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Rassemblement
Montée en puissance des actions locales avant le rassemblement parisien

Rencontres avec la Toque angevine, Fleury Michon... Les producteurs continuent la mobilisation pour une revalorisation des prix et une meilleure transparence sur l’origine des viandes.

© AA

Des charges qui ne cessent d’augmenter, une revalorisation des prix qui devient urgente, le manque de transparence sur l’origine des viandes de la part des entreprises de transformation et de  la grande distribution... Une telle situation  pousse les éleveurs à multiplier les actions dans la région  depuis un mois. Les dernières en date, une rencontre avec Fleury Michon, en Vendée et la Toque angevine, dans le Maine-et-Loire. La rencontre ultime se fera à Paris, le 23 juin. Les éleveurs ont bien l’intention de se faire entendre par les Pouvoirs publics et les Parisiens.

Salaisonniers et grande distribution doivent exiger VPF
Le 23 mai, de 5 h à 18 h, une cinquantaine d’agriculteurs de la FRSEA et des JA des Pays de la Loire a mené une opération de contrôle sur l’origine des viandes à l’entrée des sites de l’entreprise Fleury Michon, dont le siège social est situé à Pouzauges en Vendée.
Cette action fait suite aux constats réalisés lors de précédentes opérations de contrôles et au changement de position des salaisonniers   en faveur de l’application de l’accord volontaire du 15 décembre 2010 concernant l’affichage de l’origine des viandes sur l’ensemble des produits issus de viande de porc.
En effet, les actions syndicales précédentes ont montré que l’entreprise Fleury Michon n’appliquait que partiellement cet accord : les produits élaborés avec du porc français sont stickés VPF mais ceux élaborés avec de la viande importée ne comportent aucune mention d’origine. Fleury Michon considère que l’étiquetage “élaboré à partir de porc espagnol ou allemand” risque de dégrader l’image de sa marque.  Mais les éleveurs français  veulent que le consommateur soit informé pour qu’il réalise son acte d’achat en toute connaissance de cause. “Nous sommes persuadés que le consommateur achète les produits Fleury Michon parce que c’est une entreprise française, qui communique sur un savoir-faire et une qualité de produit. Nous ne remettons pas en cause cette qualité mais nous n’acceptons pas  qu’au nom de cette qualité, on cache l’origine de la viande”, explique Gérard Bourcier, responsable porc à la FRSEA Pays de la Loire. “Le prix payé à l’éleveur doit augmenter. Pour cela, la demande de porc français doit s’accentuer. Pour y arriver, nous sommes certains qu’en informant le consommateur sur l’origine des viandes et donc sur les règles de production française, cela sera favorable au porc français.”

Des avancées timides
À l’issue de cette journée d’action, l’entreprise Fleury Michon s’est engagée à partir du 15  juin à afficher l’origine française via le logo VPF sur dix produits supplémentaires et à œuvrer au sein de la FICT* pour que l’ensemble des acteurs fassent de même. Le dirigeant a également proposé de travailler avec la FNSEA, la FNP et la grande distribution sur un système de revalorisation du prix payé aux producteurs.  “Nous prenons acte de ces  annonces et bien entendu, nous en vérifierons l’application. C’est un premier pas mais nous devons poursuivre la mobilisation pour que l’ensemble des opérateurs de la FICT applique l’accord de décembre 2010, mais également  pour que la grande distribution exige auprès de ses fournisseurs l’affichage de l’origine et accepte une revalorisation du prix de nos produits”, expose Joël Limouzin, président de la FRSEA Pays de la Loire.

Des comptes à la Toque angevine
Suite à l’action “police des viandes” qui a eu lieu au péage de Corzé le 2 mai, au cours de laquelle les éleveurs ont contrôlé un camion livrant la Toque angevine et transportant des viandes transformées en salaisonnerie sans aucune mention d’origine, la FDSEA et JA ont demandé une rencontre aux responsables de l’entreprise.
Vendredi 24 mai, une délégation s’est rendue sur le site de l’usine segréenne pour rencontrer les responsables. Gilles Huttepain, directeur du pôle amont volaille, du pôle export et du pôle international du groupe LDC était présent aux côtés du directeur de l’entreprise segréenne et du responsable achats traiteurs du groupe.
Gilles Huttepain a confirmé cette livraison. Les jambons prêts à découper étaient bien commandés par la Toque angevine. Le groupe LDC est très attaché à l’origine française des viandes, mais il a avoué de réelles difficultés pour s’approvisionner en viande porcine française. D’une part parce que les entreprises de transformation importent une part importante des viandes qu’ils transforment, et d’autre part parce que la certification de l’origine France est parfois facturée au prix fort par les entreprises. Gilles Huttepain a précisé que les marques Maître Coq et Le Gaulois étaient déjà en 100 % origine France et que le groupe vient d’annoncer que pour l’ensemble des produits de la marque Marie, la viande contenue dans les plats cuisinés sera 100 % française.
Selon Jean-Marc Lézé, président de la FDSEA, “le scandale de la viande de cheval a fait prendre conscience que la politique du prix toujours plus bas n’est pas tenable, les entreprises et distributeurs semblent se tourner désormais vers la qualité et la sécurité de l’origine France. Le chemin est encore long et nous continuerons à maintenir la pression. Nous avons rencontré un groupe qui s’engage dans ce sens, mais ce n’est pas le cas de toutes les entreprises”.
D’autres actions sont en préparation pour les semaines à venir.

Céline JOLY  FRSEA PDL
aurélien  tenèze FDSEA 49

* FICT : fédération des industriels de la charcuterie traiteur.
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