Sival
Quelles alternatives aux phytos ?
Lors du Sival, la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire et Vegepolys Valley proposaient un parcours pour découvrir des pratiques alternatives en protection des cultures.
Lors du Sival, la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire et Vegepolys Valley proposaient un parcours pour découvrir des pratiques alternatives en protection des cultures.
« Cette visite, c’est un medley de solutions alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires », introduit Emeline Defossez, chargée de mission innovation de Vegepolys Valley, lors du premier jour du Sival, mardi 15 mars. Le parcours était proposé dans le cadre du projet PEI Santé du végétal.
Première alternative aux produits phytosanitaires de synthèse, ceux de biocontrôle. C’est pour cette raison que la première halte de la visite s’est faite au Village Biocontrôle, sur le stand d’Agrauxine.
Biocontrôle
L’entreprise de Beaucouzé développe, fabrique et commercialise des solutions de biocontrôles et de biostimulants issues de micro-organismes. « Nous proposons depuis 2016 une solution de biocontrôle Tri-Soil, présente Pauline Berger, technical manager d’Agrauxine. C’est un champignon antagoniste qui lutte contre plusieurs champignons du sol pathogènes des cultures légumières. » Tri-Soil est utilisable en carotte, en salade et en pomme de terre. « Nos principaux utilisateurs sont les producteurs de carottes des Landes et de la Manche ». Autre produit présenté par Agrauxine, Julietta. Il s’agit d’un biofongicide à base de levures vivantes. « Cette levure, grâce à sa capacité à se développer rapidement, colonise le milieu avant le botrytis et la moniliose. Julietta s’installe dans les zones fragilisées des plantes et des fruits qui sont des portes d’entrée du botrytis et des monilioses comme les plaies de taille, les blessures de récolte... », précise la technical manager. Aujourd’hui, maraîchers, arboriculteurs et viticulteurs l’utilisent. Utilisant des mécanismes naturels, ces 2 produits sont utilisables en agriculture biologique.
Outil d’aide à la décision
Autres moyens pour réduire l’usage de produits phytosanitaires : les outils d’aide à la décision. Exemple sur le stand d’Advansee. L’entreprise nantaise propose un système de surveillance continue des pressions d’insectes. « E-Gleek est un piège connecté. Il analyse le nombre d’insectes piégés plusieurs fois par jour. Il compare les valeurs vis à vis de seuils pré-déterminés. Il émet des alertes lorsqu’un vol d’insectes est détecté ou lorsque la feuille gluante est saturée », explique Thierry Corbière, directeur commercial d’Advansee. Le logiciel reconnaît de nombreux insectes : puceron, charançon, tordeuse du pois, petite altise, thrips, cicadelle flavescence dorée, mouche du Brou, hoplocampe, carpocapse... 450 pièges sont distribués en France « surtout dans des systèmes de grandes cultures ». Le matériel est loué 70 à 80 €/mois. « En général, les agriculteurs les utilisent le temps de la saison où la pression est la plus forte. »
Désherbage mécanique
La visite s’est poursuivie du côté du machinisme pour voir une des solutions automatisées de désherbage mécanique. Fabien Arignon, directeur de Sitia a présenté le tracteur autonome et hybride, Trektor. Il est utilisé en viticulture et en maraîchage de plein champ et sous abri. « On peut y monter tous types d’outils existants hydrauliques ou mécaniques », souligne Fabien Arignon. Le tracteur a une capacité de traction de 1,2 t. Et il ne pèse que 2,9 t.
« Trektor a plusieurs niveaux d’autonomie. Il réalise les tâches demandées en totale autonomie. Il n’y a pas besoin d’intervention humaine, ni de surveillance dans le champ. Et il est autonome en énergie. Son moteur électrique se recharge au moyen d’un moteur diesel embarqué. Ce qui lui permet de travailler seul pendant 24 h. »
Coût de l’investissement : entre 3 500 et 4 500 €/mois pour un engagement allant de 5 à 7 ans. « Ce tarif comprend l’achat ainsi que le service entretien, la garantie et l’assistance », précise le directeur de Sitia.