Agronomie
Prairie et méteil, un seul jour de semis
A Yzernay, l’agriculteur Quentin Ouvrard pratique depuis 4 ans le semis de prairie sous couvert de méteil. Une technique qui comporte beaucoup d’avantages.
A Yzernay, l’agriculteur Quentin Ouvrard pratique depuis 4 ans le semis de prairie sous couvert de méteil. Une technique qui comporte beaucoup d’avantages.
Technique connue chez les agriculteurs en bio, moins répandue chez les conventionnels, le principe du semis de prairie sous couvert de céréales est simple : « la prairie et la céréale sont semées le même jour, pour des récoltes en vert, en ensilage, en enrubannage, ou en grains », explique Aude Brachet, conseillère prairie à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. La Chambre d’agriculture a mené plusieurs essais sur cette technique. Le dernier en date consiste à vérifier la bonne implantation de la prairie sous des méteils plus ou moins riches en protéagineux avec 3 dates de récolte, de précoce (10 mai) à tardive (10 juin).
Prairies plus propres, bonne portance
Quentin Ouvrard, éleveur de porcs et de vaches limousines en Gaec avec ses parents, apprécie cette technique. La première de ses motivations ? Sans hésiter, il cite la propreté de la prairie : « quand on semait les prairies seules, on se retrouvait avec beaucoup d’adventices, notamment des mourons qui laissaient des trous dans les parcelles. Avec la prairie sous couvert, on se retrouve avec des parcelles beaucoup plus propres. Le méteil se développe assez rapidement à l’automne et bloque la lumière pour l’implantation des adventices ».
La prairie sous couvert s’implante fin septembre-début octobre : « habituellement, on implantait les prairies début septembre et cela correspondait à notre grosse période de vêlage. Cela nous permet d’éviter de cumuler deux activités importantes en même temps ! », souligne Quentin Ouvrard.
Autre avantage, la technique agit favorablement sur la portance de la parcelle au printemps. « Les espèces composant le méteil consomment de l’eau et ressuyent un peu plus le terrain au printemps. Cela permet d’effectuer une fauche précoce ».
Plus de légumineuses dans la prairie
De plus, grâce au petit semoir pneumatique à “queue de carpe” situé à l’arrière, dans lequel l’agriculteur place les graines de prairie et les trèfles, les prairies sont plus riches en légumineuses. « Les trèfles sont des plantes qui ont besoin de lumière. Avec ce semoir, les graines sont propulsées au bout des tuyaux et diffusées partout sur le terrain, comme dans le cas d’un semis à la volée. Il n’y a pas de phénomène de rang », explique Quentin Ouvrard.
Rendement meilleur en première année
La technique présente des résultats satisfaisants : le rendement est meilleur en première année. Le Gaec Ouvrard réalise une première fauche fin avril, avec environ 3 à 4 tonnes de matière sèche, riche en MAT : « notre objectif est surtout de sortir un ensilage de méteil riche en matière azotée, pour le distribuer à nos vaches allaitantes l’hiver ». Cette récolte de méteil est suivie ensuite de 5 pâturages.
La Chambre d’agriculture organisera un bout de champ au printemps chez Quentin Ouvrard. L’occasion de venir échanger sur cette technique.
S.H.