Interview
“Réclamer ce qui est dû aux producteurs”
Alain Cholet, président de la Fédération départementale laitière.
Où en est-on avec le prix du lait aujourd'hui ?
Alain Cholet : La situation a un peu évolué. La deuxième table qui s'est tenue voici quelques semaines est allée dans notre sens, à savoir que l'augmentation de 25 euros/1000 litres pour le lait de vache sur 2013, annoncée par le médiateur lors de la première table ronde, n'a pas été remise en cause, le médiateur a même confirmé que les indicateur de marchés, qui vont à plus de 25 €, doivent être respectés. De plus, cette table ronde a confirmé des tendances similaires à 2013 pour 2014. Pour la FNPL et la FDL, les choses sont donc claires : il n'y a aucune raison que les entreprises confisquent ces sommes. Maintenant, les Pouvoirs publics en restent aux annonces et aux recommandations. Et si les producteurs ne vont pas chercher auprès des entreprises, les sommes qui leur sont dues, on sait bien que les entreprises ne les donneront pas.
Que représentent, concrètement, ces augmentations ?
D'ici la fin de l'année, l’écart constaté représente plus de 30 centimes minimum sur la collecte de lait des mois de septembre, octobre, novembre et décembre. Vu les litrages produits sur cette période, cela peut aller jusqu'à 3 000 euros/ exploitation. Cette augmentation du prix du lait joue aussi pour la fixation du prix de l'année prochaine, puisque celui-ci est toujours calculé sur le prix moyen de l'année précédente. Pour 2014, cela peut représenter plus de 10 centimes. Le calcul est donc simple : pour un litrage de 400 000 litres, c'est 4 000 euros.
Comment voyez-vous la situation évoluer ?
Les réunions de la tournée régionale sont l'occasion d'informer, de refaire le point et de mesurer la mobilisation.
Les producteurs sont bien conscients des enjeux et je ne les sens pas baisser la garde. Au contraire. Ils sont d'accord pour aller réclamer, dans les entreprises, ce qui a été acté dans la table ronde qui rassemblait toute l'interprofession. La mobilisation va s'organiser dans les prochains jours, d'abord sous la forme de rendez-vous avec les entreprises. Si cela échouait, il nous reste tout un arsenal d'actions à mettre en œuvre. Les producteurs, sur le terrain, y sont prêts.