Se ressourcer à l’Etable des Mauges
A Jallais, Charlyne et Florent Lebrun élèvent des salers en agriculture biologique. à l’installation de Charlyne, ils ont décidé d’ouvrir un camping et une boutique à la ferme.
A Jallais, Charlyne et Florent Lebrun élèvent des salers en agriculture biologique. à l’installation de Charlyne, ils ont décidé d’ouvrir un camping et une boutique à la ferme.
Recréer du lien avec le consommateur. C’est dans cette logique que le couple Charlyne et Florent Lebrun ont décidé de diversifier leur activité et leurs débouchés en créant un camping et une boutique de vente de leurs produits à la ferme. « J’aime prendre du temps pour expliquer comment on travaille et répondre aux interrogations des clients », explique Charlyne Lebrun. Elle s’est installée en janvier 2020 sur l’exploitation de son conjoint. Lui a repris la ferme de ses parents depuis 2017. A son installation, des changements ont été opérés.
« Par conviction, Florent avait à cœur de convertir la ferme en bio et il a souhaité changer de race. » Sur 100 hectares, en système naisseur-engraisseur, le couple élèvent 80 vaches allaitantes. Au fur et à mesure les charolaises sont remplacées par des salers.
Développement de la vente directe
A l’arrivée de Charlyne, l’accent a été mis sur la vente directe. « Avant, 2 vaches par an était vendues en vente directe par les parents de Florent. Cette année, on en a vendu 12 et nous espérons à terme en vendre 40 par an. » En plus de vendre des colis de viande allant de 3 à 10 kg, le couple propose aussi des bocaux confectionnés avec leur viande.
Et depuis avril 2021, 5 tentes aménagées ont été installées. Mais pas n’importe quelles tentes. Spacieux, les lodges sont équipés de lits confortables, d’une cuisine équipée, de toilettes, d’une douche privée... « Mais ils n’ont pas d’électricité ni de connexion Wifi ». L’étable des Mauges fait partie du réseau d’agriculteurs “Un lit au pré”. Le principe ? Proposer aux campeurs des vacances pour se déconnecter de la ville et se ressourcer à la campagne. « Nous avions testé le concept en 2019 chez des agriculteurs en Bretagne avant d’adhérer au réseau », explique la jeune agricultrice. Convaincu par leur séjour, le couple a décidé de se lancer dans l’aventure. « On y voyait un bon moyen de se lancer dans le camping à la ferme sans trop prendre de risque. » En effet, ce type de camping demande peu d’investissement. « Nous n’avons eu qu’à installer les canalisations et l’eau courante sur les emplacements ». Les lodges (d’une valeur de 20 000 euros) sont prêtés et installés par “Un lit au pré”. Le réseau se charge aussi de toute la commercialisation et des réservations. Le couple bénéficie du fichier clients du réseau. « En contrepartie, “Un lit au pré” commissionne chaque nuitée ».
Les agriculteurs, eux, se chargent de l’accueil, de l’entretien et du nettoyage des lodges. « Chaque matin, je propose aussi une balade aux enfants pour nourrir les lapins, les cochons, les chèvres... », précise Charlyne Lebrun qui affectionne particulièrement cette partie de son travail. « En ce moment, les salers vêlent. Je les emmène voir les vaches et j’explique comment reconnaître une vache qui va vêler. »
Beaucoup de clients étrangers
Premier bilan de cette saison : « nous avons été complet du 15 juillet au 15 août », se réjouit l’agricultrice. Les clients ? Avec des nuitées à plus de 300 euros, le concept s’adresse principalement à « des CSP +, des personnes avec beaucoup de responsabilités qui ont besoin de déconnecter ». Cet été, 80 % des campeurs étaient hollandais ou belges. « Là-bas, le concept est beaucoup plus connu qu’en France. » A l’Etable des Mauges, pas de barrière de la langue puisqu’avec un master en commerce international et des études à l’étranger, la jeune femme maîtrise parfaitement l’anglais.
Venues du Cantal, les premières salers sont arrivés à Jallais en 2017. « Grâce à son petit gabarit, cette race a des facilités de vêlage », précise Charlyne. Florent Lebrun apprécie les qualités maternelles de la race et « sa bonne valorisation de l’herbe. » Les éleveurs souhaitaient s’orienter vers une race qui correspond davantage à la demande des consommateurs : manger moins de viande mais de meilleure qualité. « Les salers donnent de plus petites carcasses que les charolaises et le persillé de sa viande est reconnu », souligne Charlyne Lebrun.