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Prendre son envol pour le bœuf des vallées angevines

Les éleveurs des basses vallées angevines tentent de préserver le râle de genêts, à travers la démarche de “l’éleveur et l’Oiseau”. Une démarche qui peine à décoller, malgré un fort potentiel.

Bruno Menet est le président de l’association “éleveurs des Vallées Angevines”, succédant à David Gelineau.
Bruno Menet est le président de l’association “éleveurs des Vallées Angevines”, succédant à David Gelineau.
© AA

Les éleveurs des basses vallées angevines, suite à une prise de conscience collective de l’intérêt écologique de leur territoire, se sont mobilisés, il y a une vingtaine d’années. Autour d’un projet pionnier visant à pérenniser des activités agricoles menacées et à revendiquer le maintien d’un certain modèle d’agriculture sur ces territoires. Ce projet s’est concrétisé par la création d’une marque,  “l’éleveur et l’Oiseau”, en 2001, à travers l’association “Éleveurs des Vallées Angevines”.


Un projet de territoire
Les basses vallées angevines sont un territoire riche, tant historiquement que naturellement. Ainsi, il n’est pas rare de trouver des prairies possédant plus de 50 variétés d’espèces végétales. Au-delà du caractère inondable des prairies, les contraintes sont multiples pour les éleveurs de ce secteur. En effet, les normes environnementales auxquelles les agriculteurs souscrivent sont nombreuses, témoignant d’une réelle volonté de la part des éleveurs engagés. « C’est une démarche commune avec la LPO, qui nous permet de protéger notre environnement tout en valorisant notre travail à travers une marque », détaille Bruno Menet, président de l’association. « L’enjeu, c’est de préserver ce patrimoine qu’on aime tant », poursuit David Gelineau, éleveur à Cantenay-épinard et ancien président de l’association. Les éleveurs ont joint la parole aux actes. Depuis la création de l’association en 2001, la contractualisation leur impose des dates de fauche pour limiter les nuisances sur l’avifaune. Le 20 juin, le 10 juillet et le 20 juillet. « On fauche du milieu vers l’extérieur, pour permettre aux oiseaux d’échapper à la machine, que l’on utilise à vitesse lente. On garde également des bandes refuges pour les oiseaux », explique Bruno Menet. Des efforts qui permettraient aux éleveurs de rentrer sans difficultés dans les critères de la norme HVE.


Difficile de s’imposer
Si la démarche est louable, et présente une importance réelle, celle-ci « peine à se faire une place », de l’aveu de son président. Le marché de la marque, la GMS et la restauration collective, est très concurrentiel. « Dans un supermarché, le consommateur regarde avant tout le prix, et nous sommes perdants », déplore Bruno Menet. De plus, la filière viande bovine est morose depuis une dizaine d’années, et la dynamique peine à s’installer. « Il y a peu de jeunes qui viennent s’installer dans les basses vallées, les contraintes sont importantes », témoigne Bruno Menet. Mais les éleveurs ne perdent pas espoir. « C’est vrai que la communication, c’est notre talon d’Achille. Mais il faut également donner envie de s’installer, et montrer que sans nous, les basses vallées ne seraient pas aussi riches », détaille David Gelineau. A l’heure actuelle, ce sont une centaine d’animaux, appartenant aux 10 éleveurs de l’association, qui sont commercialisés sous la marque “l’éleveur et l’Oiseau”. L’objectif est d’augmenter à 200 animaux, en axant les ventes sur la restauration collective. Pour l’éleveur de Cantenay, le projet garde tout son potentiel. « Les basses vallées sont une particularité, et s’y installer en tant que jeune peut fonctionner, tout en étant valorisant. Personnellement, je gagne confortablement ma vie, et j’aime mon métier ». Ici comme ailleurs, la transmission des terres et des savoirs est un enjeu primordial, afin de garder l’identité des campagnes.

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