Élections
« Présidentielle : l’agriculture peut servir d’exemple »
Élections
À quelques jours du premier tour, Jean-Michel Lemetayer rappelle le poids du secteur agricole.
Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA :« La France a besoin d’adaptation et de changement. Sachons utiliser l’agriculteur comme un exemple ».
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«La présidentielle devient officielle et pourtant, si ce n’est le temps de parole des candidats, rien ne change vraiment. Il y a les oubliés et les oublieux. Ironie de l’histoire d’ailleurs, l’agriculture et l’environnement font oubli commun après le constat évident de leur destin commun. Le Salon de l’agriculture a fermé ses portes sur l’empathie des candidats avec le monde agricole. Quelques promesses rassurantes ont émergé. Le bon sens paysan fera le tri parmi celles-ci, n’en doutez pas… Les élections se ressemblent toutes, peut-être, mais l’enjeu agricole en 2007 est autrement important. Quelles règles pour gérer son exploitation ? Quel revenu pour investir et vivre ? Quels chemins pour un renouveau de l’installation ? Quelle valeur ajoutée pour la qualité ? Quelle reconnaissance pour nos efforts en matière d’emploi et d’environnement ? Autant de questions dont on ne débat pas durant cette élection et c’est bien dommage.
Faut-il que nos candidats soient naïfs ou obstinés pour en oublier, objectivement, le rôle de l’agriculture en matière économique, sociale, sociétale et électorale.
Faut-il qu’ils soient éloignés d’une partie des réalités du pays pour qu’ils fassent une croix sur la chance que constitue l’agriculture pour notre avenir ? Evidemment le dossier sécurité est plus saignant. Forcément le dossier éducation est plus… enseignant. Définitivement le dossier pouvoir d’achat est plus préoccupant. Mais sur l’ensemble de ces sujets, l’agriculteur et la ruralité ont leur mot à dire et leur pierre à apporter à l’édifice commun du vivre ensemble et du travailler ensemble. Sécurité bien sûr : la ruralité peut contribuer à une nouvelle répartition géographique des populations, permettant ainsi de nouveaux équilibres, plus intégrateurs, plus rassembleurs. La vie d’un village peut se substituer à la vie compliquée de certaines cités. Le bourg peut être une nouvelle chance de paix et de tranquillité.
Enseignement ensuite… la vie scolaire agricole, ce n’est pas rien. Au-delà de résultats très bons à saluer, les particularismes de l’enseignement agricole sont autant d’exemples positifs à généraliser pour apporter une nouvelle énergie à l’enseignement général. L’humanité et l’efficacité étant souvent les fils rouges de la formation apportée.
Pouvoir d’achat enfin… réalité et obsession de tant de ménages français. À juste titre, les économistes incriminent particulièrement l’Euro mais cela ne suffit pas. Pour les produits alimentaires, soyons honnêtes et lucides. Les consommateurs et les producteurs ont cause et combats communs. Récupérer de la marge pour les paysans, c’est le pendant de prix raisonnables pour les consommateurs. Si la grande distribution veut bien être partenaire responsable plutôt que presseur de prix pour l’amont et croisseur de prix pour l’aval, tout peut redevenir possible y compris une harmonie pour l’ensemble de la chaîne production-transformation-commercialisation. La présidentielle ne peut faire l’économie du débat agricole sinon le risque serait grand que la désillusion prenne le sillon de la colère. Les Champs Elysées ont aussi un prix, celui de regarder le pays tel qu’il est et non comme le reflet d’une mode décidée par ceux qui ne connaissent pas toujours la France.
La France a besoin d’adaptation et de changement. Sachons utiliser l’agriculture comme un exemple. Quelle profession a autant intégré de nouvelles données et de nouvelles contraintes dans son quotidien ? Aucune. C’est pourquoi notre expérience a une telle valeur. Si les candidats daignaient observer tous ces acquis, nous pourrions construire une campagne présidentielle intéressante et une France plus solide et plus compétitive. Faisons en sorte que les candidats reprennent les mots de De Gaulle en l’appliquant à l’agriculture :
« Destin de la France : héritage du passé, obligations du présent, et espoir de l’avenir »».
Faut-il que nos candidats soient naïfs ou obstinés pour en oublier, objectivement, le rôle de l’agriculture en matière économique, sociale, sociétale et électorale.
Faut-il qu’ils soient éloignés d’une partie des réalités du pays pour qu’ils fassent une croix sur la chance que constitue l’agriculture pour notre avenir ? Evidemment le dossier sécurité est plus saignant. Forcément le dossier éducation est plus… enseignant. Définitivement le dossier pouvoir d’achat est plus préoccupant. Mais sur l’ensemble de ces sujets, l’agriculteur et la ruralité ont leur mot à dire et leur pierre à apporter à l’édifice commun du vivre ensemble et du travailler ensemble. Sécurité bien sûr : la ruralité peut contribuer à une nouvelle répartition géographique des populations, permettant ainsi de nouveaux équilibres, plus intégrateurs, plus rassembleurs. La vie d’un village peut se substituer à la vie compliquée de certaines cités. Le bourg peut être une nouvelle chance de paix et de tranquillité.
Enseignement ensuite… la vie scolaire agricole, ce n’est pas rien. Au-delà de résultats très bons à saluer, les particularismes de l’enseignement agricole sont autant d’exemples positifs à généraliser pour apporter une nouvelle énergie à l’enseignement général. L’humanité et l’efficacité étant souvent les fils rouges de la formation apportée.
Pouvoir d’achat enfin… réalité et obsession de tant de ménages français. À juste titre, les économistes incriminent particulièrement l’Euro mais cela ne suffit pas. Pour les produits alimentaires, soyons honnêtes et lucides. Les consommateurs et les producteurs ont cause et combats communs. Récupérer de la marge pour les paysans, c’est le pendant de prix raisonnables pour les consommateurs. Si la grande distribution veut bien être partenaire responsable plutôt que presseur de prix pour l’amont et croisseur de prix pour l’aval, tout peut redevenir possible y compris une harmonie pour l’ensemble de la chaîne production-transformation-commercialisation. La présidentielle ne peut faire l’économie du débat agricole sinon le risque serait grand que la désillusion prenne le sillon de la colère. Les Champs Elysées ont aussi un prix, celui de regarder le pays tel qu’il est et non comme le reflet d’une mode décidée par ceux qui ne connaissent pas toujours la France.
La France a besoin d’adaptation et de changement. Sachons utiliser l’agriculture comme un exemple. Quelle profession a autant intégré de nouvelles données et de nouvelles contraintes dans son quotidien ? Aucune. C’est pourquoi notre expérience a une telle valeur. Si les candidats daignaient observer tous ces acquis, nous pourrions construire une campagne présidentielle intéressante et une France plus solide et plus compétitive. Faisons en sorte que les candidats reprennent les mots de De Gaulle en l’appliquant à l’agriculture :
« Destin de la France : héritage du passé, obligations du présent, et espoir de l’avenir »».