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Perspectives
Relations amont-aval : instaurer de nouveaux rapports de force

L’évolution des paramètres économiques vont conduire à un repositionnement des niveaux de décision et de négociation. L’agriculture est désormais en prise directe avec ses marchés.

L’organisation économique sera le thème du rapport d’orientation du prochain congrès de la FNSEA. D’ores et déjà, le Maine-et-Loire participe à la réflexion.
L’organisation économique sera le thème du rapport d’orientation du prochain congrès de la FNSEA. D’ores et déjà, le Maine-et-Loire participe à la réflexion.
© AA

Le temps où l’on « topait là » pour conclure la vente d’un animal ou régler une affaire semble bien révolu. Cette image flaubertienne de la négociation, basée sur le respect de la parole donnée, est, de long temps, reléguée dans le grenier de nos mémoires. Au fil du temps, cette version, sans doute caricaturale, des tractations commerciales a fait place à de nouvelles organisations plus adaptées aux échanges européens et bientôt mondiaux : les organisations de producteurs regroupent l’offre ; les comités économiques organisent la commercialisation ; les interprofessions discutent des prix. Cette orchestration des échanges apparaît désormais obsolète et de nouveaux éléments obligent à repenser l’organisation économique. C’est ce sur quoi planche la FNSEA qui en fera le thème de son prochain congrès, à Nantes, en avril prochain.
Quels sont ces nouveaux paramètres ? D’abord, la concentration de la grande distribution : face à cinq centrales d’achat qui génèrent à elles seules un chiffre d’affaires de 175 milliards d’euros, dont 85 millions pour le secteur agro-alimentaire, les 10 000 PME font figure de lilliputiens. Et que dire des 600 000 exploitations agricoles… D’autant que les récents discours sur la défense du pouvoir d’achat viennent renforcer le rôle des grandes surfaces dans leur capacité à alimenter « à peu cher » la popu-lation, laquelle fréquente ces enseignes à 80 %. La dérégulation programmée des marchés (droits de douane, fin des restitutions, suppression des quotas…) annonce
également le repositionnement des curseurs dans un cadre plus libéral. Enfin, le désengagement de l’État (voir aussi page 10) confronté à un milliard d’euros de déficit va le conduire à « une véritable impuissance budgétaire », a souligné Catherine Lion, directrice adjointe de la FNSEA, lors de sa rencontre avec le bureau de la FDSEA, la semaine dernière. « Il conviendra de trouver la ligne de partage entre ce qui est de la responsabilité de l’État (par exemple, ce qui relève du principe de précaution) et de ce qu’il appartient à l’agriculture d’assurer, dans le cadre d’une organisation mutualisée ou à titre individuel. » On pense bien sûr à l’instauration de l’assurance-récolte, aux outils de stabilisation du marché, même si ceux en place n’ont pas toujours fait la preuve de leur pertinence, aux provisions pour aléas économiques. La question sera de savoir s’il convient que l’État, désengagé financièrement, s’affranchisse également de son rôle de contrôle et de gouvernance.
Les règles ont donc changé et l’agriculture se trouve désormais face à ses marchés. Si elle doit sortir d’une logique de soutien, l’agriculture française – et européenne – peut encore défendre son bifteck : les défis alimentaires et énergétiques et la demande sociétale sont aujourd’hui les meilleurs garants de sa survie. Pour Catherine Lion, « les nouveaux niveaux de la négociation s’articuleront autour des interprofessions, lesquelles devront décider si elles y accueillent la grande distribution, si tant est que celle-ci soit candidate à siéger autour de la table ». Dans ce contexte, c’est, plus que jamais, la voie de la contractualisation qui est à creuser. 

M. L.-R.

Tournée régionale FDSEA

Les yeux sur le monde, les pieds sur notre territoire

Les membres du bureau de la FDSEA ont bouclé leurs rencontres régionales avec les adhérents lundi soir à la salle des fêtes du Vieil-Baugé.
Casser une croûte et boire un canon pour attaquer un autre menu plus coriace, celui du bilan de santé de la Pac. C’est la formule de travail qu’a choisi la FDSEA et qui a remporté un vif succès.
Après les Mauges, la région d’Angers, la Vallée et le Segréen, ce sont les agriculteurs du Layon-Saumurois et du Baugeois, adhérents à la FDSEA qui ont pris connaissance et réagi à la présentation des évolutions pressenties sur la Pac.
Dans le Layon-Saumurois, un adhérent s’interroge sur « la proposition de renforcer les instruments de gestion des risques et des crises à travers les organisations de producteurs. Elles ont déjà, selon lui, peu de moyens et de marges de manœuvre ». Capable en même temps d’auto-critique, il mesure aussi la difficulté interne à la profession à gérer les aléas.
« Certains d’entre nous ne pensent gestion mutuelle des risques et organisation économique qu’en période de crise. L’organisation du marché doit être une volonté permanente, y compris quand ça va bien. On ne peut pas aimer le marché quand il est rémunérateur et l’ignorer quand c’est difficile ». Interrogation commune sur l’après-quota puisque le bilan de santé confirme cette oriention. Il faut être capable de répondre à la demande croissante, mais la relance de production peut vite faire évoluer l’offre.
La confrontation avec le terrain confirme la volonté de la FDSEA et de la FDL de la nécessité d’imaginer un nouvel outil de maîtrise professionnelle si les quotas disparaissent.
Du côté de la viande bovine, les interrogations sont également très fortes face à l’hypothèse d’un découplage total des aides. Les primes vaches allaitantes
intégralement recouplées sont en effet une exception au principe du découplage total qui fonde la réforme de 2003. Assisterait-on à un arrêt massif de la production comme le craignent de nombreux participants ?
Comment la valeur ajoutée générée par les productions animales et les productions végétales spéciales, qui emploient et rémunèrent de nombreux actifs exploitants ou salariés, peut être mieux encouragée dans cette nouvelle Pac à venir ?
Tout reste à construire mais le bilan de santé officiel présenté mardi par la Commission confirme les informations données aux adhérents d’une orientation vers moins de régulation, plus de découplage, plus de modulation, un régime unique d’aide, donc l’idée d’une aide unique.
Le succès de cette tournée régionale a donné envie aux responsables cantonaux de poursuivre les réflexions dans les assemblées cantonales de janvier.
Le Maine-et-Loire sera donc force de propositions à la FRSEA Ouest puis au congrès de la FNSEA à Nantes en avril prochain. 

P.G.

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