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Élevage
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des retours en arrière. Une situation qui demande patience et adaptabilité.

Retour à la case départ pour les vaches du Gaec du Phoenix, à Baugé-en-Anjou. Jonathan Bertrand et son associé Jean-Sébastien Jacques avaient réussi à mettre à l'herbe une partie du troupeau allaitant, des génisses et des vaches avec leurs veaux de 6 mois. Les animaux étaient à 100 % au régime herbe, sans complémentation. Mais après une dizaine de jours dehors, fin mars, les éleveurs ont été contraints de les faire rentrer en stabulation. Ce n'est pourtant pas l'herbe qui manque. Le conseiller viande Seenovia de l'élevage Alexis Kupperoth, estimait mardi le stock sur pied à 25 jours d'avance, contre 12 à 15 jours habituellement à cette période. Mais les agriculteurs, installés sur des terres argilo-calcaires, non drainées, craignent d'abimer durablement leurs parcelles en laissant les animaux les pâturer. "Nous allons essayer de les remettre à l'herbe dans 1 semaine, car on ne voudrait pas pénaliser le potentiel de repousse de nos parcelles", prévoit Jonathan Bertrand. L'éleveur, dont les animaux sont habituellement sortis de février à novembre, va essayer de limiter le gaspillage d'herbe. Il va aussi ensiler à la fin avril, une 40aine d'hectares.

Sur son secteur d'activité, le quart nord est du département, Alexis Kupperoth estime à "entre un quart et un tiers" seulement le nombre d'éleveurs qui ont sorti leurs animaux, "et encore, pas tous leurs effectifs !". Des débuts modestes donc, et des situations qui diffèrent selon la nature des sols, les sols sableux étant plus praticables. Le conseiller invite toutefois à faire le tour des parcelles et à aller au-delà des premières impressions : "on a été agréablement surpris de voir, sur des prairies permanentes à Tiercé par exemple, des exploitations où les 3/4 des champs étaient portants".

Risque de gaspillage

Maxime Léridon, à Segré en Anjou Bleu (Sainte-Gemmes-d'Andigné), fait partie des rares à avoir mis à l'herbe tôt cette année. L'éleveur de montbéliardes a commencé à sortir ses vaches dès la mi-février, par intermittence (à raison d'une journée par semaine) et plus fréquemment depuis le 25 mars. "On se force à les sortir pour ne pas perdre l'herbe sur pied", explique-t-il. Pour l'instant, seules les vaches pâturent, pas encore les génisses. Maxime Léridon les sort principalement l'après-midi. "Les temps de pâturage sont réduits, et je ne fais pas encore sortir les vaches la nuit". Avec 700 mm d'eau tombés sur sa zone depuis le 18 octobre dernier, l'éleveur se trouve, comme tous en Maine-et-Loire, dans cette situation paradoxale : de l'herbe en abondance, mais des conditions de portance encore compliquées. "Depuis que je suis installé, je n'ai jamais connu d'année avec des épisodes de pluie aussi longs, souligne-t-il. Une bonne partie de mes terres sont drainées, mais dès qu'il pleut, l'eau réapparait en surface". En temps "normal", ses animaux pâturent une majeure partie de l'année, depuis mi-février jusqu'à la Toussaint. Cette année, malgré les conditions météo exceptionnelles, il tente de s'adapter. Avec un temps de sortie réduit, il constate que le pâturage est relativement efficace. Pour l'heure, mis à part 2 ou 3 ha, toutes ses parcelles ont été déprimées.

"Ça pousse, ça va trop vite, les vaches n'avancent pas au même rythme", déplore Vincent Philippeau, éleveur dans la même commune, en pâturage tournant dynamique, et qui a mis ses vaches laitières à l'herbe vers le 20 mars, pour effectuer un premier déprimage. Il espère pouvoir faucher dès que possible, en fin de semaine, pour ne pas perdre la valeur de son fourrage.

Les éleveurs dans l'attente

Conseillère prairies à la Chambre d'agriculture dans le Segréen, Anne-Sophie Masson confirme que "l'on voit encore peu d'animaux dans les parcelles et que la mise à l'herbe reste timide". Les éleveurs qui ne peuvent pas imposer de transitions alimentaires trop brusques, avec des retours en arrière, ou qui craignent d'endommager leurs parcelles, attendent. Au niveau du réseau régional Pousse de l'herbe dont Anne-Sophie Masson fait partie (lire p.18), la hauteur moyenne est passée de 9 à 10 cm entre la semaine dernière et cette semaine. "Lorsque les parcelles seront ressuyées, il faudra sans doute accepter de faire pâturer avec des hauteurs d'herbe plus hautes, de l'herbe plus difficile à faire manger par les vaches". Il faudra aussi récolter l'herbe et les chantiers risquent de se bousculer en fin de mois.

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