Aller au contenu principal

Syndical
Rentrée explosive sur le prix du lait

Face à un prix du lait jugé insuffisant, FDSEA et JA demandent des hausses sans délai.

Depuis quelques jours, les médias relaient le message de la FNPL alertant sur une possible pénurie de produits laitiers dans les magasins à la rentrée. 40 % du lait produit par les éleveurs français étant exporté, la France est excédentaire en produits laitiers et cette situation ne devrait pas pouvoir exister. Mais c’était sans compter sur la grande distribution française, qui, jusqu’à présent, n’accepte pas les hausses demandées par les transformateurs sur la matière première agricole ou industrielle. Elle prend donc le risque de voir les produits laitiers réorientés vers l’export, plus rémunérateur. D’un autre côté, même si le prix du lait payé aux éleveurs est à un niveau élevé, les instituts techniques sont unanimes pour dire que la hausse observée ne compense qu’en partie la hausse des charges. Enfin, si on prend en compte les effets de la sécheresse sur la production fourragère, couplée à un prix d’achat des vaches laitières de réforme au sommet, on a tous les éléments réunis pour manquer de lait cet automne. « Les éleveurs laitiers sont des chefs d’entreprise, ils vont faire des choix » alerte Frédéric Vincent, responsable lait à la FDSEA de Maine-et-Loire, « donc oui pénurie il y aura, si la filière n’est pas capable de passer des hausses immédiates sur le prix du lait. »

Le marché intérieur français ne prend pas en compte les coûts de production
Selon les experts, la hausse du prix du lait observée jusqu’à aujourd’hui n’est due qu’à la hausse des prix sur les marchés internationaux et force est de constater que sur le marché intérieur français la prise en compte des coûts de production ne fonctionne pas. Des renégociations commerciales entre industriels et distributeurs ont eu lieu ou sont en cours, mais on voit dans la presse qu’elles sont compliquées. Par communiqué de presse, Intermarché annonce avoir accepté l’intégralité des hausses des matières premières agricoles. L’Ania (association nationale des industries alimentaires) indiquait il y a quelques jours que 
45 % des entreprises n’avaient pas fini leurs renégociations commerciales, accusant les distributeurs d’accepter les hausses liées aux matières premières agricoles mais de refuser les hausses industrielles. 
Les distributeurs, quant à eux, reprochent aux industriels de demander des hausses de prix injustifiées. Position contredite par les sénateurs dans un rapport d’information qui indique que la transparence n’est pas toujours parfaite mais qu’il n’y a pas de phénomène massif de « hausses suspectes ». La Fnil (fédération nationale des industries laitières) indique avoir obtenu des hausses mais très insuffisantes. « Force est de constater que le poker menteur n’a pas été aboli dans les relations commerciales au sein de la filière laitière et que la transparence est loin d’être acquise » s’inquiète Frédéric Vincent.
Conséquence de ce contexte, la rémunération des producteurs de lait français est la plus faible en Europe. Les trésoreries s’assèchent et dans une situation de sécheresse généralisée, l’inquiétude est forte.
Dans ce contexte, la FNPL a décidé de saisir le médiateur des relations commerciales mais aussi le médiateur de la coopération agricole pour savoir si la loi est respectée et si elle ne l’est pas, par qui et pourquoi. 
« La loi impose que le prix de la matière première agricole soit inscrit dans les contrats, et donc que toute hausse soit en totalité répercutée aux producteurs. Nous demandons toute la transparence » réclame Frédéric Vincent, également administrateur FNPL. « La FNPL reste plus que jamais mobilisée sur la hausse du prix du lait. Plus aucun délai n’est supportable. Il doit y avoir une prise de conscience générale pour l’avenir de la production laitière française. »
 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Megane Colineau, Aubin Maussion et Paul Asseray ont témoigné de leur parcours à l'installation.
Conseils aux futurs installés

Au forum à l'installation de JA49, jeudi 14 novembre, au Domaine du Matin calme (Juigné-sur-Loire), trois jeunes installés ou…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois