Patricia Maussion : “L’agriculture biologique n’est plus un marché de niche”
Patricia Maussion, 50 ans, brigue un 3ème mandat à la Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire. Agricultrice dans le Segréen, élue au Conseil régional, ses deux dossiers prioritaires sont la formation et l’agriculture biologique. Portrait.
« Deux choses me paraissent importantes, lorsqu’on prend des responsabilités : il faut garder les pieds dans les bottes et que l’exploitation tienne la route. Je trais mes vaches tous les matins, le soir aussi quand je peux », témoigne Patricia Maussion, éleveuse à Loiré. Entrée dans le syndicalisme au bureau des Jeunes agriculteurs (CDJA) en 1993, elle pensait « rentrer tranquillement » chez elle. Il en a été autrement, puisqu’elle n’a cessé d’enchaîner les responsabilités : élue Chambre depuis 2007, conseillère régionale depuis 2015, où elle est vice-présidente de la commission agriculture, adjointe au maire de Loiré, présidente du CFPPA* de Segré...
" La formation, il faut la considérer comme un investissement sur l'exploitation"
Patricia Maussion s’investit particulièrement sur la formation : « lors de mon premier mandat à la Chambre, rappelle-t-elle, nous avons beaucoup travaillé sur le volet multi-performance des exploitations, nous nous sommes attachés à intégrer les trois piliers du développement durable dans chacune des formations ». Le 2ème mandat a été davantage axé sur l’adaptation au changement climatique, la résilience des systèmes. La formation, insiste Patricia Maussion, « il faut la considérer comme un investissement sur l’exploitation. Cela fait partie intégrante du métier d’agriculteur. Se former permet d’anticiper et de ne pas attendre que les choses nous tombent dessus ! ».
Près de 9 % de la surface agricole du département en bio
Avec près de 9 % de la surface agricole départementale en bio, l’agriculture biologique n’est « plus un marché de niche, mais une production à part entière qu’il faut accompagner dans le département », considère-t-elle. « Il faut y aller progressivement, pour que l’agriculteur soit convaincu de ce qu’il fait ». Outre la conversion, le travail de la Chambre porte sur la structuration des filières et l’innovation-recherche-développement, car « structurer le marché est indispensable pour garantir un prix aux agriculteurs qui optent pour la bio ».
S.H.
* Centre de formation professionnelle pour adultes.