, « le lieu d’implantation a été choisi pour son côté central, mais aussi en fonction de la proximité des réseaux de gaz ». Et c’est donc sur 4 ha de terres agricoles situées à Durtal, au lieu dit Les Landes, que s’élèvera la future unité « à partir de mars 2021, nous l’espérons ! ». Car en effet, parmi les riverains, dont les plus proches sont situés à 250 mètres, un mouvement de contestation a vu le jour, porté par un collectif baptisé “Bien vivre en Anjou, Loir et Sarthe”.


Un traitement de l’air pour les odeurs
Anticipant les réactions négatives, les agriculteurs s’étaient appuyés sur l’expérience du méthaniseur de Vihiers, situé à 200 m d’un Super U et d’une zone commerciale « et pour lequel, depuis 2 ans de mise en service, aucun problème n’a été remonté », explique Anthony Barillé. « Pour nous non plus, il n’est pas question de générer des problèmes de voisinage, donc nous nous sommes imposés le traitement de l’air en bâtiment fermé, pour gérer les odeurs lors du bennage des effluents », explique Denis Martin. Un choix coûteux, puisqu’il nécessite l’élévation d’un bâtiment de 11 mètres de haut sur 1 000 m², mais un choix « assumé et nécessaire ». Aucun stockage à l’extérieur donc, « et de toutes façons, on fonctionnera à flux tendu avec pas plus de 3 jours de fumier d’avance, donc au pire 300 tonnes sur site ».
« C’est triste à dire, mais on a peut-être trop bien fait du premier coup », s’interroge Anthony Barillé. « Parce qu’aujourd’hui, même si le Préfet nous le demandait à l’issue de la consultation, on ne pourrait pas apporter plus de garanties sur cette question des odeurs ».
Aujourd’hui, les porteurs de projets attendent le soutien de leurs collègues, qu’ils soient méthaniseurs ou non.
Le Préfet dispose de cinq mois pour rendre son verdict, à l’issue de la consultation publique qui se termine le 16 novembre. Il peut soit valider le projet en l’état, soit l’interdire, soit demander à apporter des éléments correctifs.
Arnaud Fruchet

1) Cultures intermédiaires à valorisation énergétique.

Agriculteurs : participez à la consultation publique


Le dossier est consultable à la mairie de Durtal, ainsi que sur le site www.maine-et-loire.gouv.fr, rubrique publications – consultation du public – installations classées pour la protection de l’environnement. Les observations seront recueillies du lundi 19 octobre 2020 à 8 h au lundi 16 novembre 2020 à 17 h 15 :
- sur un registre ouvert à cet effet à la mairie de Durtal,
- par courrier au Préfet, à adresser à la direction de l’interministérialité et du développement durable, bureau des procédures environnementales et foncières, place Michel Debré, 49934 Angers cedex 9
- par courriel à pref-icpe@maine-et-loire.gouv.fr
Les Porteurs du projet LAMPA organisent des séances de présentations publiques du projet le samedi 7 novembre de 9 h à 12 h à l’Odyssée à Durtal (sur inscription), afin de répondre aux questions des riverains.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Megane Colineau, Aubin Maussion et Paul Asseray ont témoigné de leur parcours à l'installation.
Conseils aux futurs installés

Au forum à l'installation de JA49, jeudi 14 novembre, au Domaine du Matin calme (Juigné-sur-Loire), trois jeunes installés ou…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois