Aller au contenu principal

Porc : la sortie de crise à l’horizon

Avec la baisse du cheptel européen, les cours devraient mécaniquement remonter en 2009. Les producteurs pourraient à nouveau être bénéficiaires d’ici la fin du premier semestre.

Après un début d’année 2008 difficile, les producteurs de porcs français avaient connu une embellie entre les mois de juillet et octobre. Tous les observateurs y voyaient le signe d’une sortie de crise rapide. Seulement, la crise financière internationale est venue perturber la filière. Les exportations sont en berne, et malgré un cours moyen en 2008 parmi les plus élevés des dernières années, les éleveurs vont connaître une deuxième année consécutive de déficit. La hausse du prix de base n’a en effet pas suffi à compenser celle des coûts de production. La filière est coutumière d’une alternance de périodes bénéficiaires et déficitaires. Cette fois, elle met plus de temps à voir le bout du tunnel.

Une chose est sûre pour 2009 : la production européenne baissera. D’après l’office de l’élevage, la diminution des effectifs de truies en Europe et aux États-Unis devrait entraîner une baisse de la production dans ces deux régions de 2 %. Cette baisse, significative, devrait orienter les prix à la hausse, annoncent tous les observateurs. Seulement, selon les experts de l’Office de l’élevage, cette augmentation devrait rester limitée (+ 15 % par rapport à 2008) du fait de la baisse concomitante de la consommation et des exportations. Le MPB (Marché du porc breton) reste volontariste en estimant « qu’une phase favorable de cycle va suivre selon les lois naturelles de l’économie de marché. » Pour l’Office de l’élevage, l’importance de cette reprise dépendra de trois facteurs : le recul effectif de la production en Europe, le maintien de la compéti-tivité de la viande européenne sur les marchés internationaux et l’évo-lution de la consommation en France et en Europe.Le prix de la viande porcine suit ce qu’on appelle communément le « cycle du porc ». Il y a encore quelques dizaines d’années, celui-ci durait deux ans : Aujourd’hui, alors que structurellement les producteurs sont plus spécialisés et donc moins flexibles, le cycle dure plutôt cinq ans.

Les prix grimpent dans les rayons et baissent pour le producteur

L’évolution de la consommation dans les mois à venir constitue la grande inconnue. Les achats de viande ont reculé de 0,8 % en 2008 selon le panel TNS. Dans ce contexte, ceux de porc n’ont subi une baisse que de 0,2 %. Mais, alors que le prix payé au producteur a diminué, celui en rayon a progressé (+ 4,8 % pour la viande de porc frais). La relance de la consommation semble donc devoir passer par un effort réalisé sur les prix au consommateur. Jean-Michel Serres, président de la Fédération nationale porcine (FNP) espère pouvoir être entendu par l’Observatoire des prix et des marges - mis en place dans le cadre de la loi de modernisation économique.

Comme le souligne Éric Besson, secrétaire d’État chargé de la Prospective, dans son rapport sur “la formation des prix alimentaires”, remis le 16 décembre au ministre de l’Agriculture, « c’est la marge nette des distributeurs qui explique le niveau de prix du porc au stade du détail ». « Les prix du porc se forment clairement aux étapes de transformation et de distribution et non pas à celle de la production », peut-on lire dans ce document. Le secrétaire d’État met en cause la faible concentration de la filière qui limite le pouvoir de négociation des abattoirs face à leurs clients. C’est une des raisons qui expliquent que les élevages français, alors qu’ils sont parmi les plus efficaces d’Europe en terme de coûts de revient (avec les Pays-Bas et le Danemark), sont moins rentables que leurs voisins allemands ou espagnols.

 

La FNP demande des mesures d’aides aux exportations

Pour Jean-Pierre Joly, du MPB, « ce sont surtout les exportations qui font varier les cours : car le porc est en plein dans l’économie de marché et le marché intérieur est relativement stable ». C’est pourquoi Jean- Michel Serres souhaite que la Commission européenne autorise les mesures de stockage privé, voire de restitution aux exportations afin de contrer les effets néfastes de la crise financière qui freine les ventes dans les pays tiers. 

Plus aucune certitude

« Le marché est là », estime Jean-Pierre Joly. « Pour preuve, l’export est reparti à la hausse dès que le prix est descendu courant octobre, Le problème est que les éleveurs français ne pourront pas survivre à une troisième année consécutive de perte ».

AGRAPRESSE

Rentrée mouvementée pour les responsables porcs de la FRSEA Ouest et de JA Ouest

Les responsables porcs des FRSEA et JA de l’Ouest se sont retrouvés lundi 12 janvier en souhaitant une année 2009 plus 

prospère pour tous les éleveurs de porcs. Plusieurs points d’actualité ont été évoqués dont le prix au cadran et l’attitude de certains groupements.

Mobilisation au Marché pour stopper la chute du prix

Pendant la trêve des confiseurs, le cours du porc a continué de se rapprocher du seuil de 1 €, passant de 1,17 €/kg à 1,08 €/kg début janvier. Le jour même de la réunion, plusieurs responsables ont reçu en direct la cotation du jour : une baisse supplémentaire de 0,007 €/kg.

Les responsables professionnels des FRSEA et JA de l’Ouest ne comprennent pas cette évolution. Ils ne cachent pas leur colère face à cette nouvelle baisse inacceptable. En ce début d’année, les enlèvements se font aux dates prévues en élevage ; les abattoirs sont en pleine activité 

(45 heures par semaine en majorité pour les salariés) et le consommateur est acheteur grâce aux promotions de janvier. Tous les voyants sont donc au vert pour que le cours du porc remonte.C’est donc pour obtenir une augmentation du cours que les éleveurs de porcs des FRSEA et JA de l’Ouest ont participé au marché de Plérin ce jeudi 15 janvier. Leur présence au marché leur a permis d’exiger en direct une rencontre avec l’ensemble des acteurs intervenant au marché au cadran.

Restructuration : quels intérêts ?

Cette réunion a également été l’occasion d’aborder le courrier adressé par un groupement à ses éleveurs, mettant en cause les structures professionnelles porcines dans leur gestion de la filière en ces temps de crise. Les propos 

relatés, dans l’ensemble, sont insultants envers les responsables et les structures professionnelles porcines dont le seul objectif est de pérenniser la production. Ce courrier fait également état de l’impossibilité, pour ce groupement, d’imposer des prix plus élevés à la distribution. 

« Quel aveu d’impuissance pour le leader porcin français », s’exclame Gérard Bourcier, président de la section porcine de la FRSEA Pays de la Loire. Le fait de se restructurer doit permettre de rééquilibrer le rapport de force avec les acheteurs. Quel intérêt de se regrouper si au final, les acheteurs continuent leur politique de prix toujours plus bas ? Quel intérêt pour les éleveurs de gagner en technicité si au final, ce gain de compétitivité bénéficie toujours à l’aval ? « Il nous est impossible de cautionner ce genre d’argument. Nous sommes favorables à la restructuration mais à la condition que cela bénéficie à l’ensemble des acteurs de la filière et notamment aux éleveurs. Valoriser correctement nos porcs et récupérer la valeur ajoutée dans l’aval doit être une priorité pour nos groupements, qu’ils soient de type coopératifs ou privés », expliquent Gérard Bourcier et Jeff Trébaol, président de la Section porcine de Bretagne. Une réponse officielle est en cours de préparation afin de rappeler à chacun son rôle et ses missions. « L’avenir de la production porcine ne se décidera pas sans le syndicalisme majoritaire ».

CÉLINE JOLY


Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Nicolas Le Labourier, de Quatuor Transactions et Gwenaëlle Durand, de Cerfrance Maine-et-Loire, ont évoqué l'accompagnement à la transmission d'entreprise effectué par les deux structures partenaires.
Après 2 années favorables,  des temps plus compliqués
Cerfrance Maine-et-Loire a dressé la semaine dernière un bilan des résultats économiques de l'année 2023, les tendances pour l'…
Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois