Pour la reconquête de la qualité de l'eau
Des réunions régionales ont permis d’échanger sur les idées et les propositions du groupe de travail professionnel.

« Si 100 % des agriculteurs utilisaient leurs produits phytosanitaires en appliquant les bonnes pratiques, on pourrait arriver à des résultats », affirmait Dominique Perdrieau, agriculteur et président du Sage Lys-Layon-Aubance.
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L'anjou agricole
Dans un contexte tendu en matière de qualité de l’eau et dans la perspective de discussion du 4e programme d’actions de la directive Nitrates, cinq réunions sur l’environnement ont été programmées dans chaque région pour confronter les idées et les propositions du groupe de travail professionnel (Chambre d’agriculture, JA et FDSEA) aux adhérents FDSEA et JA.
« La réglementation existe, elle est déjà complexe et nous ne souhaitons pas que soient ajoutées des couches supplémentaires. Par contre, il faut qu’elle soit appliquée par tous. Pour cela, elle doit être lisible, comprise et contrôlée », introduisait François Beaupère devant une assemblée d’une cinquantaine de personnes dans les Mauges.
Enjeu de taille
C’est dans cette même recherche d’efficacité que s’est déroulée la réunion de la région saumuroise devant une quarantaine d’adhérents. La Fédération viticole s’est exprimée par la voix de son président, Patrice Laurendeau : « En viticulture nous travaillons sur l’enherbement, ces prescriptions seront intégrées dans les cahiers des charges dès 2009 et nous serons prêts à aller jusqu’au retrait de l’AOC si ces règles ne sont pas respectées. L’enjeu est de taille pour l’image de nos productions ».
Dans les salles, les débats sont riches et intenses, chaque région a ses spécificités. Dans les Mauges, la sécurisation des plans d’épandage est une question récurrente. Malgré le travail exemplaire réalisé il y a six ans dans le cadre de la ZFPA (Zone de forte pression azotée) qui a conduit à une diminution des pressions dans les cantons et une meilleure répartition des effluents chez des tiers, certains élevages sont en difficulté par des plans d’épandages fragiles. « Avec l’augmentation des coûts des engrais, le contexte est favorable pour les exportations d’effluents », constate un agriculteur. La proposition est faite de réactiver la mise en relation des demandeurs et des preneurs qui avait été initiée en 2002.
Dans le Segréen, ce sont les nitrates et le glyphosate qui sont en cause, notamment sur le bassin versant de l’Oudon qui subit une exigence de qualité plus forte du fait de la présence du captage d’eau potable de Segré. « Trouver des mesures pour éviter de retrouver le glyphosate dans l’eau est le seul moyen pour continuer à l’utiliser lorsqu’il n’y a pas d’autres solutions », a dit Laurent Lelore président du Crateas.
Dans le Saumurois, les teneurs en phytosanitaires interrogent et chacun est conscient de l’importance d’agir efficacement. La proposition de généraliser les bandes enherbées sur l’ensemble du département est globalement bien accueillie. Beaucoup d’agriculteurs le pratiquent déjà dans la mesure où la règle est claire avec une seule référence, la carte BCAE.
La mise en place de bassins tampons pour diminuer l’impact du drainage s’est avéré une proposition très positive. « Il faudra expertiser ce point rapidement car ces bassins tampons permettraient d’atteindre un double objectif : stocker l’eau et améliorer sa qualité », s’enthousiasme Jean-Paul Piet.
S.P.