Plus d’efficacité à moyens constants
Dans les Chambres, la mutualisation est en ordre de marche. Prochaine étape : l’informatique.
Alors que l’État mène un vaste programme de réforme générale des politiques publiques (RGPP), les organismes consulaires ont eux aussi mis en place leur réforme. En réflexion sur le sujet depuis six ans, l’APCA, Assemblée permanente des Chambres d’agriculture, a fixé une feuille de route voici maintenant deux ans, qui vise à instaurer, d’ici 2013, un nouveau mode de fonctionnement, reposant sur la mutualisation des moyens. On est aujourd’hui entré dans la phase pratique.
Pour que le projet régional soit partagé, les cinq Chambres départementales et la Chambre régionale étaient réunies à Chemillé, en début de semaine, pour la présentation du projet de réseau qui doit à terme, « gagner en efficacité sans perdre en proximité ». Un projet conçu pour répondre à quatre impératifs que les élus se sont fixés : le renouvellement des actifs dans les exploitations et dans les industries agroalimentaires, le développement de la compétitivité et de la valeur ajoutée, la préservation de l’environnement et le recours privilégié aux ressources naturelles et enfin l’aménagement du territoire dans un contexte de mutation de l’agriculture. « Il y a de moins en moins d’agriculteurs mais ils ont des demandes de plus en plus diversifiées, remarque Luc Guyau, le président de l’APCA. Il me semble évident de partager les compétences sans perdre en proximité ». « L’objectif de cette rencontre était de présenter la démarche de mutualisation aux cinq départements en même temps », indique Claude Cochonneau, le président de la Chambre régionale. Car si chaque chambre gardera sa politique originale de territoire, les départements doivent « s’emparer du projet de façon homogène ». Au cœur de cette réorganisation, une affectation des dossiers et des thèmes selon leur potentielle mutualisation. Ainsi le niveau régional et national maintient son travail d’études, de prospective de veille, gère l’expérimentation, s’occupe de l’animation des filières. Les niveaux départemental et interdépartemental restent plus proches du terrain, assurent la communication de proximité, la formation, le conseil. La région des Pays de la Loire est l’une des premières à avoir entamé la démarche. Région du président national oblige. Région depuis toujours aussi force de propositions et de réflexion.
Pour les 660 salariés des six établissements, de nouvelles méthodes de travail et de communication s’instaureront.
Plus de moyens
Si le lancement s’officialise par ce premier congrès – il est convenu d’en tenir un chaque année afin de faire le point sur l’avancée du dossier - des actions concrètes sont déjà opérationnelles ou sur le point de l’être.
Six pôles ont été organisés, chapeautés par l’un ou l’autre des départements, regroupant les compétences de chaque département, centralisant les données pour mieux les rediffuser ensuite. « L’ensemble des agriculteurs disposera de plus de moyens pour répondre à ses besoins », indique Michel Aubinet, le directeur de la Chambre régionale.
Parmi les actions mises en place dans cette logique régionale : la méthanisation en Mayenne, les différentes méthodes de travail du sol en Sarthe, le service aux éleveurs en Maine-et-Loire, les relations avec les collectivités en Vendée, etc.
La prochaine étape, la phase 3 du programme, est décisive en terme d’organisation puisqu’elle concerne le regroupement des moyens humains et matériel informatiques. D’ici deux ans, ce PRSI (pôle régional système d’information) sera basé à la Chambre départementale de Maine-et-Loire et emploiera 12 personnes.
Au plan national, l’ensemble des Chambres d’agriculture se réunira en septembre afin de présenter ce qui fera l’objet, au plan régional, de mutualisation.
M.L.-R.