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Interview
« Plusieurs chantiers doivent être ouverts de toute urgence »

Joël Limouzin, président de la FRSEA, Pays de la Loire

Joël Limouzin, président de la FRSEA, Pays de la Loire
Joël Limouzin, président de la FRSEA, Pays de la Loire
© AA

Quels sont donc les points positifs que vous observez dans les choix du ministre ?
Joël Limouzin : Je me réjouis tout d’abord pour les producteurs d’ovins, que nous avons toujours soutenus : leurs demandes ont été intégralement satisfaites, ce n’est que justice. Je trouve également que l’effort fait sur l’herbe dite “productive” est positif : dans les négociations, nous étions d’accord, en Pays de la Loire, pour une revalorisation du soutien à l’herbe à condition que ce soit de l’herbe qui repose sur un chargement minimum : nous avons été entendus sur ce point, puisque le retour sera maximum pour les chargements supérieurs à 0,8 UGB/ha et ce pour les hectares de prairies naturelles et temporaires.
Un autre point très important pour la région, sur lequel nous avons dû batailler pendant longtemps est la reconnaissance des actifs ; dans la région, nous avons toujours beaucoup installé, nous avons donc beaucoup de monde sur le territoire avec des exploitations plus petites que la moyenne. Le principe d’avoir un retour sur l’herbe plus important pour les 50 premiers hectares va dans la direction que nous avons demandée. Enfin les mesures en faveur de l’agriculture biologique, les protéagineux, l’assurance récolte, le fonds sanitaire, vont également dans le bon sens.

Quelles dispositions vous inquiètent ?
Je suis très insatisfait de l’une des annonces du ministre. En Pays de la Loire, l’une des caractéristiques est que nos élevages sont également nourris avec du maïs et des céréales autoconsommées. Nous étions donc d’accord pour une aide supplémentaire à l’herbe mais avions aussi demandé un retour, même moindre, vers les autres fourrages utilisés dans l’alimentation animale. Or le ministre a annoncé qu’il ne consacrerait que 30 millions d’euros sur cette disposition : ramené à l’hectare de maïs fourrage, les chiffres sont beaucoup trop faibles. Et si on ajoute les céréales autoconsommées, ce qui serait logique, cela devient dérisoire. Si on prend deux catégories d’éleveurs très représentés en Pays de la Loire : un éleveur de viande bovine naisseur engraisseur en système maïs ou un éleveur de porcs avec céréales autoconsommées, ces éleveurs vont perdre une partie importante de leurs soutiens, sans aucun retour. Le ministre a annoncé vouloir privilégier les éleveurs ; ce n’est pas vrai pour tous les éleveurs…

Le ministre a lancé plusieurs groupes de travail pour affiner ses annonces et rentrer dans les détails ; qu’en
attendez-vous ?
Plusieurs chantiers doivent être ouverts de toute urgence. Le ministre n’a pas parlé des Gaec. Nous demandons que la transparence des Gaec s’applique pour le retour de soutien sur les 50 premiers hectares d’herbe ; c’est un enjeu très important pour la région. Par ailleurs, le ministre a indiqué dans sa déclaration que les prélèvements seraient de 14 % sur les aides Scop et de 12,5 % sur les aides animales ; mais il précise aussi qu’il envisage
d’aller jusqu’à 25 % de prélè-vement sur les aides Scop et les aides animales pour les redis-
tribuer au sein du même secteur de production. Nous disons : ça suffit. Tout ce qui est nouvellement découplé au-delà des prélèvements annoncés par le ministre doit rester à l’agriculteur, inclus dans son DPU. Les soutiens sont nécessaires à l’équilibre des exploitations ; aller trop loin dans les prélèvements remettrait en cause la viabilité économique de l’exploitation.
Propos recueillis
par Jean-Paul Goutines

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