Interview
“On ne cherche pas une première place, mais le résultat pour toute la filière”
Hubert Garaud, président de Terrena, évoque le rapprochement de la coopérative d’Ancenis avec la Cam.
Le rapprochement entre la Cam, Coopérative des agriculteurs de Mayenne, et Terrena, est à présent officialisé. Quel bénéfice peuvent en attendre les éleveurs ?
Hubert Garaud : le rapprochement entre la Cam et Terrena va s’effectuer en deux temps. La première phase, l’adhésion de la Cam à l’union bovine Ter’élevage prendra effet au 1er janvier prochain. Il n’y avait pas d’obligation économique à se rapprocher, mais on a trouvé que ce rapprochement était utile. C’est aussi une démarche logique du point de vue territorial.
En juin dernier, les deux structures ont décidé d’aller plus loin autour de l’axe de développement que constitue l’agriculture écologiquement intensive (AEI, ndlr) mis en avant par Terrena depuis plusieurs années. L’idée étant de faire profiter les éleveurs de l’innovation. C’est une démarche économique pour répondre à la demande des marchés.
Les assemblées générales de section auront à valider cette orientation en mars 2015, puis lors de l’assemblée générale. à cette date, si cette proposition est validée, la Cam deviendra une section de coopérative associée, comme l’est Terrena Poitou. Elle gardera sa complète autonomie.
Vous parlez de répondre à l’offre du marché. En quoi la structure élivia peut tirer bénéfice de ce rapprochement ?
Les éleveurs de la Cam continueront à fournir leurs outils d’abattage habituels, en l’occurrence SVA, Bigard et élivia, chacun pour un tiers. élivia a intérêt à trouver des nouveaux marchés et, pour ce faire, assurer l’approvisionnement, en priorité par Ter’élevage.
Terrena a engagé des négociations avec le numéro 1 de la viande rouge, l’irlandais Dawn Meats. Où en est le dossier ?
Quand j’évoquais les nouveaux marchés, je pensais précisément à l’international.Ce développement peut se mettre en place de deux manières : par nous-mêmes ou par alliance stratégique, en l’occurrence avec Dawn Meats. Les négociations démarrées en décembre 2013 sont calées depuis juillet 2014. On en est à la phase juridique et l’annonce officielle de cette alliance est imminente.
Quelle place ambitionne Terrena dans le monde de la viande ?
Terrena ne cherche pas la première place, mais privilégie le résultat de la filière, de l’amont à l’aval, afin d’amortir la volatilité. Ceci dit, on peut prétendre, raisonnablement, à une place de challenger crédible.
Cela implique une certaine taille. Y a-t-il d’autres rapprochements dans les cartons ?
Ce n’est pas tant la taille que le résultat qui compte.Depuis 2008, Terrena œuvre pour soutenir et maintenir une agriculture dans le Grand Ouest afin de garder la valeur ajoutée, donner des perspectives économiques aux éleveurs par l’innovation, les offres de production, générer de la croissance, permettre la modernisation des filières. C’est ce que j’appelle la troisième phase de Terrena. Tous ceux qui veulent se fédérer autour de cet objectif sont les bienvenus car la coopérative a les outils pour répondre à cet enjeu.
Propos recueillis par Martine Leroy-Rambaud