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Lait
Prix du lait : les producteurs mobilisés demandent de la visibilité

La FDL et Jeunes agriculteurs ont bloqué une vingtaine de camions de collecte sur le Maine-et-Loire pour amener les entreprises à formuler des propositions claires.

À La Meignanne, sur la ferme de Charles Méline, lundi. Didier Loiseau, vice-président de Sodiaal, est venu rencontrer les producteurs qui bloquaient un camion de lait. Il y a défendu l’idée de prix différenciés (lire ci-dessous).
À La Meignanne, sur la ferme de Charles Méline, lundi. Didier Loiseau, vice-président de Sodiaal, est venu rencontrer les producteurs qui bloquaient un camion de lait. Il y a défendu l’idée de prix différenciés (lire ci-dessous).
© AA

Ils en ont assez de livrer un lait dont ils ne connaissent plus le prix à l’avance et de naviguer à vue. Entre 250 et 300 éleveurs se sont mobilisés entre lundi midi et mercredi midi, pour immobiliser  25 camions sur tout le département du Maine-et-Loire, d’entreprises privées et de coopératives. Ils voulaient amener les entreprises de transformation à formuler des propositions claires avant la tenue du Cil (Comité interprofessionnel laitier) Bretagne –Pays de la Loire qui s’est déroulé à Rennes, mercredi. Au Cil, aucun accord n’a été trouvé, mais les producteurs ont obtenu des avancées significatives dans la négociation. « La mobilisation  n’a pas été vaine. Les entreprises ont été perturbées dans leur travail, soulignait Alain Cholet, président de la FDL, à la sortie du Cil. Elles ont pris conscience de la difficulté pour les éleveurs de ne pas avoir de perspectives à l’année. Il nous faut, en effet, une vision à long terme, avec un prix moyen assuré à l’année, afin de passer le mieux possible le cap difficile du 2e trimestre ».
La FNPL a proposé un prix de 305 euros /1 000 litres en moyenne sur l’année (rappel : il était de 336 euros en 2008), dont 290 seraient directement liés aux indicateurs de conjoncture et 15 euros seraient indexés sur l’évolution des charges de l’exploitation. « C’est le seuil de rentabilité », note Alain Cholet. À Rennes, les transformateurs privés ont avancé quelques chiffres, proposant des baisses pour le 2e trimestre entre 40 et 50 euros en dessous des propositions des éleveurs. En revanche, sur un prix annuel la différence serait moindre et l’espoir qu’un accord soit trouvé s’accroît chez les représentants des producteurs. Une nouvelle rencontre interprofessionnelle doit avoir lieu en début de semaine prochaine à Paris. « Les producteurs attendent de cette rencontre plus de précision sur les indicateurs de calcul de l’évolution du prix », poursuit Alain Cholet.  Le temps presse, les premières paies d’avril doivent arriver dans les exploitations vers le 10 mai.

L’installation fragilisée
Fixer un prix à l’année est aussi un enjeu important pour l’installation. « Si l’on ne trouve pas d’accord, beaucoup de projets s’arrêteront et ne reprendront pas », alerte Alain Cholet.  C’est le message que souhaitaient aussi faire passer les Jeunes agriculteurs, dont une trentaine était réunie à Loiré, mardi.  « Il y a aujourd’hui un réel problème de lisibilité pour les études d’installation, soulignait Frédéric Vincent, président de JA 49. Les banques sont plus réticentes et on assiste à des reports d’installation. Plusieurs dossiers sont bloqués ». Les Jeunes agriculteurs craignent les conséquences de la dérégulation des marchés, les difficultés à faire fonctionner l’interprofession dans une filière jusque-là très structurée.
Ils pointent aussi du doigt les pouvoirs publics et la grande distribution qui au travers de la loi LME, « donne de plus en plus de pouvoir aux grandes surfaces par rapport aux industriels. Dans ce système, nous producteurs servons de variable d’ajustement, mais on ne peut pas reporter la variation sur nos charges. Elles restent fixes », soulignaient Samuel Ricou et Samuel Aubert, du groupe lait de Jeunes agriculteurs. Des actions en direction des pouvoirs publics et de la GMS ne sont pas exclues.

S.H.

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