Dossier énergie renouvelables
Projet de méthanisation collective à Saint-Georges-sur-Loire
Jeudi 5 avril, l’association Saint-Georges Agri NRJ présentait publiquement son projet d’unité de méthanisation.Une nouvelle dynamique agricole pour la commune.
Suite à une réflexion de la commission agricole de la commune de Saint-Georges-sur-Loire en 2008 sur l’avenir et les perspectives des exploitations situées à proximité du bourg, un groupe d’agriculteurs s’est intéressé à la méthanisation.
Au départ, n’ayant que très peu de notions sur le sujet, ils se sont rapprochés de la Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire pour découvrir les principaux aspects de la méthanisation. Plusieurs voyages d’étude ont été organisés. D’abord en Bretagne, puis avec le concours du Pays Loire en Layon, dans les Ardennes, au Luxembourg, en Belgique et en Allemagne. Fort de ces expériences, les agriculteurs se sont fédérés en association et ont lancé une étude de faisabilité réalisée par le bureau d’étude Solagro.
Un projet réunissant les cinq fondamentaux de la méthanisation collective
Pour qu’un projet méthanisation puisse voir le jour, il faut des porteurs de projet, des matières méthanisables, des débouchés énergétiques, la valorisation des digestats, et une rentabilité économique. Beaucoup de ces éléments semblent déjà réunis : l’association d’agriculteurs, travaille en partenariat avec la Chambre d’agriculture depuis trois ans sur le sujet. Leur première démarche a été de recenser les gisements d’effluents sur les six exploitations des porteurs de projet. Ainsi, il a été établi que 3 300 m3 de lisier et 6 700 tonnes de fumier étaient mobilisables. De même, 700 tonnes de tontes de pelouses pourraient être récupérées auprès de certains paysagistes et des collectivités. Enfin, des graisses de dégrillage pourraient également être ajoutées au mélange.
À Saint-Georges-sur-Loire, la maison de retraite Saint-Louis (EHPAD) va construire un nouvel établissement de 115 lits d’ici à 2015. Parallèlement, la Communauté de communes projette également de construire ses nouveaux locaux à proximité du futur EHPAD. Ces deux constructions sont des débouchés potentiels pour la chaleur issue de la méthanisation.
Les agriculteurs, soucieux de l’équilibre agronomique, ont réalisé une formation en agronomie afin de bien mesurer les impacts de l’utilisation des digestats sur leurs sols, et ainsi, valoriser au mieux les qualités de ce produit.
L’étude de faisabilité confirme qu’il y a un réel potentiel pour mettre en place une unité de méthanisation avec des aspects techniques et environnementaux très bons. Toutefois, le projet manque encore de valorisation de la chaleur en période estivale...
Un séchoir multi usages
Après avoir exploré plusieurs pistes pour utiliser ces calories en été, le groupe s’est rapproché des producteurs de plantes médicinales et aromatiques de la coopérative Anjou Plantes. Il s’avère que cette production en forte expansion est gourmande en chaleur l’été pour le séchage. La mise en place de 25 hectares de ces plantes dans un rayon de 10 km autour de Saint-Georges-sur-Loire permettrait la mise en place d’un séchoir. Celui-ci pourrait également servir à sécher du maïs grain ou des plaquettes de bois. De plus, les porteurs de projet pourraient envisager de devenir eux-mêmes producteurs de ces plantes. En effet, au regard des rendements des céréales sur leurs exploitations, plusieurs d’entre eux sont tentés par cette nouvelle production.
Ce projet arrive donc en phase finale d’étude de faisabilité. Un grand nombre de points demeurent à approfondir, mais avec le concours de l’Ademe(1), de l’association Aile(2), des collectivités ainsi que de la volonté des porteurs de projet, les feux semblent au vert.
(1) Agence de l’environnement et la maîtrise de l’énergie.
(2) Association d’initiative locale pour l’environnement
Sébastien Bordereau
Ca49 Pôle énergie régional des Chambres d’agriculture des Pays de Loire
Contact :02 41 96 77 19.
La suite à découvrir dans l'Anjou Agricole du 27 avril :
Des panneaux solaires pour aider à financer des bâtiments
Témoignage >Avec des coûts d’installation en baisse, le photovoltaïque reste une filière d’avenir, constate Marc Humeau, éleveur à La Pommeraye. p.13
Un projet d’éolien participatif en Segréen
Interview >Frédéric Robert, agriculteur sur la commune d’Angrie. p.13
La structuration de filières locales bois énergie
Maine-et-Loire > Le bois d’origine local crée quatre fois plus d’emplois que les énergies fossiles et entretient le bocage et les forêts. p.14
4e édition du PPE
PPE > Le premier appel s’est terminé le 13 avril, un second est prévu du 2 juillet au 14 septembre 2012. p.15
“ASSURER LA PÉRENNITÉ DES FILIÈRES”
Interview> Dominique Bordeau, élu référent du Pôle énergie régional. p.16
Énergie, GES et potentiel nourricier
Climagri® >L’outil dresse, à l’échelle des territoires, un bilan de l’agriculture et de la forêt.