Prix du lait
Revendications des producteurs du Maine-et-Loire
150 producteurs réunis le 21 novembre au campus de Pouillé ont fait part de leurs inquiétudes aux responsables nationaux de la FNPL
sont intervenus pour présenter les actions en cours au niveau national.
Après trois semaines d’actions sur tout le département, 150 producteurs de lait se sont réunis à Pouillé jeudi 21 novembre, à l’appel de la FDL, afin de faire remonter leurs revendications et leurs inquiétudes à Marie-Thérèse Bonneau, secrétaire générale de la FNPL, et Pascal Clément, président de la FRSEAO section laitière et vice-président de la FNPL.
Leur demande est claire : le respect des contrats signés par les entreprises, en particulier la prise en compte des indicateurs interprofessionnels dans la détermination du prix. Un prix politique très éloigné de la valorisation réelle des marchés étant inacceptable. Les producteurs restent déterminés à poursuivre les actions et espèrent que le mouvement va s’étendre rapidement pour faire monter la pression face aux entreprises qui ne jouent pas le jeu.
Les producteurs qui mènent ces actions ont fait part de leur souhait de voir d’autres régions étendre le mouvement.
Pour les producteurs du Maine-et-Loire, ça n’est pas qu’un dossier “Lactalis” mais un combat qui concerne l’ensemble des producteurs, qui doivent se défendre collectivement face aux entreprises. Aujourd’hui, certaines entreprises n’ont aucun respect des producteurs et des engagements pris dans les contrats.
Pour eux, en 2015, ce sera la fin des quotas et les entreprises veulent avoir la maîtrise des volumes. Si aujourd’hui les producteurs perdent le combat du respect des indicateurs, les entreprises auront la maîtrise des volumes et des prix. C’est pourquoi le prix moyen 2013, et leur capacité collective à faire respecter les indicateurs interprofessionnels, sera déterminant sur ce qui se passera en 2014 et dans les années suivantes.
Marie-Thérèse Bonneau et Pascal Clément
Les responsables de la FNPL ont expliqué tour à tour le contexte et les actions en cours au niveau national, notamment en Haute-Normandie avec Danone et en Rhône-Alpes.
L’entreprise Lactalis s’est inscrite dans un prix politique depuis le printemps, mais la différence de prix ne s’est réellement révélée qu’à partir de septembre-octobre. Jusqu’alors, il n’y avait pas de préjudice financier constaté par rapport aux autres entreprises.
De son côté, lors d’une rencontre à la demande de la FRSEAO, la coopérative Sodiaal s’est engagée auprès des responsables professionnels et de ses adhérents sur un prix de base moyen 2013 à 342 euros. Prix qui servira de base pour 2014 chez Sodiaal.
Vu la complexité de la formation du prix du lait, un travail d’explication est en cours car peu de producteurs mesurent la répercussion en chaîne du décrochage d’une entreprise qui sert d’alibi aux autres pour baisser leur prix. Les actions devraient donc se multiplier en France dans les semaines qui viennent. De plus, le président de la FNPL a adressé un ultimatum à Lactalis pour le 28 novembre, date à laquelle a lieu un conseil national FNPL.
En parallèle des actions syndicales sur le terrain, d’autres actions viendront les compléter. Des producteurs vont dénoncer le non-respect des contrats par les entreprises et la FNPL demande des modifications dans le cadre de la Loi d’avenir pour corriger les failles présentes dans les contrats dans lesquelles les entreprises s’engouffrent aujourd’hui.
Pour le Maine-et-Loire, cette rencontre n’était qu’un point d’étape dans le cheminement des actions du département. Les producteurs avaient besoin d’être confortés par les représentants nationaux et de leur montrer leur impatience à voir le mouvement s’étendre. Les actions vont se poursuivre, (comme jeudi à Cholet) de façon concertée avec le mouvement régional.
Sylvain Daury et Aurélien Ténèze
Voir aussi p.4, l’observatoire des prix du lait.
MOBILISATION
L'ensemble des départements français se mobilise pour une action d'ampleur nationale le 6 décembre.