Réunion de rentrée pour la section porcine régionale
La section, réunie le 9 octobre à Angers, a fait le point sur la conjoncture et la restructuration de la filière.
Après avoir remonté ces derniers mois, le prix du porc, depuis quelques semaines, est reparti à la baisse. En parallèle, les charges, dont l’aliment représente la part primordiale (60 % environ), n’ont cessé d’augmenter. « Avec la baisse des cours des céréales constatée actuellement sur les marchés, les éleveurs de porcs attendaient une baisse proportionnelle du prix de l’aliment, résume Gérard Bourcier, président de la section porcine FRSEA ; or, ce n’est toujours pas le cas. À quand les répercussions aussi rapide des prix lorsqu’il s’agit d’une baisse ? ».
Au final, le prix au cadran continue de flirter avec le coût de production. « Nous avons le sentiment que certains maillons de la filière ont tout intérêt à ce que nous ayons juste la tête hors de l’eau, s’insurge Gérard Bourcier. La situation actuelle ne nous permet pas d’investir dans nos élevages…Nous ne voulons pas travailler uniquement pour fournir à l’aval de la matière première bon marché, ce qui leur permet de faire tourner leurs outils ».
Les responsables porcins de la FRSEA constatent, avec colère, que le prix du porc dans les rayons des grandes surfaces, dans le même temps, n’a subi aucune baisse. « Le porc crée de la valeur ajoutée, conclut Gérard Bourcier, mais à qui profite-t-elle ? À l’heure où le pouvoir d’achat est l’un des leitmotiv du gouvernement, les éleveurs s’attendaient à des investigations plus approfondies sur le sujet… »
Déçue de ce manque de cohérence, la section porcine de la FRSEA a donc décidé de travailler cet hiver sur ce sujet, en communiquant notamment sur trois prix : le prix sortie élevage, le prix sortie abattoir et le prix en rayon. « Les consommateurs doivent savoir la vérité et surtout, connaître les vrais responsables de la hausse du prix du panier de la ménagère ».
Les producteurs espèrent également que les différents rapprochements qui ont lieu au cours de l’été permettront une résistance plus importante vis-à-vis des maillons de l’aval ( transformation, salaisonnerie et surtout grande distribution). « Les restructurations sont utiles pour gagner en compétitivité, résume le responsable régional, mais les groupements doivent redistribuer aux éleveurs une part de la valeur ajoutée gagnée ; les éleveurs doivent rester compétitifs grâce à des investissements adaptés sur les élevages ».
Une véritable interprofession est primordiale
Pour obtenir un impact fort, ce travail sur la répartition des marges devra être relayé au niveau national, notamment par l’interprofession porcine (Inaporc) qui regroupe l’ensemble des acteurs de la filière. « L’interprofession nationale fait un travail essentiel au niveau national voire européen, rappelle Gérard Bourcier, mais les producteurs n’en sont pas toujours conscients ; il est primordial qu’Inaporc communique plus sur ses actions. D’un autre côté, les éleveurs doivent affirmer la confiance qu’ils ont dans leur interprofession ».
Une journée sera organisée au cours de la saison hivernale pour échanger avec les responsables d’Inaporc sur les actions de l’interprofession et sur ce que les éleveurs attendent de cette instance.
CELINE JOLY