Interview
Ragondins : 30 % des communes ne participent pas à la lutte
Joseph Bossé, président de la Fédération départementale des Gedon*.
Les rongeurs aquatiques, dont la lutte est obligatoire, restent la préoccupation numéro un de la FDgedon. La situation s’améliore-t-elle ?
Joseph Bossé : Les piégeurs et les élus ont observé une baisse de population chez les ragondins et les rats musqués et les courbes de suivi tendent à diminuer. C’est le fruit d’un travail collectif, mené par plus de 800 piégeurs sur le département. Sur la saison 2008-2009, 28 000 prises ont été effectuées (16 000 en 2006-2007, 24 000 en 2007-2008). Mais ce n’est pas suffisant. Aujourd’hui 70 % des communes de Maine-et-Loire participent aux actions. Nous avons besoin de solidarité pour limiter cette population qui n’est pas sans risque, ni pour les ouvrages comme les digues, ni pour la santé publique au niveau des plans d’eau. Rappelons que les rongeurs aquatiques véhiculent la leptospirose. L’étendue de cette maladie est expertisée dans le cadre du Casdar, le programme national de développement agricole financé par le ministère de l’Agriculture.
Les agriculteurs déplorent des dommages causés par les oiseaux. Que fait la FDgedon dans ce domaine ?
Pour les corvidés, la première méthode est l’effarouchement. Mais il est parfois nécessaire de réaliser du piégeage pour gérer les populations. La FDgedon a neuf points de stockages dans le département avec, dans chacun d’entre eux, 20 cages mises à disposition des utilisateurs. Cette méthode est très efficace. En parallèle, nous souhaitons, au niveau des Gedon, que la législation sur les espèces classées protégées puisse évoluer, notamment en ce qui concerne la corneille noire, espèce protégée.
De quels moyens dispose la FDGedon pour mener à bien ses actions ?
Le budget prévisionnel pour 2010 est de 269 000 euros. Nous bénéficions d’une subvention du Conseil général. En terme de moyens humains, nous pouvons compter sur 2 200 bénévoles des Gedon. En plus, nous travaillons en partenariat avec les Fédérations de chasse et de pêche, par exemple pour l’observation du frelon asiatique, ou de la jussie, plante envahissante.
La FDgedon doit avoir un matériel au “top” pour répondre aux besoins de service public. Elle va investir, cette année, dans un appareil performant pour le traitement de la chenille processionnaire du pin, urticante. Nous allons aussi acquérir un appareil pour appréhender le frelon asiatique, dont les nids se trouvent souvent à 15 mètres de hauteur.
En Maine-et-Loire, un nid a été découvert à Coron en novembre dernier. Arrivé en Aquitaine en 2004, le frelon asiatique progresse de 3 kilomètres par an. Il représente un grand danger pour les ruches.
Recueilli par S.H.
*Groupements de défense contre les organismes nuisibles.