Photographie animalière
Saisir des instants uniques
Dès qu'elle a un peu de temps libre, elle s'empresse de troquer la tenue de traite ou de ville pour la combinaison de camouflage. Conjointe collaboratrice, gestionnaire de planning à Elioreso-Anefa (Service de remplacement), à Angers, Marie Thomas est aussi photographe animalière amateur.
Dès qu'elle a un peu de temps libre, elle s'empresse de troquer la tenue de traite ou de ville pour la combinaison de camouflage. Conjointe collaboratrice, gestionnaire de planning à Elioreso-Anefa (Service de remplacement), à Angers, Marie Thomas est aussi photographe animalière amateur.
"J'ai eu mon premier appareil à ma communion". Marie Thomas a toujours été passionnée de photo. Membre du club photo de Montreuil-sur-Maine, elle s'est spécialisée dans la photographie animalière. Pas celle des vaches de son conjoint, éleveur laitier à Chambellay (et aussi chasseur !), qu'elle traie aussi lorsqu'elle n'est pas dans les bureaux d'Elioreso-Anefa. Mais des espèces plus difficiles à approcher. Comme le renard ("c'est mon préféré, il a des postures formidables !"), le sanglier, le chevreuil, le lièvre, l'écureuil et de plus en plus, les oiseaux. La photo animalière se mérite. Elle demande une sacrée dose de patience, de débrouillardise, de savoir-faire et d'endurance, pour supporter le froid et les postures inconfortables. Armée de son Nikon et son lourd objectif 150-600, la photographe part, dès qu'elle le peut, à la recherche d'instants uniques à capturer. L'exploitation agricole est un immense terrain de jeu, mais elle s'aventure aussi dans des chemins, ou encore, au printemps, dans les prés bas de Cheffes, au milieu des prairies à fauche tardive.
"Au printemps et en été, il faut être en poste à 4 h 30 - 5 h, avant le lever du soleil, raconte-t-elle. Cela me laisse le temps de faire la traite ensuite. J'y retourne le soir, et j'y reste jusqu'à 22 h 30 - 23 h. L'hiver, je sors surtout lorsqu'il fait fait beau et qu'il y a du givre". Elle profite aussi d'habiter près de la rivière Mayenne pour immortaliser des martins-pêcheurs, des cygnes...
Camouflage, souffleur à bulle et tente d'affût
Au fil du temps et des rencontres avec d'autres photographes animaliers, elle a appris à se perfectionner dans l'art du camouflage et à éviter les erreurs de débutantes. "Je pars avec une tenue de camouflage et une cagoule. Une des astuces consiste à laisser la tenue dans les feuilles d'automne avant de l'enfiler, afin que les animaux ne repèrent pas mon odeur, explique Marie Thomas. J'ai aussi un souffleur à bulles de savon qui me sert à connaître la direction du vent. Je me positionne en fonction de celle-ci. Ce qu'il faut surtout éviter, c'est que les animaux me sentent, sinon, je peux être certaine qu'ils ne s'approcheront pas !". Une autre astuce consiste à ne pas se déplacer debout, pour ne pas se faire repérer par les animaux. Il lui arrive donc de ramper.
Une nouvelle aventure à chaque sortie
Pour photographier des oiseaux, elle a installé une tente d'affût et a fabriqué avec son conjoint une "drink station" où les oiseaux viennent s'abreuver et manger. "Je cherche à capturer des oiseaux en mouvement, qui se baignent dans l'eau, qui se bagarrent...". La tente d'affût est équipée de fermetures éclair qui permettent de réaliser des prises de vue à différents niveaux, notamment au ras du sol.
À chaque sortie, c'est une nouvelle expérience : "on ne sait jamais à l'avance sur quoi on va tomber, et c'est cela qui me plaît". Marie Thomas a déjà stocké quelque 30 000 photos. Il y en a certaines dont elle se souvient avec plus de précision que d'autres, tant l'émotion ressentie était intense. "Je me souviens encore de mon premier renard, c'était le jour de la fête des mères. je l'attendais, j'avais repéré son terrier depuis plusieurs jours et là j'ai vu la mère et ses petits sortir ! J'étais tellement émue que je tremblais un peu au départ".