JA
Ne pas attendre que l’eau devienne rare pour réagir
Jeunes agriculteurs a débattu de la gestion de la ressource en eau lors de son assemblée générale le 6 mars, à Seiches-sur-Loir. Un sujet qui sera à l’honneur lors de la Finale nationale de labour.

Dans le contexte mondial actuel, l’eau et sa gestion sont des sujets de plus en plus sensibles. « Quand on sait l’impact du réchauffement climatique et les prévisions démographiques de ces cinquante prochaines années, comment pourrons-nous nourrir tout le monde sans dégrader encore plus le milieu dans lequel nous vivons ? C’est l’intérêt de tous d’y travailler dès aujourd’hui avant que l’on nous prive de cet or bleu !». Les jeunes agri- culteurs ont voulu montrer les enjeux de l’eau pour l’agriculture de Maine- et-Loire lors de leur assemblée générale, le jeudi 6 mars, à Seiches-sur-le-Loir. L’enjeu pour l’eau potable tout d’abord. « C’est la première priorité : sécuriser la ressource en eau potable », a souligné Thierry Boudaud, administrateur JA national, en charge du dossier de l’eau.
Les efforts de l’agriculture peu connus du public
Les rapporteurs ont souligné les efforts des agriculteurs dans les domaines de la qualité de l’eau et de l’irrigation. Ainsi JA a voulu développer des exemples concrets de réalisations entreprises depuis 2000 dans le bassin versant de l’Oudon pour la préservation de la qualité de l’eau : bandes enherbées, utilisation de techniques alternatives à l’utilisation de pesticides, plans de fumure… Bernard Vincent, ingénieur- chercheur au Cemagref et membre de l’Afeid, association française pour l’étude de l’irrigation, a d’ailleurs souligné que les efforts de l’agriculture sont peu connus du grand public : « Personne ne sait que les intrants ont diminué pratiquement de moitié depuis dix ans ».
Deuxième enjeu pour l’eau : l’irrigation. Au niveau mondial, afin de subvenir aux besoins croissants d’une population qui augmente, les études montrent qu’il n’est pas possible d’étendre les surfaces cultivables pour augmenter la production agricole. Il faut donc valoriser au mieux l’eau que l’on utilise déjà. « Indiscutablement, l’irrigation est un des moyens incontournables de le faire , a souligné Bernard Vincent.
Avec deux exemples précis dans le département : les besoins d’autonomie fourragère pour les Mauges et les besoins des cultures spécialisées pour la Vallée. Le réseau collectif de l’Authion semble donc être un outil performant pour une irrigation mieux maîtrisée.
Enfin, parmi les propositions des jeunes : développer tous les moyens qui permettront d’économiser les apports d’eau par des variétés plus adaptées, par un pilotage plus précis de l’irrigation, par des façons culturales qui retiennent mieux l’eau dans le sol… mais aussi une plus grande transparence auprès des citoyens sur les besoins en eau de l’agriculture et les prélèvements, ce qui aura aussi pour conséquence de pouvoir mieux planifier à l’échelle des bassins versants les consommations de chaque usager.
L’accès à l’eau, essentiel dans l’assurance de revenu
La promotion des réseaux collectifs d’irrigation est aussi à encou-rager, tout comme la création de retenues collinaires qui permettront la valorisation et la pérennité des exploitations agricoles. « L’accès à l’eau risque de devenir un aspect essentiel dans l’assurance de revenu de l’exploitation », a rappelé Thierry Boudaud, administrateur JA national et exploitant en Poitou-Charentes, où les pénuries d’eau sont plus sévères qu’en Anjou. « L’eau est un bien universel. Nous ne devons pas l’emprunter aux générations futures », a conclu ce dernier.
I.D.
principal étant celui de l’eau, le nom “Eau’fête” permet de rappeler ce thème qui sera décliné dans toutes les animations. L’objectif est de communiquer sur ce bien commun à tous. Le visuel de la manifestation (photo ci-contre) représente une vache qui symbolise les productions animales du département, mais aussi une feuille pour les productions végétales. L’eau s’écoule de la feuille en formant une goutte dans laquelle la vache se reflète. Ce visuel sera présent sur les affiches et sur tous les supports de communication.