Production porcine
"Plus de 23 millions d'euros pris aux producteurs"
Production porcine
La FRSEA Pays de la Loire réagit après la condamnation de huit
abatteurs français pour pratiques anticoncurrentielles qui ont lésé les éleveurs.
"Les entreprises ont pris les producteurs pour la variable d'ajustement", dénoncent Gérard Bourcier, président de la section porc et Joël Limouzin, président de la FDSEA.
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“Nous cautionnons la con-damnation même si cela va faire très mal aux entreprises”, commente Joël Limouzin, président de la FRSEA, à propos de la décision de l'Autorité de la concurrence. La juridiction a rendu publique, le 13 février, la condamnation à de lourdes amendes (au total 4,5 millions d'euros), de huit abatteurs de porc français, dont cinq bretons, et deux organismes professionnels, pour pratiques anticoncurrentielles. Les abatteurs bretons* ont réduit de manière coordonnée leurs achats de porcs pour faire pression à la baisse sur les prix. Cette entente " a visé à influer sur le prix du porc au marché du porc breton", a souligné l'Autorité de la Concurrence. "Du vol", considère Gérard Bourcier, président de la section. Le préjudice pour les éleveurs s'élève à 23 millions d'euros : un centime de moins par kilo pour une production de 2,3 millions de tonnes, sur un an.
Pour les représentants des producteurs, de tels agissements démontrent "les dysfonctionnements de la LME, Loi de modernisation de l'économie", dont ils demandent depuis longtemps une révision. "Il faut assainir les relations avec la grande distribution, insiste Joël Limouzin. Si les entreprises ont agi ainsi, c'est parce qu'elles n'ont pas réussi à faire passer des hausses auprès des GMS. C'est le comportement de la grande distribution qui amène les abatteurs à ce genre de pratiques." Les producteurs "ont été la variable d'ajustement". La question des relations commerciales dépassant le cadre de la production porcine, un rendez-vous est sollicité par la FRSEA auprès du préfet de Région. L'objectif : mettre autour de la table l'ensemble des filières d'élevage, producteurs, abattoirs, tranformateurs et distribution. "Et si la GMS décide de boycotter la rencontre, nous allons nous occuper d'elle", prévient Joël Limouzin.
Restructurer l’aval et produire plus de porcs
Cette condamnation amène à nouveau la FRSEA à appeler à une restructuration de l'aval, nécessaire pour que la filière française retrouve de la compétititivité. Les outils de transformation sont aujourd'hui loin de tourner à pleine capacité. Des entreprises se trouvent en grandes difficultés financières. En Bretagne, Gad (4 sites en Morbihan et Loire-Atlantique, 1700 salariés) devait être mise le 21 février en redressement judiciaire. Pour la FRSEA, l'alternative à la fermeture d'abattoirs est simple : que la France décide d'augmenter la production de porcs (en baisse de - 6 % depuis deux ans en Pays de la Loire). "Il faut mettre les outils de transformation à saturation. Cela passera aussi, inévitablement par des regroupements, des modernisations". Alors que la croissance mondiale de la consommation de porc est estimée à 18 % entre 2010 et 2020, "la France a la capacité de produire plus", souligne le président de la FRSEA. Mais un certain nombre de conditions sont à réunir : acceptabilité sociale des élevages, baisse des coûts de production, mise en avant de l'origine France, développement de la méthanisation... Et avant toute chose, des prix rémunérateurs.
Pour les représentants des producteurs, de tels agissements démontrent "les dysfonctionnements de la LME, Loi de modernisation de l'économie", dont ils demandent depuis longtemps une révision. "Il faut assainir les relations avec la grande distribution, insiste Joël Limouzin. Si les entreprises ont agi ainsi, c'est parce qu'elles n'ont pas réussi à faire passer des hausses auprès des GMS. C'est le comportement de la grande distribution qui amène les abatteurs à ce genre de pratiques." Les producteurs "ont été la variable d'ajustement". La question des relations commerciales dépassant le cadre de la production porcine, un rendez-vous est sollicité par la FRSEA auprès du préfet de Région. L'objectif : mettre autour de la table l'ensemble des filières d'élevage, producteurs, abattoirs, tranformateurs et distribution. "Et si la GMS décide de boycotter la rencontre, nous allons nous occuper d'elle", prévient Joël Limouzin.
Restructurer l’aval et produire plus de porcs
Cette condamnation amène à nouveau la FRSEA à appeler à une restructuration de l'aval, nécessaire pour que la filière française retrouve de la compétititivité. Les outils de transformation sont aujourd'hui loin de tourner à pleine capacité. Des entreprises se trouvent en grandes difficultés financières. En Bretagne, Gad (4 sites en Morbihan et Loire-Atlantique, 1700 salariés) devait être mise le 21 février en redressement judiciaire. Pour la FRSEA, l'alternative à la fermeture d'abattoirs est simple : que la France décide d'augmenter la production de porcs (en baisse de - 6 % depuis deux ans en Pays de la Loire). "Il faut mettre les outils de transformation à saturation. Cela passera aussi, inévitablement par des regroupements, des modernisations". Alors que la croissance mondiale de la consommation de porc est estimée à 18 % entre 2010 et 2020, "la France a la capacité de produire plus", souligne le président de la FRSEA. Mais un certain nombre de conditions sont à réunir : acceptabilité sociale des élevages, baisse des coûts de production, mise en avant de l'origine France, développement de la méthanisation... Et avant toute chose, des prix rémunérateurs.