Feuille de route
Passer du projet aux actes
Quelques jours après la fin du scrutin, les responsables professionnels sont prêts à passer à l’action concrète.
« Les élections sont maintenant terminées. Nous allons continuer notre travail sur le terrain, comme nous l’avons toujours fait ». En quelques mots, Jean-Paul Piet résume la résolution qui anime les responsables agricoles au lendemain du scrutin consulaire. « Les élections ne se gagnent pas la veille, mais tout au long des mois et des années qui les précédent. Les résultats le prouvent et nous confortent dans nos orientations. Notre politique est bonne. À nous, maintenant, de transformer l’essai ». Premier chantier à mettre en œuvre : les quatre axes du projet agricole départemental sur lesquels la liste FDSEA/JA a été élue. « Le premier axe, celui de l’installation, nous tient particulièrement à cœur et les efforts sont à poursuivre en ce qui concerne le repérage des exploitations et l’accueil des candidats potentiels. Nous sommes ouverts à toute forme d’installation, pourvu qu’elle soit économiquement viable », commente Christophe Réveillère, le secrétaire général de JA 49 qui ajoute aussitôt : « Mais il n’y aura pas de politique d’installation efficace sans politique de revenu et des prix rémunérateurs ».
Forts de ces bons résultats qui démontrent « le bon sens paysan », révèlent « leur civisme » et « leur volonté de continuer à aller de l’avant », comme le remarque Yves Beaupère, nouvel élu
Chambre d'agriculture, les responsables professionnels n’occultent pas pour autant les suffrages sortis des urnes : « Nous avons écouté les agriculteurs au cours des réunions de campagne. Nous avons aussi entendu les votes protestataires. Au-delà du PAD, il nous faudra rester fermes sur certains aspects trop lourds ou des contraintes incohérentes ou inapplicables qui sont imposés aux agriculteurs », ajoute Jean-Paul Piet. « Nous avons désormais une obligation de moyens à mettre en œuvre et nos relations quasi quotidiennes avec le terrain, à travers notre réseau, nous feront rappeler à l’ordre, s’il le faut ». Parmi les attentes des agriculteurs, la simplification administrative. « Indispensable », confirme Christophe Réveillère qui souligne « l’excès de paperasse difficilement supportable. Les jeunes agriculteurs y voient là la contrainte la plus importante », dit-il en citant une récente enquête. Le secrétaire général de JA 49 souhaite aussi que la charte des contrôles soit bien appliquée. « Cette suspicion perpétuelle génère un climat détestable ». L’accompagnement des agriculteurs notamment sur les nouveaux débouchés est également un axe que JA 49 souhaite voir poursuivi par la Chambre d'agriculture, ainsi que la communication : « Si on veut que demain, des jeunes s’installent, il faut faire reconnaître l’importance de l’agriculture », souhaite Christophe Réveillère.
M. L.-R.
Yves Beaupère : « Discuter sans tabou »
Le 23 février prochain, Yves Beaupère participera à sa première session en qualité d’élu à la Chambre d'agriculture. Le producteur de lait de Champigné, en agriculture biologique, n’est pas un novice du mandat professionnel. Il est, depuis longtemps, un défenseur de la profession. Ce premier mandat consulaire, il entend l’employer à faire tomber les clivages et les clichés. « Je ne souhaite pas de rivalités entre les systèmes », indique l’agriculteur bio. « C’est en obtenant de bons résultats que l’on suscite le questionnement, pour autant que les débouchés soient assurés. Et ce n’est surtout pas en s’isolant ou en excluant que l’on convainc ». Dans le même esprit, le producteur de lait souhaite aussi que soit ouvert le débat sur les OGM, « sans idéologie, en expliquant les positions de chacun, en présentant les développements possibles et en mesurant les conséquences. Le sujet n’est pas simple, convient-il, car les intérêts et les points de vue sont divergents ».