Lait
Miser sur le lait différencié grâce à des contrats tripartites
Le groupe LSDH mise toujours sur la segmentation et les contrats tripartites pour valoriser son lait et assurer un
revenu à ses éleveurs apporteurs.
Le groupe LSDH mise toujours sur la segmentation et les contrats tripartites pour valoriser son lait et assurer un
revenu à ses éleveurs apporteurs.
« Nous voulons maintenir des éleveurs laitiers sur notre territoire. Pour cela, il faut leur garantir une rémunération en accord avec leur coût de production », explique Philippe Leseure, directeur filières LSDH pôle liquide. C’est dans cette logique que la laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel privilégie des contrats tripartites pour commercialiser son lait. Chaque année, l’entreprise familiale collecte auprès de 430 exploitations 300 millions de litres de lait. Le Maine-et-Loire est un des principaux départements de collecte. « Aujourd’hui, 70 à 80 % de nos volumes sont écoulés dans le cadre de contrat tripartite », souligne Philippe Leseure. Ce type de contrat est souvent utilisé pour le lait de marque de distributeurs. L’entreprise travaille en partenariat avec Système U, Carrefour, Auchan, Aldi, Lidl... Pour assurer un revenu aux producteurs, LSDH mise sur la segmentation et la valorisation notamment éthique et/ou environnementale de ses produits. « La grande distribution souhaite répondre aux nouvelles attentes sociétales. » Les principales préoccupations des consommateurs ? La transition agroécologique, le bien-être animal, la santé et la production locale. « Nos laits différenciés qui s’appuient sur un cahier des charges simple comme C’est qui le Patron ?! ou Bleu blanc cœur répondent à une ou plusieurs de ces promesses à la fois. C’est ce qui nous permet de créer de la valeur ajoutée. »
Répondre aux attentes sociétales
Pour que le consommateur accepte de payer son lait plus cher, l’éleveur, en contrepartie, se doit de répondre aux nouvelles attentes sociétales. C’est pour cette raison que LSDH accompagne ses apporteurs dans des démarches environnementales. « 95 % de nos apporteurs ont déjà réalisé un diagnostic bas carbone Cap2ER. » Ils peuvent aussi adhérer à la démarche EcoMéthane. Elle comptabilise les émissions de méthane économisées grâce à une alimentation des vaches laitières mieux équilibrée. Sur la question du bien-être animal, tous les éleveurs qui travaillent avec LSDH ont aussi établi un diagnostic Boviwell qui évalue le bien-être animal sur une exploitation.
Cette stratégie du lait différencié permet à la laiterie de se hisser sur la 2e marche du podium des laiteries qui rémunèrent le mieux ses éleveurs. Avec les démarches tripartites, le prix moyen payé sur 2020 est de 385,17 €/ 1 000 litres.
Hausse des charges
A l’approche des futures négociations commerciales, Philippe Leseure se montre moins serein. « Les distributeurs cherchent toujours à obtenir les prix les plus bas. Les négociations ne vont pas être simples ». Surtout cette année avec la hausse du coût des matières premières. « Les emballages TetraPak ont augmenté de 8 %. A cela va s’ajouter la hausse du prix de l’énergie... Tout cela va augmenter notre coût de production », s’inquiète le directeur filières.
Autre sujet préoccupant, la crise que subit la filière de lait bio. LSDH collecte directement chaque année 10 millions de litres de lait bio. Elle s’approvisionne aussi auprès de Biolait. Ce qui monte à 100 millions de litres de lait bio conditionnés par LSDH. Avec la consommation de lait bio en baisse et la hausse de production, la laiterie a déclassé du lait bio. « On préfère déclasser plutôt que de baisser le prix vers le prix du lait conventionnel. Une baisse du prix aurait un mauvais effet sur la filière bio », note Philippe Leseure.
Une nouvelle usine pour conditionner le lait
Malgré ce climat d’incertitudes, LSDH continue d’investir. Son usine L’Abeille, basée à Cholet, va quitter son site historique pour s’installer à Mazières-en-Mauges. La nouvelle usine de 58 000 m², nommé L’Abeille 2, est attendue pour 2023. La future usine transformera 70 millions de litres de lait. Des boissons gazeuses et des jus de fruits y seront aussi conditionnés. Les capacités de production devraient être multipliées par trois pour atteindre 400 millions de bouteilles par an. Le coût total de l’investissement est estimé à 140 millions d’euros.