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Energie
Photovoltaïque : de nouvelles opportunités pour les projets agricoles

Explications sur le nouvel arrêté appelé S21 fixant les conditions d’achat de l’électricité produite par des centrales photovoltaïques avec Etienne Sauvage, ingénieur et gérant du cabinet d'études Hacsé, spécialisé dans l’énergie solaire.

Aujourd’hui, la majorité des bâtiments agricoles équipés de panneaux photovoltaïques sont construits avec des dimensions similaires, environ 600 m2, ce qui correspond à la surface nécessaire pour 100 kWc.

Après de longs mois d’attente, la bonne nouvelle est enfin tombée ! Le nouvel arrêté tarifaire fixant les conditions d’achat de l’électricité photovoltaïque est paru le 6 octobre. Il facilite le développement des projets photovoltaïques sur les grandes toitures. Dorénavant, tous les projets de moins de 500 kWc (soit environ 3 000 m2) auront directement droit à un tarif d’achat d’électricité sans avoir besoin de passer par un appel d’offres (contre un seuil fixé à 100 kWc jusqu’à présent). L’autre bonne nouvelle, c’est le montant du tarif. Il est fixé à 9,8 cts d'€/kWh pour les installations photovoltaïques de moins de 500kWc, en vente sur la totalité ou du surplus d’électricité dans le cas de l’autoconsommation. « Avec une surface plus grande et ce tarif de rachat, le coût d’une nouvelle installation ramené au m2 est plus intéressant. Le modèle économique redevient plus confortable. Cela élargit les possibilités, notamment pour l’autoconsommation avec vente du surplus. Des projets plus divers vont pouvoir être développés », souligne Etienne Sauvage en charge du bureau d'études Hacsé, société d’expertise et d’ingénierie technique spécialisée dans l’énergie solaire.
Par contre, le tarif de 9,8 cts/kWh est plafonné. Au-delà de 1 100 kWh/kWc/an, il baissera à 4 cts/kWh. Coïncidence, dans le Maine-et-Loire, la moyenne de la production solaire est comprise entre 1 100 et 1 200 kWh/kWc/an. « Cette mesure est quasi sans conséquence pour les agriculteurs angevins qui souhaitent produire de l’énergie solaire. »

Des panneaux solaires sur des toitures Nord ?
Ce plafond pourrait aussi laisser place à de nouveaux types de projet. Aujourd’hui, tous les panneaux photovoltaïques sont installés dans des conditions optimales : plein Sud. « Dans des secteurs plus ensoleillés où le plafond serait dépassé sur des toitures plein Sud, comme en Vendée par exemple, on pourrait voir des installations sur des toitures Nord. Ce plafond va permettre de donner une nouvelle vie à des toitures peu considérées auparavant. »
Ce nouvel arrêté simplifie aussi la procédure de demande de raccordement. Pour rappel, Enedis est le seul organisme en charge de traiter les demandes de raccordement et de contrat d’achat. « Les délais d’instruction seront plus rapides normalement. Enedis ne se chargera plus que des aspects techniques. » Plus besoin de fournir de titre de propriété pour demander un devis auprès d’Enedis. « Dorénavant, l’agriculteur pourra attendre le devis d’Enedis pour faire les démarches foncières si celles-ci sont nécessaires. »
Nouveauté dans cet arrêté : pour les installations de plus de 100 kWc, les panneaux photovoltaïques devront présenter un bilan carbone inférieur à 550 kg eq CO2/kWc. « Cela signifie que les panneaux vont être 5 à 10 % plus chers et plus rares. En sachant qu’ils ne représentent que 40 % du coût global d’une installation. »
Etienne Sauvage prévoit, d’ailleurs, des difficultés d’approvisionnement en panneaux. Au vu du contexte, il conseille aux agriculteurs de ne pas se précipiter pour s’équiper ou s’engager sur des devis. « L’agriculteur doit attendre une date de raccordement, fournie avec le devis d’Enedis, pour s’engager sur l’achat de la centrale photovoltaïque. » Surtout que les délais risquent de s’allonger dans les prochains mois… « Cet arrêté était très attendu. Des milliers de projets attendaient dans les cartons. Malgré le flux de demandes au niveau national, Enedis gère pour le moment bien les choses, bien que des retards ne sont pas à exclure. Dans le meilleur des cas, un projet déposé en ce moment pourrait difficilement être mis en service avant l’été 2022. »

 

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