Fourrages
Récolte de maïs ensilage : des situations très hétérogènes
Les récoltes ont été avancées de deux semaines
par rapport à une année normale et sont quasiment terminées.
En raison du temps chaud et sec du mois d’août, la récolte de maïs ensilage a été avancée cette année de deux semaines par rapport à une année normale. Les premiers chantiers ont commencé vers le 27 août. Pratiquement tous les ensilages devraient se terminer en cette fin de semaine. « Les maïs ont pu, en général être implantés dans de bonnes conditions au printemps. Malgré le temps sec, certains exploitants sont surpris, dans le bon sens, quant à la qualité de leur maïs. Dans les parcelles irriguées, les résultats sont très bons », note François Battais, de la Chambre d’agriculture.
Un rapide tour d’horizon montre cependant des situations très hétérogènes, selon les régions.
« C’est l’apport en eau qui a fait la différence », souligne Innocent Pambou, de la Chambre d’agriculture. Autour de Chemillé et dans le Vihiersois, par exemple, tous les ensilages seront terminés en cette fin de semaine. Faute d’irrigation, les rendements devraient être inférieurs de 20 % par rapport à une année normale. « Il y a du volume, mais peu de poids, résume Jean-Paul Piet, de Saint-Georges des Gardes. Les silos ont souvent été difficiles à tasser ». Étant donné que la météo compromet la pousse d’automne dans les prairies (certaines devront être sans doute resemées), les éleveurs ont déjà commencé à entamer leurs silos et donc leurs réserves hivernales.
« Les animaux sont nourris comme en hiver, s’inquiète Jean-Paul Piet. L’année passée, ils étaient encore à l’herbe à cette période ». Cette situation a amené la FDSEA à demander la mise en place d’une procédure calamités agricoles (lire ci-contre).
Plus au nord, du côté de Saint-Florent-le-Vieil, pratiquement toutes les surfaces sont ensilées aussi. Les rendements sont très hétérogènes, en fonction du temps et des précédents culturaux, et de la possibilité d’irriguer. On atteint 15 à 16 tonnes de matière sèche par hectare dans les parcelles irriguées les plus favorisées, et les rendements peuvent chuter jusqu’à 6 ou 7 tonnes ailleurs. « Les résultats ne sont bons que dans les parcelles qui ont été irriguées 4 à 5 fois », souligne Pascal Gallard.
Dans le secteur de Pouancé, un quart seulement des surfaces étaient ensilées en ce début de semaine. Au nord de Segré, les maïs ont moins souffert de la sécheresse et sont encore bien verts. Les sols profonds ont pu constituer de bonnes réserves hydriques. « Les rendements sont corrects, ils tournent autour de 10-12 tonnes de MS/hectare », a pu observer Christophe Beautrais, agriculteur au Bourg-d’Iré.
Plus au sud, à La Cornuaille, les chantiers étaient bien avancés. Les agriculteurs s’attendaient à de moins bonnes récoltes, dans l’ensemble. « Les rendements tourneraient dans les premiers ensilages autour de seulement 8 à 9 tonnes de MS/hectare », selon Laurent Lelore, de La Cornuaille.
Globalement les ensilages seront secs, voire très secs, et l’on peut s’attendre à des soucis de conservation si le silo n’a pas été bien tassé. « Dans certaines zones, des maïs pourraient être ensilés à 40 % de matière sèche, comme en 2003 », ajoute Innocent Pambou.
S.H.
Sécheresse
La FDSEA demande une procédure de calamités agricoles
Les conditions climatiques entraînent de mauvais résultats en culture.
Les étés se suivent et malheureusement se ressemblent. La période estivale aura une nouvelle fois été marquée par une pluviométrie faible et des coups de chaleurs, notamment en août. Ces conditions climatiques ont eu un impact sur les cultures de printemps.
D’ores et déjà avec la récolte des premiers maïs ensilage, les rendements semblent décevants. Mais c’est surtout la qualité qui inquiète avec une faible valeur nutritive et une faible quantité de grains liées au dessèchement prématuré des maïs.
Concernant les prairies, certaines vont devoir être détruites et réimplantées, représentant des charges supplémentaires. De plus dans certains secteurs, des contraintes d’irrigation ont été imposées, ne permettant pas la conduite optimale des cultures.
Les achats de fourrages pour compenser ces pertes risquent d’aggraver rapidement les difficultés des éleveurs déjà confrontés à de graves crises dans de nombreuses productions.
Aussi pour toutes ces raisons, la FDSEA de Maine-et-Loire a demandé auprès de la DDEA la mise en place rapide d’une procédure de calamités agricoles afin d’accompagner les exploitations.
Des critères plus stricts
Mais Jean-Marc Lézé, vice-président de la FDSEA, se veut réaliste : « Nous savons que les dossiers calamités sont désormais régis par des critères très stricts ». Depuis 2009, seuls les fourrages sont pris en compte, ce qui risque d’être insuffisant pour arriver à une perte de 13 % du produit brut de l'exploitation.
« Mais pour cette année, nous n’avons pas d’autres solutions. L’État veut développer le régime assurantiel pour les grandes cultures, mais il reste encore beaucoup d’interrogations et d’imperfections. Il faut lui donner une attractivité suffisante, sinon chaque épisode de sécheresse sera source de tensions ».
En outre, la FDSEA envisage une rencontre avec les services fiscaux pour évoquer la possibilité d’un dégrèvement TFNB.