Agricultrices
Oser s’investir pour l’intérêt collectif
Quarante exploitantes agricoles des Pays de la Loire ont échangé sur leur engagement dans l’agriculture.
“Je suis heureuse de découvrir combien les femmes sont bien représentées en agriculture aujourd’hui, je vous tire mon chapeau à toutes”, c’est ainsi que Marie-Louise Mary, première femme élue dans une Chambre d’agriculture en 1964 a commencé son intervention. À 92 ans, doyenne des participantes, elle est revenue sur son parcours et les rencontres au cours de son mandat qui lui ont permis de trouver sa place. Un peu perdue au début, elle s’est vite habituée à ce milieu exclusivement masculin à l’époque. “Les paysans sont essentiels pour le pays, d’un point de vue économique mais aussi intellectuel. Les compétences en agriculture ne sont pas assez reconnues”, a-t-elle ajouté. Et de rappeler aux participantes que souvent, si les femmes ne prennent pas la parole dans les assemblées, leurs points de vue et leur questionnement ne sont pas abordés.
Karen Serres, présidente de la commission nationale des agricultrices, et Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, ont ensuite rebondi sur ses propos en rappelant l’importance de l’entourage et le rôle majeur du conjoint dans la capacité des agricultrices à s’engager. Elles ont expliqué qu’avec leurs mandats actuels, elles se sentent investies d’une mission qu’elles mènent dans l’intérêt de tous les agriculteurs. Elles ont dû apprendre à déléguer et à s’organiser pour maintenir un équilibre entre responsabilités professionnelles et vie de famille, mais c’est bien cette dernière qui reste prioritaire.
La formation est donc une étape importante dans l’engagement pour qu’il ne devienne pas un sacrifice.
L’Europe peut être influencée
Avec Michel Thomas, sous-directeur de la FNSEA en charge des politiques structurelles et territoires, les participantes ont découvert ou revu les règles de fonctionnement de l’Europe. Le témoignage de Karen Serres, qui siège à différentes commissions européennes via le Copa*, a permis de rendre concrètes les informations apportées : “Ce que vous devez comprendre, c’est qu’il n’y a pas besoin d’aller à Bruxelles pour influencer les décisions de l’Europe. Vous pouvez déjà influencer les choses auprès de vos parlementaires européens, vos députés et vos sénateurs, puisque dans le dispositif de codécision de l’Europe, c’est le ministre de l’Agriculture qui a le dernier mot”, explique-t-elle.
À la fin de l’après-midi, toutes les participantes et les intervenantes se sont quittées enchantées de cette journée riche d’échanges qui a apporté à chacune le plaisir d’être ensemble autour d’un objectif commun.
Aurélie Andriot
(*)Copa : Comité des organisations professionnelles agricoles.
Rencontre agricultrices et femmes de la mer, le 15 octobre en Mayenne
Faire rimer économie et écologie
Éoliennes, lignes à haute tension, urbanisation, transports et nouveaux usages du monde rural compriment l’agriculture et la pêche dans des espaces restreints et de plus en plus réglementés. À l’occasion de la journée mondiale de la femme rurale, la commission régionale des Agricultrices organise une journée autour des thèmes de l’adaptation des entreprises agricoles et maritimes aux autres usages du territoire rural. À travers des témoignages et des échanges, cette journée, qui se veut conviviale, permettra aux participants de découvrir les enjeux des notions telles que compensation écologique ou compensation économique… Florence Pineau, présidente de l’Association des femmes et familles de marins des Sables d’Olonne, témoignera sur les dispositifs que mettent en place les marins et femmes de marins français pour diminuer leur impact tout en conservant un revenu décent.
Au programme
- De 10 h à 12 h 30, au centre de pêche et pisciculture Gandon à Montjean (Mayenne). Fonctionnalités économiques et écologiques d’un territoire, comment s’adapter ? Côté terre : témoignages d’agricultrices sur l’impact des réglementations actuelles sur le métier. Côté mer : intervention de Florence Pineau sur l’adaptation des marins aux préoccupations environnementales.
- Repas à la salle des fêtes de Saint-Cyr-le-Gravelais.
- De 13 h 45 à 16 h, sur le site des Rascenouzières à Saint- Cyr-le-Gravelais. Fonctionnalités économiques et écologiques d’un territoire, comment cohabiter ? Côté terre : comment lier fonctionnalités économiques et écologiques sur une exploitation agricole impactée par la ligne TGV et la ligne THT ? La compensation écologique au détriment de la compensation économique ? Grignotage agricole et impacts des chantiers de grands travaux sur les exploitations, avec Stéphane Thireau, président de l’Association des expropriés de la Mayenne. Côté mer : comment s’organise la cohabitation de l’activité des marins pêcheurs avec les champs d’éoliennes offshore et les nouveaux usages de la mer et dans les ports ?
Inscription auprès de la FDSEA de Maine-et-Loire. Joindre un chèque de 20 euros par personne (repas et visite inclus) à l’ordre de la FDSEA 53.