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INITIATIVES
À Saint-Mathurin, les agriculteurs réserveront leur paille à des éleveurs

Des passerelles entre productions végétales et animales.

Michel Masse destine chaque année la paille de ses dix hectares de blé à un 
éleveur voisin.
Michel Masse destine chaque année la paille de ses dix hectares de blé à un
éleveur voisin.
© AA

Dans la Vallée, une opération se met en place pour aider les éleveurs à faire face au manque de paille. Plusieurs agriculteurs de Saint-Mathurin-sur-Loire, producteurs en végétal spécialisé (semences, légumes…), et qui cultivent des céréales pour les rotations, ont décidé de ne pas broyer la paille. Elle sera acheminée chez cinq éleveurs de Brion et Beaufort-en-Vallée, à qui elle sera vendue au prix fixé par la FDSEA en fonction de l’évaluation d’Arvalis : 23 euros la tonne. De la paille de blé, mais également de la paille à pois qui peut servir à l’alimentation des génisses. “Les agriculteurs de Saint-Mathurin devraient disposer d’environ 60 hectares de blé et 20 à 25 hectares de pois”, explique Guillaume
Thomas, président du syndicat local FDSEA.

Des échanges paille-fumier

Les moissons devraient débuter autour du 20 juin pour le pois et début juillet pour le blé.  “Sauf sur les terres très sableuses, de bons tonnages de paille sont à attendre”, estime Michel Masse, agriculteur à Saint-Mathurin-sur-Loire.
Son exploitation produit, sur 80 hectares, du maïs semences, des échalotes et échalions, des salades et des asperges. Il pratique, depuis plusieurs années déjà, des échanges avec un voisin éleveur de vaches laitières : 10 hectares de paille, contre environ 200 tonnes de fumier de bovin. Cet amendement vient s’ajouter aux autres apports, fumier de champignon et divers composts.

Le compost de fumier

Pour Michel Masse, l’idéal serait de disposer de compost de fumier. Il présente deux grands avantages. “Le coût de transport est réduit. Il ne faut que 5 à 10 tonnes de compost par hectare, contre 20 à 30 tonnes de fumier de bovin. Et le compost ne contient pas de graines de mauvaises herbes, contrairement au fumier”.

S.H.

Patrice Guyon, éleveur à Brion

“Besoins en paille couverts”

“Il y a un mois, nous étions très inquiets. Nous pouvions couvrir seulement un tiers des besoins en paille”, raconte Patrice Guyon, éleveur laitier. Depuis la solidarité, locale surtout, s’est mise en route. “Nous avons trouvé de la paille à moins de 10 km aux alentours de nos exploitations.
Et grâce à celle de Saint-Mathurin, nous allons pouvoir satisfaire tous les besoins. Nous apprécions beaucoup ce geste qui nous permet d’acheter de la paille à des tarifs non spéculatifs”.
Sur son Gaec, qui produit 415 000 litres de lait, les besoins s’élèvent à 300 tonnes de paille, dont 50 seront utilisées pour l’alimentation animale. “Cette année, les rendements s’annoncent tellement mauvais que nous avons décidé de récolter la majorité de nos céréales dès cette semaine pour les ensiler, explique l’éleveur. Il ne nous restera plus que 2,5 hectares à récolter en grain.”
Une opération similaire de non broyage avait déjà été réalisée par des agriculteurs de La Ménitré et La Bohalle, en 2010. Pour sécuriser les apports de paille et ne pas re-solliciter chaque année les mêmes agriculteurs, “l’idéal serait d’organiser une rotation entre différentes communes”, estime

Patrice Guyon

Fauchage des bords de route : la solidarité à l’œuvre

Répondant favorablement à la demande de la FDSEA, le Conseil général a autorisé la semaine dernière le fauchage des accotements et des délaissés. Entre 80 et 100 hectares ont ainsi été répertoriés sur l’ensemble du territoire. Coordonnées au niveau cantonal, les opérations de fauchage sont réalisées par les agriculteurs selon les modalités définies par le Conseil général. Plusieurs ont déjà vu le jour dans le département.
C’est notamment le cas dans le canton d’Angers ouest. Sur la commune de La Meignanne, des  agriculteurs se sont rapidement organisés. “Nous avons repéré deux sites entre La Meignanne et Le Plessis-Macé”, explique Jérôme Delêtre, installé en Gaec en lait et grandes cultures. “Mais de plus petits espaces  vont aussi être fauchés comme les abords de la salle de sport”, ajoute-t-il. Après les orages du week-end dernier, les agriculteurs ont décidé de repousser les opérations à la semaine prochaine, les uns assureront le fauchage, les autres le transport. Les bottes – 15 à 20 sur l’ensemble de la commune, estime Jérôme Delêtre – seront ensuite réparties en fonction des besoins, certains étant moins directement concernés mais jouant néanmoins le jeu de la solidarité. Si les quantités récoltées lors de ces opérations restent minimes, elles vont néanmoins permettre aux agriculteurs de gagner un peu de temps. Quant à la qualité, l’agriculteur souligne que, bien que celle-ci soit très moyenne en raison de l’avancement, elle reste toujours supérieure à celle de  la paille. Installé lui aussi à La Meignanne sur la route d’Angers, Norbert Sourdrille est éleveur de vaches allaitantes. La situation est particulièrement tendue sur son exploitation et ce d’autant plus que la date de fauche sur l’Ile Saint-Aubin n’a pas été avancée comme il l’espérait. Dès le feu vert du Conseil général la semaine dernière, il a fauché l’accotement  de chaque côté de la ferme sur une longueur de 300 à 400 mètres. “J’ai fait une botte et je l’ai mise directement ax bêtes”. Il envisage de renouveler l’opération la semaine prochaine.

D. J.

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