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Concours
Prix Régional à l’installation Emmanuel Frouin finaliste en Maine-et-Loire

Le Prix régional à l’installation est une action de communication menée par JA Pays de la Loire et soutenue par le Conseil régional des Pays de la Loire et le ministère de l’Agriculture, l’Alimentation et la Pêche. L’objectif de cette action : mettre en avant des jeunes agriculteurs installés depuis peu dans le but de promouvoir l’installation. Un dossier de candidature a été adressé à tous les jeunes installés avec les aides en 2008. Ce dossier, commun aux cinq départements, a permis aux jeunes de faire état de leurs parcours à l’installation, leurs motivations et leur projet. Suite à l’étude de ces dossiers, chaque département a élu son finaliste. Le vainqueur de ce prix sera déterminé à l’occasion d’un jury régional qui se tiendra le mardi 10 novembre 2009, pour une remise des prix en décembre. Les cinq finalistes départementaux du Prix régional témoignent de leurs parcours à l’installation.

Emmanuel Frouin
Emmanuel Frouin
© AA

Maine-et-Loire

Emmanuel Frouin profite de l’expérience de ses parents

Emmanuel Frouin, 27 ans, s’est installé début 2009 en production laitière et céréales avec ses parents dans le Choletais. Après un BTSA, il a poursuivi des études d’ingénieur à l’Esa d’Angers : « Mes études m’ont permis de découvrir un certain nombre de pays, de régions et de systèmes agricoles ». Il débute ensuite sa vie professionnelle en rejoignant l’équipe du Contrôle laitier. « Après deux ans et demi de conseils auprès d’éleveurs, j’ai eu l’envie de travailler pour moi. Certains éleveurs rencontrés m’ont également donné l’envie de m’installer ». Une autre de ces grandes motivations était la reprise de l’exploitation familiale « pour la cinquième génération », précise-il. La proposition de reprendre l’exploitation d’un agriculteur voisin partant à la retraite a été l’élément déclencheur. « Cette opportunité avait l’avantage de permettre l’extensification du système et de gagner en autonomie alimentaire. » Emmanuel a mûrement réfléchi à son projet. Il a choisi de s’installer avec ses parents afin de profiter de leur expérience pendant leurs quatre dernières années d’activité : « Cela me permettra de finaliser mon apprentissage du métier ». Cependant travailler en famille ne s’improvise pas : " Nous avons mis en place un système de communication assez précis  avec des décisions collectives, des réunions hebdomadaires, des panneaux d’information… » Emmanuel ne cache pas que la crise laitière se fait ressentir sur l’exploitation. « Par contre, mon intégration sociale a été parfaite : la commune est très agricole, avec de nombreux jeunes installés, la présence de Cuma et d’entraide ».
Pour surmonter ces difficultés, il envisage de chercher à diminuer ses charges par une plus grande autonomie alimentaire, le pâturage, mais aussi de se battre pour un prix du lait plus juste et rémunérateur.

Isabelle Dole

Vendée

François Brisard a plein de projets en tête

Pour l’édition 2009 du Prix régional à l’installation, la Vendée sera représentée par François Brisard, installé en Vendée, au nord de La Roche-sur-Yon. Dans les coteaux vallonnés du bocage vendéen, François Brisard, 25 ans, mène, plein de détermination son exploitation. Ce jeune chef d’entreprise est installé sur 90 hectares en céréales et prairies, 35 vaches allaitantes et 2 000 m² de poulaillers certifiés. « Être agriculteur était mon rêve d’enfant », raconte François Brisard.
Et pourtant son installation n’a pas été un long fleuve tranquille. « Deux années sont nécessaires pour s’installer agriculteur, analyse François Brisard. Faire les démarches prend du temps mais le plus long et compliqué fut de trouver une exploitation car mes parents ne sont pas agriculteurs. » Il a trouvé conseil auprès des conseillers du Point info installation pour l’aider dans ses démarches, et soutien auprès de ses proches. « Mes parents avaient des craintes par rapport au métier d’agriculteur  mais maintenant tout se passe bien. Mon père vient me donner un coup de main. Mon installation leur a fait redécouvrir le monde agricole d’aujourd’hui. » François s’est installé en individuel après l’échec de la création d’un Gaec avec un tiers. Son cédant lui a été d’une grande aide. Pour lui permettre de partir en retraite anticipée, François Brisard s’est installé sans les aides à l’installation. Six mois après, il s’est installé avec les aides afin de bénéficier des prêts bonifiés et des suivis à l’installation. « J’ai toujours voulu gérer ma propre entreprise et être au contact des animaux et de la nature. L’agriculture a des aspects très enrichissants et des tâches variées. Aujourd’hui je réalise mon rêve, mais  tout n’a pas toujours été, et n’est pas rose. Il y a des expériences qu’il faut vivre pour les comprendre. Je suis conscient au quotidien de l’aide que m’apporte aussi mon environnement extérieur, que ce soit ma Cuma l’Innovation à Dompierre-sur-Yon que mes collègues et voisins qui m’aident dans le travail quotidien de mon bâtiment hors-sol. Merci à eux. » Avant de s’installer, François Brisard a travaillé en service de remplacement puis dans une coopérative. Ces expériences lui ont été très positives pour la conduite au jour le jour de son exploitation. «  J’ai perfectionné mes connaissances acquises lors de mes études (de 4e technologique au BTS ACSE). Au quotidien, le fait d’avoir travaillé dans la coopérative rassure, car on a déjà ses points de repère. S’installer est une grande aventure, ça fait du bien d’avoir certains guides ou jalons », raconte François Brisard. Ce jeune a plein de projets en tête, notamment la construction d’une stabulation pour les vaches allaitantes avec capacité de stockage de céréales. « Je me réinstallerais sans hésitation si c’était à refaire. Quoi de plus beau que de vivre sa passion et d’être motivé par son métier ! ».

Jeanne Bailly

 

 

Loire-Atlantique

Mickaël Vallée dit avoir abordé sereinement son installation

Depuis le 1er avril 2008, Mickaël Vallée est l’un des cinq associés du Gaec des Ifs, constitué de tiers, à Teillé dans le Pays
d’Ancenis. « Mes parents sont éleveurs de veaux de boucherie dans les Mauges. Même si au départ je n’avais pas d’orientation fixe, l’idée de devenir agriculteur m’a toujours plu. Je souhaitais exercer un métier “terre à terre”, proche de la nature.» Le jeune installé de 24 ans, après un baccalauréat scientifique, a donc misé sur sa passion pour l’élevage et a enchaîné avec un BTS ACSE par alternance à l’Iréo de Beaupréau.
Il a ensuite été salarié au service de remplacement du secteur d’Ancenis, d’où est originaire son amie. « C’est grâce au service de remplacement que j’ai découvert l’exploitation où je me suis installé. Après le départ d’un associé en 2005 et la fusion avec une exploitation voisine, le Gaec était à la recherche d’un nouvel associé. Mon projet s’est alors construit. Dans un premier temps, j’ai été employé en tant que salarié pendant 6 mois, puis j’ai réalisé un stage de parrainage d’un an. »
Mickaël dit avoir abordé sereinement son installation. « Je me suis installé avec les aides nationales et j’ai bénéficié des prêts bonifiés. » Les difficultés rencontrées étaient d’avantage d’ordre social « Je ne connaissais personne sur la commune. L’intégration se fait progressivement grâce notamment à la Cuma et au réseau nouveaux installés ».
Au total, le quota de l’exploitation s’élève à 1 047 000 litres, pour 130 vaches laitières. L’exploitation compte 254 hectares de SAU. Les mâles sont par ailleurs engraissés et vendus en taurillons.
Le choix de l’installation sociétaire était une évidence pour ce jeune installé. « La structure sociétaire est rassurante, les décisions importantes sont prises à cinq et ne reposent pas sur les épaules d’une même personne ». Le Gaec est aussi appréciable, à ses yeux, en ce qui concerne l’organisation du travail et la conciliation vie professionnelle et vie privée.
« Mon entrée dans la société a été facilitée par une remise en cause totale du fonctionnement du Gaec suite à la fusion. Les responsabilités ont été revues. En ce qui me concerne, j’interviens sur plusieurs ateliers. Ce qui me plaît, c’est aussi cette polyvalence ». De la prise en charge du troupeau laitier à la conduite des travaux culturaux, Mickaël s’est parfaitement familiarisé avec ses nouveaux habits d’associés, pour son plus grand plaisir.
Quant à l’avenir, Mickaël prend du recul : « Les projets ont été nombreux ces derniers temps, nous avons, bien sûr, des idées plein la tête mais nous nous laissons le temps de reprendre un rythme de croisière et voir l’évolution de la conjoncture ».

Delphine Hodé

 

Sarthe

Céline Fortin a fait le choix de s’installer en production laitière
et en volailles de Loué

Céline Fortin est installée depuis le 1er mai 2008 en EARL avec son mari sur la commune de Noyen/Sarthe. Après avoir travaillé dans le milieu médicalisé (polyclinique, aide à domicile et maison de retraite), Céline a fait le choix de s’installer en production laitière et en volailles de Loué. Étant non issue du milieu agricole et n’ayant pas de diplôme agricole, Céline a suivi la formation BPREA afin d’acquérir la capacité professionnelle pour s’installer avec les aides et de découvrir le milieu agricole grâce notamment aux stages en exploitation. « C’est en stage que j’ai découvert la race montbéliarde et après cela, il n’était pas question que je m’installe en production laitière avec une autre race. C’était une des conditions de départ. Sur l’exploitation, c’est moi qui trais et je veux avoir du plaisir pendant ce moment. Stéphane a suivi des études en productions animales car il voulait s’installer. Alors, je l’ai suivi dans cette aventure car j’avais envie de me réorienter et je voulais que l’on réussisse ce projet de couple impliquant un mode de vie différent. C’est en discutant au sein de Jeunes agriculteurs du canton que nous avons appris que cette exploitation était à vendre. Nous avons eu le coup de cœur pour celle-ci tout de suite, elle correspondait exactement à ce que nous envisagions. Et puis les cédants ont été d’une grande aide. D’ailleurs ils sont encore présents lorsque nous avons besoin. Ils nous ont présenté aux voisins, ce qui a permis une meilleure intégration sur un secteur que nous ne connaissions pas. » Céline avoue que ce n’est quand même pas simple : montants de reprise importants, connaissances agricoles à perfectionner, contexte économique peu favorable actuellement… mais les aides JA sont un atout au moment de l’installation et durant les premières années d’installation.  « J’essaie de me laisser un peu de temps pour des loisirs extérieurs, je participe aux activités de l’école de ma fille. Et puis, la fête du quartier continue à se dérouler chez nous, même si nous laissons la charge de l’organisation à nos cédants ».

Virginie Guichard (72)

 

 

Mayenne

Les responsabilités ne posent pas de problème à Damien Groussard

C’est après un Bepa et un Bac pro que Damien Groussard, s’est installé en mars 2008 sur l’exploitation familiale située à La Pellerine. À 21 ans, papa et chef  d’exploitation de 30 ha, de  205 000 litres de lait, et de quelques animaux d’engraissement, les responsabilités ne posent pas de problème à ce jeune homme. « Après une formation agricole, j’ai toujours su que je voulais m’installer : l’indépendance, l’autonomie,… étaient autant d’avantages. Appréciant l’école, j’aurais aimé poursuivre ma formation. Le décès de mon papa a précipité un peu les choses ». Suite à cet événement, Damien a eu la possibilité de reprendre l’exploitation avec sa maman, installée auparavant sur l’exploitation avec son mari. « Si je m’installais en Gaec, je voulais que cela reste familial. Malheureusement, ce projet est tombé à l’eau... Du coup, j’ai revu mon projet : je me suis installé seul et ma maman a repris une activité extérieure. Je n’ai vraiment aucun regret. »
Pendant la période de transition, avant son installation, Damien a réussi à finir sa formation et à aider sa maman, restée seule sur l’exploitation.
Et pour Damien, les quatre années d’expérience, acquises grâce aux stages effectués lors de son parcours scolaire, ont été un véritable avantage : « Cela m’a beaucoup appris et m’a ouvert l’esprit. Il est important de voir ce qui ce fait ailleurs, et cela m’a énormément apporté lors de mon installation. »
Damien a choisi de s’installer avec les aides : « Il est vrai que c’est contraignant, mais il y a de nombreux avantages : nous sommes prioritaires sur certains dossiers, et le suivi par la suite est très important ». Comme beaucoup d’agriculteurs, Damien reprocherait le côté administratif très omniprésent, surtout à l’installation. « En plus, dans le même temps, je devais remplir mes dossiers PMPOA et PMBE et organiser mes travaux de construction… une véritable mission ». Mission accomplie avec succès.
Aujourd’hui installé depuis plus d’un an, le plus dur est fait. Il a appris à concilier vie personnelle et professionnelle :
« Ma conjointe n’est pas issue du milieu agricole, mais elle a bien accepté mon installation, tout comme mes proches. J’essaie d’aménager mes horaires de façon à ne pas finir trop tard. » La suppression de la traite le dimanche soir, lors de certaines périodes, est également un moyen pour se libérer du temps. Peut-être pour de futures responsabilités ?
« C’est vrai qu’il m’a été proposé de faire partie de différentes structures… On verra dans les prochaines années ».
Et lorsqu’on lui pose la question des projets pour l’avenir : « Je suis content du travail réalisé. Evidemment, j’ai des projets… Mais pour l’instant, j’attends un peu de voir l’évolution de la conjoncture.»

JA mayenne

 

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