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"Mon salarié a repris mon troupeau et mon système bio"

Salarié de Christian Huet, Simon Buchot a pris sa suite en janvier dernier. Passionné par la sélection, il a découvert la conduite d'un troupeau en système bio.

© anjou agricole

"J'ai toujours préféré les vaches au tracteur", avoue Simon Buchot.  En naissant le jour d'un concours régional, il y a trente ans, au sein d'une famille de sélectionneurs, le jeune Mayennais était sans doute prédestiné à aimer être dans un ring avec ses animaux. Une passion entretenue pendant ses études, chez son maître d'apprentissage, pour lequel il dressait les bêtes pour concourir au Space par exemple. Mais aussi en tant que membre de l'association Mauges Élevage Passion, dont il a été secrétaire adjoint. Il y a quelques années, Simon Buchot a même acheté une génisse prim'holstein, Wilt Evenna, avec des amis, qui a produit quelques filles  prometteuses.

Production bio

Mais depuis janvier 2023, le jeune agriculteur a officiellement son propre troupeau. Il s'est installé aux Hauts-d'Anjou (Champigné), sur l'exploitation de son ancien patron, Christian Huet. Embauché en décembre 2019, Simon Buchot a rapidement su qu'il prendrait la suite. "Le lieu correspondait à mes attentes, ainsi qu'à celles de ma conjointe, dit-il. Et même si je ne connaissais pas le système bio, j'ai vite constaté que cela me convenait".  Le troupeau de 80 VL et leurs suites, disposent de 135 ha d'herbe sur les 158 ha de SAU pour produire 550 000L pour LSDH. Simon Buchot est l'un des 41 producteurs bio de la laiterie du Loiret qui propose actuellement un prix rémunérateur.

Des investissements continus

À ce jour, le seul changement opéré par le jeune éleveur est le dégroupement des vêlages pour lui permettre de produire du lait d'été, "bien valorisé". Et l'engraissement de vaches prévu cet hiver sur des prairies poussantes. Sinon, il a poursuivi les pratiques de Christian Huet. "La base a été posée par mon père, rappelle l'agriculteur retraité. En 1970, il n'y avait rien sur le site de la Guimbertière. C'est lui qui a fait construire la salle de traite et un bâtiment avec 50 places aux cornadis à cette époque". Un esprit entrepreneurial qui a également guidé Christian Huet tout au long de sa carrière. Construction d'un hangar pour le fourrage, d'une cellule de stockage pour les céréales, mise aux normes de la stabulation, agrandissement de la salle de traite : il n'a jamais arrêté d'investir.

Un système simple et fonctionnel

Motivée par la recherche de valeur ajoutée et la possibilité d'extensifier le pâturage, la conversion de l'atelier laitier en bio s'est déroulée au cours des années 1990. "C'était la création de Biolait : il y avait des perspectives intéressantes", justifie Christian Huet qui ne souhaitait pas " se disperser" dans d'autres productions. Lorsqu'il s'est retrouvé seul associé de l'exploitation, l'éleveur décide d'embaucher un salarié et de simplifier le travail. "J'ai groupé les vêlages de manière à avoir des vaches taries l'été, au moment où les prairies sont moins productives, cite-t-il par exemple. J'ai fait en sorte d'avoir un système simple, dans un bâtiment fonctionnel. J'ai acheté du matériel aussi pour gagner du temps : une pailleuse pour la litière et un quad pour faire le tour des paddocks. Le chien de troupeau est aussi un assistant précieux". La progression des effectifs, pour atteindre 80 vaches, n'a  quant à elle jamais dérogé à une règle de base : ne pas dépasser un chargement de 1,2 UGB/ha. "En système bio, l'autonomie alimentaire est essentielle", insiste-t-il.

Des index équilibrés

Si Christian Huet n'a jamais participé aux concours de la race prim'holstein, il s'est toujours intéressé à la génétique. Bien avant de s'installer, c'est lui qui avait en charge le planning d'accouplement du troupeau de son père. Depuis 2010, l'éleveur achetait ses semences, cherchant un équilibre dans ses produits entre la rusticité, le volume de lait et les taux. "Le troupeau qu'il m'a transmis est d'un bon niveau", considère Simon Buchot qui espère prochainement retourner sur les rings. Pour l'instant, le jeune éleveur - et jeune papa- recherche activement un salarié pour l'épauler sur l'exploitation.

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